Hors du Réseau point de salut
Quand la lutte contre le terrorisme sert de prétexte pour inculper les objecteurs de réseau, ceux et celles qui refusent d'utiliser l'Internet ou qui refusent d'y laisser des traces de leur passage, dans la mesure où la chose est possible.
Dans un livre paru l’an dernier (The New Digital Age. Reshaping the Future of People, Nations and Business -- « Le Nouvel Âge digital. Refaçonner le futur des peuples, des nations et des affaires »), Eric Schmidt, PDG de Google, et Jared Cohen, directeur de Google Ideas, donnent une bonne indication du monde vers lequel souhaitent nous conduire les élites mondialisées :
« Au fur et à mesure que les terroristes développent de nouvelles méthodes, les stratèges de l’antiterrorisme devront s’y adapter. L’emprisonnement ne sera pas suffisant pour contenir un réseau terroriste. Les gouvernements doivent décider, par exemple, qu’il est trop risqué que des citoyens restent « hors ligne », détachés de l’écosystème technologique. Dans le futur comme aujourd’hui, nous pouvons être certains que des individus refuseront d’adopter et d’utiliser la technologie, et ne voudront rien avoir à faire avec des profils virtuels, des bases de données en ligne ou des smartphones. Un gouvernement devra considérer qu’une personne qui n’adhèrera pas du tout à ces technologies a quelque chose à cacher et compte probablement enfreindre la loi, et ce gouvernement devra établir une liste de ces personnes cachées, comme mesure antiterroriste. Si vous n’avez aucun profil social virtuel enregistré ou pas d’abonnement pour un portable, et si vos références en ligne sont inhabituellement difficiles à trouver, alors vous devrez être considéré comme un candidat à l’inscription sur cette liste. Vous serez aussi sujet à un strict ensemble de nouvelles régulations, qui incluront un examen d’identité rigoureux dans les aéroports et jusqu’à des restrictions de voyage » (p. 173).
Le KGB et la Gestapo n'agissaient pas différemment à leur époque... Si des propos de ce type paraissent dans des ouvrages destinés au grand public, imaginons seulement ceux qui doivent se retrouver dans les rapports confidentiels des dirigeants de ce monde… Sans abus de langage, on peut véritablement parler d’un totalitarisme technologique qui commence à se mettre en place. Si nos ancêtres ont négligé de lire Mein Kampf, nous ne pourrons jamais dire, pour notre part, que nous n'avons pas été avertis…