PME rurale: une revue de la documentation

André Joyal
Il s'agit d'une revue de littérature réalisée dans le cadre des activités de l'auteur au sein de la fondation canadienne de revitalisation rurale.
« Introduction

Par PME rurale on entend ici, de façon générale, des entreprises situées en dehors des grands centres métropolitains et à l'extérieur des zone d'influence des villes de moyenne importance. Ces entreprises correspondent aux caractéristiques suivantes:
- Moins de 250 employés;
- Une gestion centralisée autour du propriétaire-dirigeant ou de quelques têtes dirigeantes;
- Une stratégie intuitive peu formalisée mettant à profit la proximité du dirigeant et des employés;
- Un système d'information interne simple appuyé sur le dialogue et le contact direct;
- Un système d'information externe peu complexe où les clients constituent la principale source d'information (Julien, 1997, Fourcade et Marchesnay, 1997)
Il y a lieu à se questionner le présumé degré de vulnérabilité des PME manufacturières en milieu rural. Après la deuxième guerre mondiale, les milieux ruraux ont connu un déclin au profit de l'industrialisation et de l'urbanisation. Les travaux ont mis de l'avant le fait que le monde rural présentait de nombreux handicaps: faiblesse du marché régional, éloignement des villes, main-d'oeuvre peu spécialisée, absence de recherche et développement (MITSC, 1995). Ainsi, Nothdurft (1992) signale la faible capacité concurrentielle des milieux ruraux: «La dépendance, pendant des générations, envers un seul secteur (le plus souvent l'agriculture mais parfois aussi les industries extractives, la pêche ou la sylviculture) - et l'atrophie économique et sociale qui en résulte - voilà le problème central auquel les communautés rurales se trouvent affrontées» (p. 78).

De tels propos rejoignent ceux de Senn (1995) qui considère que: «L'un des facteurs de stagnation qui entrent souvent en jeu dans les zones rurales est l'existence d'un environnement socio-économique non concurrentiel très développé, qui entrave l'adaptation aux exigences de la mondialisation. L'absence de concurrence interne dans une zone rurale a pour effet d'anesthésier l'économie locale, la rendant insensible à la nécessité de soutenir la concurrence à l'échelle mondiale» (p. 85). Pour sa part, Proulx (1990) évoque les divers avantages des zones urbaines par rapport aux zones rurales comme la concentration des services supérieurs financiers, de courtage, de transports et des réseaux qui facilitent les contacts pour mieux connaître l'évolution des marchés. De leur côté, Tellier (1993) et Polèse (1994) parlent d'économie d'agglomération pour désigner l'ensemble des avantages que retirent les entreprises de leur regroupement dans un espace urbain.

En contrepartie, comme le signalent Julien, Beaudoin et Njambou (1999), il faut aussi tenir compte des coûts d'agglomération comme le prix plus élevé des terrains et des immobilisations, certaines taxes ou redevances, la congestion aux heures de pointe et autres coût sociaux qui occasionnent certaines formes de stress ou des maladies dites urbaines. Dans un cas comme dans l'autre, Gofette-Nagot et Smittt (1998) relient ces avantages et désavantages à l'idée de proximité et d'interaction entre des ressources physiques et humaines nécessaires aux entreprises qui doivent diminuer ou augmenter leurs dépenses par rapport à la concurrence nationale et internationale.

En conséquence, la question se pose à savoir si le milieu rural peut offrir un environnement propice à l'essor de la PME et de la petite entreprise. Très souvent, comme le font remarquer Henry et Drabsentott (1996), en relation avec le monde de l'entreprise, le milieu rural évoque avant tout des activités traditionnelles (agro-alimentaire, bois et meubles, première transformation) et des entreprises de petite taille. À ces caractéristiques, on peut ajouter une main-d'oeuvre de faible qualification, un sous-financement endémique, l'éloignement des sources d'information, des procédés de fabrication d'un autre âge, etc.

