Bruyère André
1975. Je cherchais, en vue d’un colloque sur la ville à Montréal, un architecte dont l’inspiration s’accorde avec celle de Lewis Mumford, cet historien urbaniste américain qui a si bien évoqué la vie des villes du passé. À la librairie la Hune, boulevard St-Germain, Paris, la page couverture d’un numéro de la revue Architecture mobilise toute mon attention. On avait confié à l’architecte André Bruyère la rédaction d’un numéro spécial sur son œuvre et sur sa conception de l’architecture. C’était la meilleure façon de rendre justice à l’originalité de cet artiste. Tout m’enchanta dans ce numéro à commencer par la signature de l’auteur, sa tête chauve et cette pensée sur l’architecture : « une tendresse moulée sur une contrainte.»
Il y était aussi beaucoup question d’un livre Pourquoi des architectes, où André Bruyère inscrivait parmi les causes de mai 1968 l’architecture des maisons d’étudiants de Nanterre.
«On peut comprendre aussi son œuvre, dit l'un de ses amis, dans ce qu’il rejette violemment : la dictature moderniste rationaliste et fonctionnelle de l’après-guerre, ce damier urbain fait de lignes droites et d’angles orthogonaux dont l’inhumanité culmine aussi bien à Sarcelles que dans la tour Montparnasse, horreur quasi-stalinienne pourtant célébrée par Pompidou comme une «expression de l’architecture moderne ». André Bruyère est un contestataire, nul doute; il est d’ailleurs un des rares architectes que l’on a qualifié jusqu’à sa mort, mais avec beaucoup de respect, de « soixante-huitard ».
C’est en relisant « Pourquoi des architectes » que l’on prend conscience de sa révolte contre une architecture qu’il juge aberrante. Le livre est d’une violence qu’on ne s’attend nullement à rencontrer dans un tel ouvrage, violence teintée de désespoir devant l’incompréhension de décideurs qui refusent certains de ses projets au profit de ce qu’il appelle «des casernes de gendarmes mobiles ». « Cependant, trop d’architectures ont ça pour visage, moitié frigidaire, moitié pensée de citerne. Comment supporter cet avoir dont les biens ne protègent pas de la mort mais l’infusent. Ils sont la masse morte et l’imbécilité pétrifiante. Pas gai ». Source: Blogue de Léon, André Bruyère, l'architecte attentif à l'humain.
Le jour suivant, je rencontrais André Bruyère dans sa maison de Maussane-les-Alpilles, en Provence. J'avais retenu ses services avant de le rencontrer. Ce sens de la décision lui a plu. Nous sommes devenus amis. Quelques années plus tard, je l’ai accompagné dans sa visite d’une agence de la Banque commerciale de Grèce, place Vendôme à Paris. À peine avions-nous fermé la porte derrière nous que toutes les caissières quittaient leur poste de travail pour venir embrasser celui qui avait si bien conçu ce poste pour elles. Ces femmes se sentaient aimées de l’homme qui leur avait donné leur milieu de travail. Il avait prévu pour chacune d’elle une zone personnalisée, intime : une niche dans une courbe du comptoir, avec au-dessus, pour mieux délimiter leur territoire, une lampe ovale. André Bruyère avait même eu de la compassion pour leurs mains qu'elles allaient poser sur le comptoir pendant de longues années. Il a cherché pour ces mains, et il a trouvé, au cœur de la France, la plus belle et la plus douce des marquetteries. Tendresse! Contrainte aussi car il fallait loger une quinzaine de personnes dans un espace restreint : dans les bureaux, il n’y aurait de place que pour une porte et une chaise, mais une porte tout en verre les rendaient spacieux.
À cet architecte qui faisait rimer béton avec compassion et floraison, on doit aussi l'Hôtel Caravelle de La Guadeloupe et l’Orbe, une unité de soins gériatriques pour 90 personnes, rattachée à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry. Avant de se lancer dans ce projet André Bruyère a tenu à partager pendant un jour et une nuit le sort de ces malheureux pour qui il éprouvait déjà de la tendresse. Mais pour savoir comment l’incarner cette tendresse, il devait se mettre à leur place. Voici un aperçu de ce qu'il a noté dans son carnet :
À la fenêtre
Un visage collé. Quels yeux regardent quelle nuit?
