Qui sommes-nous?

Le nouveau site de l’Agora, septembre 2020

L’agora, une agora et une encyclopédie : voies distinctes et complémentaires, l’encyclopédie fournissant les connaissances qui permettent de donner de la profondeur aux opinions et aux actualités présentées sur l’agora, ces informations donnant en retour l’occasion de découvrir les articles de l’encyclopédie. Sans renoncer à l’unité, qui nous distingue des grandes encyclopédies neutres, nous mettrons l’accent sur la variété en accordant plus d’autonomie et de visibilité à nos auteurs.

L’année 1998, où nous avons lancé l’Encyclopédie de l’Agora, c’est, sur Internet , l’antiquité. La plupart des 35 000 hyperliens sur lesquels nous avions misé sont aujourd’hui périmés. Précieuse leçon pour nous qui voulions et voulons toujours contribuer à un monde durable au moyen d’un site lui-même durable et bien enraciné dans le passé. Un grand nettoyage s’imposait sur ce plan comme sur d’autres.  Un travail que nous entendons achever grâce au soutien et à la collaboration de la Société des Amis de L'Agora et son nouveau président, Bernard Lebleu, architecte de la première version de l'encyclopédie. Les autres membres de la Société sont : Ariane Collin, vice-présidente, Marc Chevrier, Dominique Collin, Martin Cloutier, Chantal Doré, Youri Pinard, Hélène Laberge, Jacques Dufresne.

Avant de lancer notre encyclopédie, nous avons d’abord été une agora. Nous organisions depuis 1980 des rencontres de tous genres : colloques, séminaires, promenades. Pour relier entre eux nos invités, nous avons en 1985, créé Les Cahiers  de l’Agora, devenus en 1993 le Magazine l’Agora, puis en 2008 La lettre de l’Agora en ligne. Au début du magazine, nos lecteurs tenaient des réunions dans plusieurs villes du Québec. Ces rencontres et ces publications allaient nourrir l’Encyclopédie de l’Agora. D’autres rencontres seraient organisées après 1998, jusqu’au colloque de 2018 : Ville intelligente, ville organique et aux Samedis de l’Agora, interrompus au début de 2020 par la pandémie COVID-19. Notre avenir ressemblera à ce passé.

Agora nous le sommes aussi et nous le demeurons en tant que lieu virtuel qui accueille d’autres sites encyclopédiques : Encyclopédie sur la mort, sur la francophonie, sur l’inaptitude, Alter dictionnaire médico-pharmaceutique, Dictionnaire du cinéma anglo-saxon, site appartenance.

Nous donnons au mot encyclopédie le sens de vision du monde d’un groupe d’amis qui discutent ensemble sur une agora. Nous conservons notre devise initiale, Vers le réel par le virtuel et notre souci, illustré par le titre Homo Vivens, de défendre l’homme en tant qu’être vivant appartenant à un milieu vivant face à l’homme-machine, si séduisant pour tant de nos contemporains. Les articles de notre page Homo Vivens ont été intégrés au nouvel ensemble.

L’orientation de l’Agora

L’Agora, à la fois place publique et encyclopédie, n'est pas un site fourre-tout, mais une œuvre collective faisant appel à des collaborateurs nombreux et variés, dans le respect de la cohérence de l'ensemble. Ces collaborateurs, à qui nous pouvons enfin offrir un espace d'édition convivial, sauront à quoi et dans quoi ils s'engagent après avoir lu cette présentation.

Notre devise: Vers le réel par le virtuel

 À titre d'exemple: le bon dossier sur les oiseaux n'est pas, à nos yeux, celui qui tient les internautes en cage, en leur donnant l'illusion que le spectacle est préférable à la vie, mais celui qui les incite à quitter l'écran pour la nature.

Dans le même esprit, nous entendons veiller sur une incarnation menacée de toutes parts, sur une vie qui, sur tous les fronts également, se retire devant la machine. Nous sommes invités par là à cultiver la pensée complexe, seule capable de comprendre les systèmes dynamiques qui nous entourent et de rétablir ainsi les bases d'une vision harmonieuse du monde. Par harmonie, nous entendons la sensibilité et la mesure permettant d'aimer la terre et d'agir sur elle sans en compromettre l'avenir. La même mesure, la même sensibilité caractériseront notre vision de l'homme, notre appartenance à l'humanité.

