"Cet humble et bon Vincent de Paul"
(…) C’était le royaume de toutes les misères, de tous les crimes, de toutes les hontes… C’étaient les missions établies par toute la terre… C’était le grand Hôtel-Dieu de Paris, c’étaient les hôpitaux des provinces, l’œuvre des forçats, des mendiants, des fous, enfin les Filles de Charité et les Enfants trouvés, qui sont restés aux yeux des hommes les deux plus belles institutions de cet incroyable gouvernement de l’amour ! »
« L’humilité est, je crois, le caractère de sainteté de Vincent de Paul encore plus que l’amour. Personne, même parmi les saints, n’a eu cette soif de bassesse; personne n’a dit comme cet homme : « Donnez-moi encore ce verre de mépris ! » Saint Vincent de Paul est le saint qui a baisé avec le plus ardent respect les haillons, splendides pour lui, de la misère, et mis le plus bas une tête illuminée de pensées angéliques, de prévoyances, de génie et de plans célestes, aux pieds des pauvres, qui, le croira-t-on ? l’ont souvent durement repoussée, cette tête qui ne pensait qu’à eux ! La grande sainte Thérèse elle-même, la carmélite brûlante, la fondatrice de tant de couvents, a autant d’amour que Vincent, mais n’a pas son humilité. Elle n’a pas cette douce furie d’humilité contenue et inassouvie qu’avait Vincent, et qui, même à l’heure où les nimbes allument leur or autour de la tête de nos saints, semble avoir éteint le sien jusque dans le ciel ! »