Solitude
Je passe, toujours cette nuit-là, dans le couloir haut et mal éclairé, devant les toilettes ouvertes d'où roulent des sanglots rythmés et inlassables qui déferlent leur malheur sur moi. Heureusement qu'il y a les chiottes pour fuir la promiscuité. C'est le seul lieu toléré de cette inconnue en danger, que je n'aurai pas secourue, aussi perdu qu'elle. Mais nos futures architectures le feront.
Dernières forces
Dans la chambrée une seule détestable lumière fluorescente collée au haut plafond. Pas d'éclairage de chevet et un vieux s'obstine à lire contre toute évidence. Il est vrai qu'auprès de lui meurt une respiration dont émerge seul un menton de noyé.
Odeur
Le riz servi sent bon, mais l'odeur d'urine s'y mêle.
Sourd
Je suis interpellé par une dame au lit qui m'a repéré de loin. Elle m'intime de venir à son chevet d'une voix coupante et impérative qui insensibilise mon écoute. Elle cherche à se décharger de son mal sur n'importe quel passant. Comme devant une maîtresse en larmes, une seule solution : la fuite. Est-ce résoudre l'horreur ?
André Bruyère n’oublia pas le personnel. Il a d’abord calculé le nombre de kilomètres que les infirmières parcouraient chaque jour dans des corridors ressemblant à ceux des prisons. Il a réduit cette marche forcée considérablement. Comment? En remplaçant les corridors par des modules circulaires où l’on pouvait voir la porte de chaque chambre depuis le poste. Un tel milieu de travail pour le personnel ne pouvait que rendre plus amène le milieu de vie des malades. Plusieurs d’entre eux avaient encore assez de mobilité pour se rendre à la porte de leur chambre et regarder le poste où se concentrait la vie de cette maison. André Bruyère eut l’idée d’installer un banc pliable juste à côté de chaque porte à l’extérieur. La vie, il lui a fait place aussi dans les parcs installés entre chaque module. Des lapins y broutent. Encore fallait-il, pour que les patients puissent jouir de ce spectacle, qu'on place les fenêtres assez bas pour qu'’il soit possible de regarder à l’extérieur depuis un fauteuil roulant.
La maison du grand âge
Au lieu d'aller droit à la mort par inanition sensorielle, l'architecture du lieu stimulera par sa diversité la vie du vieillard au point de pouvoir parfois lui permettre le retour à la vie domestique, en tout cas d'être sollicité par la vie, d'avoir une vraie vie privée en cette collectivité.
Je veux marquer l'architecture de cette autre rationalité que nous cherchons tant et dont seul un univers poétique est la voie.
Chaque lit sera auprès de sa propre fenêtre. Dans les chambres collectives, chacun aura son espace privé sans empiétement territorial de l'autre.
Là comme ailleurs j'aurai aboli le couloir, cette bêtise comptable que des placettes successives permettent d'oublier. Là on vit, puisque selon ses moyens quelque chose est donné à voir, entendre, toucher, sentir ou goûter qui vaille la peine.
- Privés de tout, ils ne manqueraient de rien?
Vers quoi une personne grabataire a-t-elle les yeux constamment tournés : le plafond. Autant le faire beau. Dans ce cas les contraintes financières brisèrent une partie du rêve de notre médecin des regards. Consolation : «le toucher est le regard de l’aveugle…» Or on voit de moins en moins bien à mesure que l’on vieillit.
J’ai aussi visité cet hôpital en compagnie d’André Bruyère pour constater qu'il était, comme dans la Banque de Grèce, aimé de ceux et celles qui y vivaient et travaillaient. Mais c’est rue de Rennes à Paris que je me suis vraiment rapproché du mystère de son art. Nous y marchions côte à côte quand, à quelques mètres devant nous, un motocycliste est renversé par une voiture. L’homme est par terre, immobile. Un cercle se forme autour de lui. C’est le plus âgé de cette troupe qui se précipite vers le blessé, s’agenouille près de lui, prend sa main, soutient sa tête jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Cet homme était un samaritain de la rue comme de l’architecture. Un samaritain athée.
