L'épidémiologie en Angleterre et au Québec
Jeudi le 06 mai 1999
Voici un bel exemple d'un fait dont on n'aura d'autant moins tenu compte qu'il aura été plus solidement établi.
Au XXe siècle, l'Anglais Thomas McKeown est l'un des maîtres de cette discipline consistant à établir des corrélations entre l'incidence des maladies et divers facteurs de risque, comme le milieu de travail, le sexe, l'état social, etc. Étendant ce type d'analyse à l'ensemble du domaine de la santé, McKeown démontra, au début des années soixante, que la première cause de l'amélioration de la santé de ses compatriotes de 1838 à nos jours n'avait pas été la médecine curative, mais des facteurs comme le contrôle de la croissance démographique, l'amélioration de la nourriture et l'assainissement de l'environnement. Des études analogues, faites dans une perspective historique, ont permis à un démographe de l'Université de Montréal, M. Hubert Charbonneau, de démontrer qu'au XVIIIe siècle, l'espérance de vie était plus élevée au Canada que sur le vieux continent. La principale explication retenue est une sélection naturelle particulièrement dure.