La tuerie de Québec
La tuerie de Québec est un grand malheur auquel on ne devrait réagir qu’avec grandeur dans l’expression des sentiments et des pensées. Ce qui ne s’improvise pas. Nous puiserons donc dans nos travaux passés pour nous rapprocher de cette grandeur.
Voici d’abord un article qui nous a valu des propositions de partenariat de groupes musulmans européens.
Les sentiments blessés de la beauté de l'honneur chez les Arabes, par Jean-Philippe Trottier
Il faut se rapprocher d'une chose non en nous, mais en elle
Louis Massignon
Il n'y a pas d'amour au-delà de mon amour
À moins de sombrer dans le suicide ou la folie.
Omar Ibn Abi-Rabia
À l'heure où nous écrivons ces lignes, la seconde guerre contre l'Irak est terminée à l'avantage des forces américano-britanniques. Une ère nouvelle s'amorce, incertaine, où l'on voit poindre des résurgences longtemps réprimées, notamment chiites, dont on ne sait pas trop comment elles se marieront ou se heurteront aux volontés «libératrices» anglo-saxonnes. La Turquie, l'Iran et la Syrie veulent aussi avancer leurs pions. D'autres régimes se crispent face au changement. La Russie elle-même est loin d'être insensible à ces évolutions inquiétantes pour elle et qu'elle suit de près.
Les difficultés du dialogue islamo-chrétien, par André Patry
En 1976 eut lieu à Tripoli le premier séminaire islamo-chrétien organisé par le Saint-Siège et un État musulman. À l'issue de la rencontre, Kadhafi a fait adopter à la hâte un rapport, publié en arabe seulement, qui contenait l'article suivant: «Les deux parties regardent avec respect les religions révélées; par conséquent, elles distinguent entre le judaïsme et le sionisme, considérant le sionisme comme un mouvement raciste agressif, étranger à la Palestine et à toute la région de l'Orient.» Dans le monde, l'effet est immédiat. Partout l'on croit que le Saint-Siège a modifié son attitude à l'égard de la question palestinienne et qu'il s'est rallié aux thèses arabes... La délégation chrétienne était dirigée par le Cardinal Pignedoli.
Le choc des civilisations selon Samuel P.Huntingdon, par Marc Chevrier
En substance, Huntington prétend que depuis la fin de la guerre froide, ce sont les identités et la culture qui engendrent les conflits et les alliances entre les États, et non les idéologies politiques ou l’opposition Nord-Sud. Le monde a ainsi tendance à se diviser en civilisations qui englobent plusieurs États. Il n’y a donc pas de coïncidence entre État et civilisation. Pour Huntington, la civilisation représente l’entité culturelle la plus large. Elle « est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’auto-identification.
La techtonique des civilisations, par Jacques Dufresne
Dans ce texte écrit au lendemain des événements du 11 septembre 2001 à New York, l'auteur, en précisant des critères pour juger des civilisations, combat un relativisme qui incite insidieusement à penser que la force est le seul critère dans ce domaine.
Pour un dialogue des civilisations, une entreve avec Gilles Bibeau, par Hélène Laberge
Comme Montaigne qu'il admire tant, et avec les moyens d'un occidental moderne, Gilles Bibeau a non seulement parcouru les principaux continents mais sa passion pour la diversité des civilisations l'a poussé à vivre pendant de longues périodes aussi bien en Iran qu'en Afrique centrale (au Mali, en Côte d'Ivoire et dans l'ex Zaïre, dont la culture forme le sujet de sa thèse de doctorat), et en Amérique du Sud. À l'heure actuelle, il séjourne encore trois mois par année dans le pays de Ghandi. Au nombre de la douzaine de langues que Gilles Bibeau parle se trouve l'hindi.
L'Islam aux États-Unis: un progrès hésitant. Entretien avec Yvonne Haddad
La présence islamique aux États-Unis s'est considérablement développée depuis dix ou vingt ans. Cette expansion s'est toutefois accompagnée d'une auto-évaluation au sein de la communauté islamique américaine et de conjectures sur son avenir. Dans l'interview ci-après, menée par William Peters et Michael Bandler, rédacteurs de la revue électronique sur «La société américaine», Mme Yvonne Haddad, professeur d'histoire islamique à l'université du Massachusetts à Amherst, examine la situation actuelle des musulmans aux États-Unis.