En ce qui regarde l'isolement, ce facteur apparaît aux yeux de Falcone, Allen et Vatter (1996) comme étant le principal obstacle à surmonter de la part des entrepreneurs. En effet, du moins aux État-Unis, les comtés ruraux possèdent peu de ressources humaines susceptibles d'offrir aux porteurs de projet ou aux entreprises existantes les diverses formes d'appuis dont les entreprises en milieu urbain peuvent bénéficier. Hélas, cette représentation, beaucoup s'en faudrait, n'est pas disparue du paysage rural canadien. Ainsi Welke et Douglas (1999), en s'appuyant sur Cook (1993), font ressortir le fait que le secteur des services ne se développant évidemment pas au même rythme qu'en milieu urbain, il en résulte une faiblesse de disponibilités des services aux PME rurales ce qui incite les entrepreneurs à opter pour un environnement urbain.


La viabilité des PME rurales

Mais les choses changent depuis quelques décennies comme le remarquent Rowe et al (1999) en signalant que les populations rurales tendent de plus en plus à dépendre davantage des emplois industriels. En s'appuyant sur l'exemple des Etats-Unis, ces auteurs signalent trois tendances qui incitent le monde rural à adopter une voie nouvelle. En premier lieu, l'industrialisation de l'agriculture à la faveur de la concentration des fermes qui a conduit celles-ci à établir des liens hors région en amont comme en aval. Vient ensuite,l'ouverture des marchés et la montée de la concurrence qui en résulte. Et finalement, la délocalisation d'une part importante des activités économiques favorisent l'implantation d'une nouvelle économie basée sur l'information et les services.

En fait comme le montre une étude sur les PME de quatre iles du nord de l'Atlantique, les différence s'estompent par rapport à leurs homologues en milieu urbain: «...island SMEs, like their rural counterparts, can be innovative and dynamic in all sectors of activity. Isolation and distance do not appear to be insurmontable obstacles. Market penetration was a major challenge in the early days of their development, but was gradully replaced by other concerns very similar to those experienced by all SMEs, such as competition, quality, growth and workforce training». (Joyal et al. 2000). L'étude de Julien, Beaudoin et Ndjambou (1999) fait ressortir des faits similaires en relation avec un échantillon de 147 PME exportatrices québécoises dont 37 PME rurales. Les seules petites différences observées dans le cas de ces dernières se rapportent à une direction un peu moins instruite et expérimentée, une historique d'exportation plus jeune et donc une organisation moins complexe et une exportation couvrant moins de pays.

Cette tendance s'observe également en Angleterre comme le montre une étude de Smallbone et al (1999). À l'aide d'un échantillon de 180 PME rurales ces auteurs montrent que les PME parviennent à surmonter le handicap d'un marché local restreint en diversifiant leurs lignes de production et en recourant à la formation intensive de la main-d'oeuvre. En se rapportant à des travaux antérieurs (1993) ils montrent que cette tendance vers une reconversion des activités origine de la fin des années 70 et s'est manifestée à travers les années 80. En conséquences, ils affirment: «The results show that manufacturing SMEs in remote rural areas in England have sustained ability to create employment over a long period of time, even during the recessionary conditions of the early 90s. SMEs located in these remote rural areas have been able to grow through their penetration of national and, in some cases, international markets whilst also being active in terms of developing new products.»

Pour les États-Unis, Drabenstott (1999) fait ressortir cinq défis que doivent surmonter les entreprises en milieu rural pour s'engager dans la voie de la croissance: entrer de plein pied dans le monde de la technologie informatisée, développer une culture entrepreneuriale, s'engager dans de nouvelle productions agricoles, parfois génétiquement modifiées, ou à vocation médicinale, perfectionner la main-d'oeuvre locale et préserver une bonne qualité de vie environnementale.

Pour le comté Huron en Ontario, à partir de trois sources d'information distinctes, Welke et Douglas (1999) montent que la qualité de vie et la disponibilité de main-d'oeuvre s'avèrent deux facteurs importants de localisation pour le PME manufacturières. Comme autres facteurs signalés, mais de moindre importance, on a l'accessibilité au capital de risque, la disponibilité d'infrastructures physiques et diverses formes d'appuis de sources gouvernementales. Également, tel que vérifié au Québec par Joyal et Deshaies (1998), un sentiment d'appartenance à la région, où sont nés et où ont grandi les entrepreneurs, comptent également pour beaucoup dans leur choix de localisation.