Au moment de notre visite de l’Orbe, ce devait être en 1990, André Bruyère m’a remis un lourd cahier intitulé L’Orbe, mieux vivre hospitalier, essai de connaissance de la vieillesse. C’est maintenant seulement que je vois tout l’intérêt de cet ouvrage. Un simple collage à première vue, il est en réalité une admirable synthèse des connaissances, des expériences, des pensées appelées à s’intégrer à l'Imaginaire d’où sortira le chef d’œuvre vivant.
Car c’est la vie qui est la passion d’André Bruyère. Il a retenu le message de Diderot : «’’Rien de plus commun qu'un vieillard qui commence à vivre;’’ rien de plus commun qu'un vieillard qui meurt avant que d'avoir vécu.» Qu'il commence à vivre ou qu'’il meure avant de l’avoir fait, André Bruyère veut que le vieillard s’expose à la vie dans toutes ses manifestations, il a compris que la vie naît de la vie. Son premier souci est d’éloigner l’homme de cette machine à quoi tout le réduit, surtout lorsqu’il vieillit.
Mon but était de vous présenter André Bruyère. Je vous laisse poursuivre l’exploration de son œuvre en sa compagnie.
Jacques Dufresne
Vivre
«Les habitudes langagières comparent toujours l'homme à une machine. Son cœur est une pompe, ses nerfs des circuits électriques, ses canalisations une plomberie, et son cerveau un ordinateur. Son temps actif est normalisé comme celui des ampoules électriques qu'on change systématiquement dans les installations importantes. C'est la mise à la retraite qui remplace automatiquement l'outillage usagé par un neuf.
Or il me semble que l'homme est tout le contraire d'une machine ou d'une pile électrique, en cela que ses organes ne s'atrophient que s'ils sont inemployés. "Ne s'use que si on ne s'en sert pas."»
Pourquoi l'Orbe?
Selon l'usage, les hôpitaux sont bourrés de couloirs et portent le nom d'un médecin. Tout est alors ouvert à l'angoisse.
Même inconnu des vieux hôtes, un nom médical de l'établissement a une inquiétante odeur de formol et d'éther, en tout cas de lieu étranger.
Or tout notre effort est d'écarter les allégories hospitalières inutiles pour susciter tout ce qui peut devenir familier.
Ici, pas de couloirs mais des placettes et des sièges auprès de ce lieu merveilleux qu'est le pas de porte, le "chez soi".
Chacun a sa propre fenêtre. Les lieux jamais alignés ont tous leur singularité pour honorer la différence de chaque individidu qui est sa dignité.
Le nom "ORBE" a été choisi pour sa musicalité et pour fêter les retrouvailles de notre hôte et de son long parcours.
"L'ORBE": se dit de l'espace que parcourt une planète dans l'étendue de son cours: "l'orbe de Vénus". Le grand orbe de la Terre est le chemin qu'elle fait tous les ans autour du Soleil.
Un long parcours vital est un orbe. La vie roumaine est un orbe.
Les cinq sens des patients devront être stimulés par les lieux familiers dont certains rappelleront ceux de l'ancien foyer.
L'OUIE
Compense souvent les déficiences de la vue. Chaque lieu aura sa propriété acoustique, sa réverbération, sa propre musicalité ou ses silences. Trop de silence angoisse plus que trop de bruit ne gêne. Cette généralisation étant bien entendu excessive, sans être tout à fait fausse en ce cas.
LE TOUCHER
Plus l'exploitation des autres sens s'affaiblit, plus compense le toucher de la main, le contact de l'épaule et la palpitation du pied.Les matières de l'architecture en tiendront le plus grand compte pour rassurer et guider l'ancien par des renseigements et des stimulations sensorielles.
Le toucher est le regard de l'aveugle.
L'ODORAT
Tant d'échantillons de parfums sont distribués en ville. En diriger sur nos centres pour le réveil de sensations. Dans les jardins choisir des plantes odorantes en diverses saisons, et il est fait mention au paragraphe "jardin" des plantes aromatiques. Demander aux visiteuses de sentir bon.
