Franchir le Rubicon
Le sort en est jeté... franchir le Rubicon. Ces deux expressions, associées à un même événement, sont dans la mémoire des Occidentaux, la parfaite évocation de la détermination d'un chef. Après sa conquête des Gaules, César, champion du parti populaire, inspira les pires craintes aux tenants du statu quo: les sénateurs. Pour éviter qu'il ne s'empare de Rome et du pouvoir absolu, le Sénat limita ses troupes à quelques légions, et surtout il lui interdit de franchir avec ces légions un ruisseau appelé Rubicon qui séparait la Gaule cisalpine, (Nord de l'Italie) de l'Italie proprement dite. Suétone (Vies des douzes Césars) nous dit qu'après avoir longuement médité sur les bords du Rubicon, César, semblant oublier qu'une armée dix fois plus nombreuses que la sienne l'attendait de l'autre côté, laissa tomber ces mot: "Allons où nous appellent les signes des dieux et l'injustice de nos ennemis. Le sort en est jeté." Rome allait ensuite être gouvernée par des empereurs.