La médecine moquée
On dit que rire guérit... Il se pourrait dans ces conditions que la médecine des siècles passés ait été surtout efficace en tant que prétexte à comédie. Si, par exemple, le malade imaginaire de Molière n'a pas été guéri par la médecine, il a sûrement guéri par le rire des milliers d'amateurs de théâtre.
On dit que rire guérit... Il se pourrait dans ces conditions que la médecine des siècles passés aient été surtout efficace en tant que prétexte à comédie. Si, par exemple, le malade imaginaire de Molière n'a pas été guéri par la médecine, il a sûrement guéri par le rire des milliers d'amateurs de théâtre.
Molière le malade imaginaire, 1673, 1674
Les lavements d'intestins, appelés clystères, étaient à l'époque de Molière un remède universel. On peut en juger par les réponses d'Argon, le malade imaginaire, à son examen de doctorat en médecine. Pour être bien sûr d'avoir toujours un médecin à sa disposition, Argon avait en effet décidé de se faire médecin. À toutes les questions des examinateurs: comment soigner la fièvre, un rhume, etc., Argon répond invariablement: Clisterium donare, postae saignare, ensuita purgare. On sait que Molière mourut quelques heures après avoir tenu le rôle du malade imaginaire.
Faut-il s'étonner qu'un des personnages ait fait cette réplique à l'un des disciples du célèbre docteur Purgon? «On voit bien que vous n'avez pas accoutumé de parler à des visages».
Dans ce couple médecin-patient, lequel des deux est le plus ridicule? La soumission du malade imaginaire ne le cède en tout cas en rien à celle des malades d'aujourd'hui: «Monsieur Purgon m'a dit de me promener dans ma chambre, douze allées, douze venues; mais j'ai oublié de lui demander si c'est en long ou en large».