LA VUE
Tout sera fait dans la composition générale pour en exciter les plaisirs, que chaque pas avance une découverte.
LE GOÛT
Les petites cuisines des petites salles à manger permettront l'entretien des désirs, des curiosités, des souvenirs. A quatre heures on pourra faire ses goûters particuliers, ou occasionnellement un repas. L'acte de cuisiner est un des plus beaux arts à encourager, il provoque la sociabilité. Une invite à partager.
La demeure mêle les sens
Sols, plafonds, murs, mobilier et agencements, acoustique des lieux, sensations du chaud et du froid, du sec et de l'humide, convection et ventilation, odeur des matériaux, leur nature lisse ou rugueuse, chimique ou naturelle, "hygiéniste selon les fatalités hospitalières" ou plus courtoises, vastes ou intimes, courbes ou rectilignes... bonne ou mauvaise, c'est l'architecture.
CUISINE
Qu'après avoir passé une lourde part de sa vie à faire mijoter le déjeuner, il ne lui soit plus possible de le faire? Dimanche, elle reçoit ses enfants et sur la cuisinette des petites salles à manger elle fera le repas de son invitation, comme par le passé. Il faut aussi que ce soit possible auprès des unités d'habitation.
LUMIÈRE
Dans tous les vastes établissements, la lumière égale et fluorescente des plafonds est une des grandes contributions au désespoir.
Il doit y avoir des inventions lumineuses, des diversités, des surprises, des
oppositions.
JARDIN
Evidemment un jardin se regarde, mais c'est un plaisir parfois distant. Par contre participer à la culture, à l'entretien, peut-être une action fervente. Il est possible en milieu urbain de proposer à jardiner de petits espaces. Dans les hôpitaux, au lieu des sinistres pelouses, le patch-work de petits jardins singuliers entretenus par nos vieux, serait un bonheur. Au pied des HLM aussi.
Une serre où plantes aromatiques, condiments et épices seraient cultivés, basilic, cerfeuil, ciboule et ciboulette, estragon, laurier, origan, romarin, sariette, thym, menthe, persil, sans parler de toutes les boutures ou semis de plantes d'agrément.Des allées recevront les lits des grabataires. Comme les patios sont au centre des unités, le chemin est court depuis la chambre.
LE TEMPS
doit être rythmé, les heures sonnées, comme les quarts et la demie. Elles rassurent.
La durée du temps change suivant les états de santé et les âges et les occupations, les rapports sociaux, les joies et soucis, les espoirs. L'emploi du temps, les programmes d'activité échelonnés sur la journée, la semaine, le mois, les saisons donneront au temps un support inscrit dans le futur. Un projet, un avenir.
NOTION DU TEMPS
Vivant en collectivité II importe de ponctuer le temps par des événements affichés par un programme à long et à court terme qui ajoute une dimension au temps du rythme quotidien, surtout à l'usage de ceux dont le temps est immédiat.
LE SOMMEIL
L'horreur est la somnolence et le bonheur est le sommeil. N'y accède que celui dont la veille aura été active et dépensière d'énergie. Tout dans l'architecture incitera à l'action, ce que peut être par exemple le plaisir et ce par quoi elle commence.
AIMER
Il est curieux de voir que les façons de manifester la tendresse n'ont pas varié depuis qu'on en a recueilli les premiers tessons paléolithiques. L'architecture a certes évolué de Lascaux à Athènes et au Kremlin-Bicêtre, mas les plaisirs et les craintes qu'elle suscite sont toujours de même nature, et s'expriment par des portes, des fenêtres, des murs, des circulations, des températures, des réglages de lumière.
TOILETTE
Au lieu de donner sur le dégagement de l'entrée, la toilette ouvrira près du lit, face à la chambre-Deux avantages: accès plus court, et vue éventuelle des toilettes sur l'extérieur avec la lumière du jour.
Pour que la chambre soit aussi personnelle que possible, on pourra continuer de vivre avec quelques objets familiers. Une niche peut les recevoir avec honneurs.