Notre vœu : un monde durable

L'encyclopédie moderne typique, calquée sur celle de Diderot, est progressiste, traversée par la conviction que l’homme peut transformer à sa guise cette nature dont il est, selon les mots de Descartes, maître et souverain. On y enseigne que l'avancement des sciences et des techniques entraînera le progrès général des civilisations réalisant ainsi le vieux rêve de l'humanité : le paradis sur terre.

Si l’Encyclopédie de l’Agora demeure progressiste, c’est dans un nouveau sens du mot progrès, fondé sur la science réparatrice et sur le principe de précaution. La science conquérante a construit ses applications sur la base de raisonnements linéaires qui lui promettaient des résultats tangibles sans lui permettre de prendre la mesure de leurs conséquences négatives. Nous en savions assez pour transformer le monde, mais pas assez pour évaluer les risques de le détruire en le transformant ainsi. À la différence de la science conquérante, la science réparatrice s'oblige à saisir le réel dans toute sa complexité et au lieu de le transformer en le mutilant, elle s'efforce de l'imiter et s'emploie à en favoriser la résilience et à acquérir le sens de la limite à son contact.

Règle 1

Accueillir toutes les opinions, les loger au niveau qui convient et les composer verticalement (Simone Weil).

Sans cohérence, point de convictions, sans convictions, point d'esprit critique devant l'oppression et point d'engagement durable pour lutter contre elle. Le devoir de cohérence... et de jugement  est d'autant plus impérieux que le savoir est plus éclaté.

L’exercice du jugement est ce qui distingue une encyclopédie d’un dictionnaire. «Tandis que le dictionnaire se propose simplement de renseigner, une encyclopédie est une oeuvre constructive, qui a pour but de résumer en un livre la culture d'une époque; livre, par conséquent, partial, je veux dire impliquant des jugements» (René Daumal).

Une cohérence robuste suppose toutefois une confrontation énergique et ne doit pas être construite sur le refus de la critique. Le dialogue est nécessaire, un dialogue constructif dont les protagonistes se souviendront du mot de Platon : «Il ne faut pas faire l'un trop vite».

Règle 2

Élaguer, élaguer encore pour transmettre l'essentiel

D'une génération à l'autre nous devons transmettre l'essentiel, ce qui a valeur de survie. Comment le faire alors que s'accroît sans limites, aussi bien le nombre d'auteurs que le nombre de médias mis à leur disposition, alors qu'il faut puiser dans  toutes les cultures, alors que le souci de se dire soi-même dans son inachèvement est plus apprécié que le souci de dire l'achèvement en s'effaçant devant les maîtres? 

En aiguisant son jugement et en bravant l'esprit du temps qui en discrédite l'exercice. 

Règle 3

À chaque époque et à chaque culture sa juste place

La conception de l'univers la plus adéquate est celle qui intègre toutes les conceptions dans un ensemble dont la clé de voûte est transcendante.  Et non pas celle qui ne s'intéresse aux conceptions du passé et des autres cultures que pour y trouver des préfigurations des connaissances actuelles.

Telle est la signification que nous donnons au mot inclusion. L’encyclopédie de l’Agora doit être un instrument de dialogue entre les civilisations.

Règle 4

À chaque point de vue et à chaque regard sa juste importance.

Pour ce qui est de l’eau, par exemple, chacun sait l’importance du regard du chimiste et du biologiste, mais qui, le connaissant, voudrait se priver du regard du poète? «Considérez une plante, admirez un grand arbre, et voyez en esprit que ce n'est qu'un fleuve dressé qui s'épanche dans l'air du ciel. L'eau s'avance par l'arbre à la rencontre de la lumière. L'eau se construit de quelques sels de la terre une forme amoureuse du jour. Elle tend et étend vers l'univers des bras fluides et puissants aux mains légères» (Paul Valéry, Louanges de l'eau).

La synthèse des divers regards dans une même vision peut être assimilée à la transdisciplinarité telle que le Centre international de recherches et d’études transdisciplinaires la définit: «La transdisciplinarité concerne, comme le préfixe «trans» l'indique, ce qui est à la fois entre les disciplines, à travers les différentes disciplines et au-delà de toute discipline. Sa finalité est la compréhension du monde présent, dont un des impératifs est l'unité de la connaissance».

Un site lent

Nous invitons tous nos collaborateurs à créer un climat tel que les internautes éprouvent le besoin de s'arrêter devant les documents proposés, plutôt que de s'abandonner à ce qui semble être la règle sur Internet: passer le plus rapidement possible d'un document à un autre.

 

 

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