G.B. : Les médecins pourront laisser mourir de faim les malades en phase terminale

ZENIT

Réouverture du débat sur l'euthanasie


Les médecins britanniques ont maintenant un plus grand pouvoir de décision. Les nouvelles directives de l'Association Médicale Britannique, qui permettent aux médecins, chirurgiens et spécialistes, de mettre un terme à la vie des malades en phase terminale, viennent d'entrer en vigueur.

Les nouvelles normes ont provoqué une importante polémique et rouvert le débat sur l'euthanasie, même si le président de l'Association, Michael Wilks a précisé que "l'intention n'est pas d'interrompre volontairement la vie des patients, mais de vérifier le fonctionnement d'une thérapie".

Les médecins pourront décider d'interrompre les soins, y compris de cesser de donner à boire et à manger, à des patients qui, selon eux, n'ont aucune chance de survivre. Ils pourront interrompre la chimiothérapie à des personnes atteintes du cancer si aucun progrès ne se manifeste, ou cesser de pratiquer des opérations compliquées et qu'ils jugent inutiles, à des enfants.

Les médecins auront, en somme, une responsabilité totale : ils pourront même refuser de s'occuper d'un patient, pour des raisons financières, s'ils estiment que les soins n'apporteront aucune amélioration. Le pouvoir de décision de la famille passe en revanche à un second plan. Elle pourra exprimer son opinion et son souhait, mais la responsabilité finale sera celle des médecins, à moins qu'un tribunal ne décide du contraire.

Un porte-parole de l'Association Médicale Britannique a déclaré que les médecins sont prêts à assumer les risques de plaintes déposées par les familles : "Mais nous nous sentons beaucoup plus protégés derrière ces nouvelles directives", a-t-il déclaré. Jusqu'à maintenant, ces normes ne pouvaient s'appliquer qu'à des patients dans un coma profond.

Andrew Ferguson, médecin et président de "Healthcare Opposed to Euthanasia", a exprimé son désaccord : "Nous sommes extrêmement préoccupés par cette nouvelle situation. Les médecins sont en train d'obtenir trop de pouvoir. Il est très probable que certains en abusent et que le chiffre des morts non naturelles, augmente. D'autre part, nous estimons que le dernier mot ne doit pas être celui des médecins mais celui des familles que les nouvelles directives ignorent complètement".

Peggy Norris, du groupe "Alert" contre l'euthanasie a également indiqué que "l'Association Médicale Britannique confond l'interruption d'un traitement non efficace avec le fait d'ôter la vie aux patients. On ne peut pas refuser de l'eau et de la nourriture à des malades : ils sont fondamentaux pour vivre. C'est comme vouloir les tuer".

Source: ZENIT (27 juin 1999)- www.zenit.org/french. Droits réservés.

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