La bonté
C'est ce mythe rousseauiste de l'homme naturellement bon qui, en dernière analyse, explique la dérive de l'école loin de sa vocation qui est le développement intellectuel, et sa transformation en un instrument de redressement social et moral. L'homme n'est ni foncièrement mauvais, ni foncièrement bon. Un platonicien dira qu'il est un dieu déchu, ayant peine à se ressouvenir des idées qu'il a contemplées avant de prendre chair humaine; un chrétien dira qu'il est atteint du péché originel; un kantien soutiendra que nul n'échappe au mal radical; un éthologiste contemporain expliquera qu'il est un animal inadapté puisqu'à sa naissance, il est privé de l'instinct sûr des animaux, ne possède pour le remplacer qu'une intelligence à l'état d'ébauche.