J'ai pu voir sur un tout petit balcon quelques fleurs composant un infime jardinet qui est la préoccupation charmante de l'hôte. Elles accompagnent
les saisons.
Le plafond qui est ce désert sur les yeux levés de la personne couché, sera pensé très particulièrement, et son seul événement ne sera plus un lustre grossier.
REPAS
Des salles à manger nombreuses, vastes et variées seront nécessaires pour éviter le trop grand nombre de convives. Naturellement, possibilité d'utiliser le fauteuil roulant.
PORTE DE LA CHAMBRE
Je suis dans mon fauteuil roulant et dois ouvrir la porte fermée du côté où elle s'ouvre en tirant. Vous imaginez. Je ne suis pas en fauteuil roulant, je suis debout, ingambe, et dois ouvrir ma porte de 1m10 de large, alors que toute ma civilisation implique des portes d'environ 0m75 de large depuis les Grecs. Entrer sans frapper peut éventuellement inquiéter la fierté. Une petite sonnerie, un petit signal lumineux ou toute autre incitation à frapper avant d'entrer sera une courtoisie et un retour à la normalité.
CHAUFFAGE
Le chauffage électrique par plafond rayonnant à basse température (- de 30°) m'a semblé une solution excellente. Tous les objets, le sol et les murs sont à environ 20°, aucun n'est froid, ce qui pour le prix du confort est la meilleure solution, et les prix sont comparables (l'établissement et l'exploitation) - système Scandinave ESWA.
Chauffage à eau chaude: malgré tous les défauts, salissures, convection, irrégularité des températures, il faut peut-être s'y rallier pour la raison que poser une main froide sur un radiateur chaud est un réconfort immense, comme d'avoir une action immédiate sur la vanne du radiateur selon son humeur.
Donc j'emploierai encore pour cette seule raison ce vieux système compliqué qui a toujours accompagné la vie.
SIÈGES DES SALLES DE SPECTACLE
Même s'ils sont en brochettes droites, que les sièges des travées opposées forment un angle de convivialité. On s'approchera du théâtre à l'italienne, et on s'éloignera du silo qu'est le cinéma.
BANCS PUBLICS
Ils sont solitaires ou alignés en prolongement les uns des autres. Dans les deux cas c'est lamentable.
Premier cas: un banc droit solitaire provoque la difficulté du contact entre les personnes assises, qui se voient mal. v Deuxième cas: aligner plusieurs bancs en ligne droite c'est les priver de leur spectacle réciproque sans inventer pour autant leur intimité. Solutions, que chaque banc soit courbe et que, si on les met en prolongement les uns des autres, ce soit en courbe.
PLAFONDS
Quadriller l'existence de façades et de plafonds ôte l'espoir.
J'ai vécu à l'hôpital sous un de ces faux-plafonds inutilements dits "acoustiques" (pour qu'ils le soient il faut par-dessus un matelas de 7cm de laine minérale). Même dans des immeubles de bureaux, je me refuse à ces simplicismes paresseux.
Solution: il faut dans les chambres se refuser à un rythme apparent des divisions, qui deviennent des obsessions comptables stupides. Elles entrebâillent la porte de la folie et dessinent l'organigramme du vide. Différentes 'dualités de faux-plafonds seront utilisées dans les différents locaux. Voilà une chose nouvelle!
Le plafond des chambres est l'objet le plus vu de tous, le plus important. CHAMBRES
Vivre la mort de son voisin est parfois une peine si lourde qu'il faut tenter d'en préserver nos hôtes.
MÉTAMORPHOSER LE MALHEUR EN FÉCONDITÉ
Au travers de la responsabilité exacte des seules contraintes authentiques.
Au travers du recensement de la douleur que prélève la vieillesse sur les corps et les esprits.
Au travers de l'offrande du réel et du miroir des songes.
Par la création de son "moi", créer une santé.
Faire la sagesse véhémente pour frapper les ténèbres.
Fuir les estaminets des pisse-lyres.
Ne pas s'attarder à l'ornière des résultats, des succès. (Le fruit est aveugle, c'est l'arbre qui voit)
Surtout éviter d'errer auprès des margelles dont on a soustrait les puits.