En ce qui concerne le divorce, l?auteur des Lois, Platon, faisait, quatre siècles avant Jésus-Christ, des recommandations d'une étonnante actualité: un conseil d'arbitrage conjugal doublé d'une agence matrimoniale composé de dix hommes et de dix femmes reconnus pour leur sagesse, ayant pour mission de réconcilier les époux. En cas d'échec, si les âmes des adversaires s'enflent de la houle d'une passion excessive, ils (les arbitres) chercheront quelles personnes s'entendraient avec chacun d'eux. Il y a là, il faut le reconnaître, une certaine logique. Si les partenaires ont fait un mauvais choix la première fois, pourquoi ne pas les aider à en faire un meilleur la seconde ?
Il faut dire que Platon avait une dent contre les avocats, qu'il assimilait aux sophistes, leur reprochant d'utiliser la connaissance qu'ils ont du langage pour faire triompher, sans se soucier de la vérité, les causes qu'on leur demande de défendre en échange de cadeaux.
Mais, avocats, psychologues ou bénévoles, l'essentiel n'est-il pas d'avoir vécu et d'avoir lu les grands connaisseurs du coeur humain, Racine, Shakespeare... Racine qui explique ainsi la séparation d'Antiochus et de Bérénice:
Que vous dirai-je enfin,
je fuis des yeux distraits
Qui, me voyant toujours,
ne me voyaient jamais.