Pour la nuit

Paul Valéry
Oh ! quelle chair d'odeur fine aromatisée
Où de l'huile blonde a mis sa molle senteur,
Est plus douce que la Nuit au souffle chanteur,
Et sa brise parmi les roses tamisée ?

Quel féminin baiser plus léger que le sien
Et ses yeux, ses yeux d'or immortels, quelle Femme
Peut égaler ses regards noirs avec leur flamme
Et quelle Voix vaudrait ce vent musicien?...

Adieu donc ! toi qui m'attendais ! L'heure est trop bonne !
A l'amour immatériel je m'abandonne
Que me promet ce Soir calme et ce bord de l'eau.

Car, j'aime cette grève où mon ombre s'allonge
Et cette Nuit ! Et cette lune au blanc halo
Et puis la murmurante et triste Mer qui songe!...

Autres articles associés à ce dossier

Hymnes à la nuit

Friedrich Novalis

Où l'on voit que ce n'est pas en se tournant vers la lumière, comme dans le mythe de la caverne que l'âme est libérée, mais en accédant à la nu

Booz endormi

Victor Hugo

Le poème complet: la nature, l'humanité, l'amour, Dieu, la nuit, la travail la vertu, la jeunesse, la vieillesse, la lignée, l'homme, la femme tous

À lire également du même auteur

Le cimetière marin
Μή, φίλα ψυχά, βίον ἀ

Trois caractères distinctifs du français
Passage tiré de: «Introduction aux images de la France», dans Regards sur le monde actuel, Paris,

Tout puissants étrangers
Valéry invoque ci-dessous un lointain temporel qui évoque la relativité d'Einstein.

Patience dans l'azur
«Tout ce qui n'est pas de l'éternité retrouvée est du temps perdu.» (G.Thibon) Je ne vois pas

Louanges de l'eau
L'eau, métaphore de l'intelligence.

Lettre sur Mallarmé
« M. Paul Valéry a écrit pour un volume, consacré à Stéphane Mallarmé, que doit publier proch




Articles récents