Épigramme à propos d'une jeune esclave morte
Voici l'histoire de cet épigramme
Le 11 novembre 2010, j'écrivais au latiniste Yves Ouvrard pour lui poser la question suivante:
Je cherche depuis des années l'original en latin
d'un épigramme qui est entré dans ma mémoire sous cette forme: À propos d'une
jeune esclave morte: «O terre, ne sois pas lourde sur elle, qui fut si légère
sur toi!» À mes yeux qui ont peut-être déformé le texte, cette phrase est le
sommet de la pensée aussi bien que de la poésie. Merci de m'éclairer.
Martial, Épigrammes, V, 34 :
Hanc tibi, Fronto pater, genetrix Flaccilla, puellam
Oscula commendo deliciasque meas,
Parvola ne nigras horrescat Erotion umbras
Oraque Tartarei prodigiosa canis.
Inpletura fuit sextae modo frigora brumae,
Vixisset totidem ni minus illa dies.
Inter tam veteres ludat lasciva patronos
Et nomen blaeso garriat ore meum.
Mollia non rigidus caespes tegat ossa, nec illi,
Terra, gravis fueris: non fuit illa tibi.
Votre citation est la traduction des deux derniers mots de l'avant-dernier
vers, et du dernier vers :
Et, Terre, ne sois pas lourde pour elle: elle ne l'a pas été pour toi.
Le reste de l'épigramme n'est pas moins émouvant, qui évoque les jeux de la
jeune fille parmi les « veteres patronos ».
Bien cordialement,
-- Yves Ouvrard
Ô terre, ne sois pas lourde sur elle, qui fut si légère sur toi!