Ainsi, avec les années, les milieux ruraux se sont diversifiés. Les politiques de développement régional ont reconnu l'importance de la vitalité entrepreneuriale et les industries sont moins dépendantes des ressources naturelles et de la proximité des marchés;enfin, l'internationalisation de l'économie bat son plein. Tous ces phénomènes obligent à voir en des termes nouveaux les rapports entre l'industrie manufacturière et le milieu rural.
Malgré les handicaps propres à l'environnement rural, l'étude de PME innovantes et exportatrices localisées dans ce que l'on désigne comme étant le Québec rural central démontre que des entrepreneurs parviennent à surmonter le problème de l'isolement (Joyal, Dehaies,1999). En effet, il est démontré que ces entrepreneurs savent tirer profit de leur environnement immédiat pour parvenir à s'implanter solidement sur les marchés nationaux et ceux d'outre-frontière. Pour ce faire, ils recourent à des innovations leur conférant une spécificité qui, comme le signalent Lane et Yoshina (1994), leur permettent de créer de nouvelles activités ou de consolider celles déjà existantes. Ainsi s'ouvrent les portes de nouveaux marchés sans compromettre l'héritage acquis de leur environnement rural.

Une chose apparaît certaine, les complexes envers les entrepreneurs urbains se dissipent. La diffusion des technologies place les entreprises en milieu rural dans une situation quasi analogue à celles des grands centres. Malgré la méfiance envers les diverses formes d'assistance, il est bien entendu que les entrepreneurs en milieu rural auraient intérêt à y prêter attention pour autant que celles-ci répondent à leurs attentes ou besoins. On pense à la fourniture d'information de nature variée touchant, par exemple, la formation de main-d'oeuvre, les nouvelles technologies, l'évolution des marchés, les politiques gouvernementales, les partenariats possibles (alliances stratégiques), les nouveaux marchés en potentiel. Ce qui ne pourra qu'exercer des effets d'entraînement en faveur d'un nouveau type de PME rurales. On se rapporte ici à ce que Hussel (1992) qualifie de milieu rural progressif en se référant aux entreprises manufacturières dont la flexibilité leur permet de surmonter les handicaps particuliers au milieu rural. C'est aussi ce que Maleki (1994) qualifie de «manufacturing complex» caractérisé par des activités à forte valeur ajoutée.

Enfin, en relation avec la capacité d'innover des régions rurales, il est beaucoup fait allusion aux nouveaux segments de marché pour lesquels certaines catégories de PME pourraient trouver indirectement de possibilités de débouchés. Les nouveaux types d'activité les plus souvent cités se rapportent au tourisme et aux services de proximité pour les personnes âgées (OCDE, 1995, Welke et Douglass, 1999, Illouz-Winiki et Paillard, 1998, Miller et Kim, 1999).


Principaux facteurs favorables au développement de la PME rurale

À partir de ce que l'on vient de voir, il est possible de dégager deux choses: d'abord, malgré l'existence de certains handicaps bien réels, il est manifeste que des PME en arrivent à très bien tirer leur épingle du jeu. Mais pour se faire, et c'est là le second constat: il importe de prendre en compte certains facteurs susceptibles d'exercer une influence positive. C'est à eux que se consacre la présente section


La culture entrepreneuriale

En relation avec les problèmes qui menacent le monde rural, il est souvent fait allusion à une diminution des liens socio-économiques qui ont traditionnellement toujours unis les acteurs en présence (Nothdurft, 1992) ce qui a conduit plusieurs à voir dans le développement d'une culture entrepreneuriale un moyen pour éviter une aggravation de cette évolution. Il s'agit ici d'intervenir auprès des populations locales pour susciter des vocations entrepreneuriales ou de susciter la venue d'entrepreneurs d'origine extérieure à une région donnée. On a vu que le sentiment d'appartenance compte pour beaucoup dans les facteurs de localisation. Cependant, comme le montrent Keeble et al (1992, cités par Carter et Rosa, 1998), effectuée en Angleterre révèle que dans les régions rurales intermédiaires pas moins de 68% des entrepreneur sont originaires de l'extérieur alors que cette proportion est de 58% pour les régions rurales éloignés des grands centres. Concients de cette réalité, Illouz-Winiki et Paillard (1998, dégagent: «There are skilled people who settle in rural aereas and bring their technical knowledge and business connections with them» (p. 13). En conséquence, il importerait de prévoir des facilités d'accueil pour ces entrepreneurs que l'on désigne souvent en France comme des néo-ruraux comme le montre une entreprise de la filière bois implantée en plein coeur du Limousin profond (Lulek, 1998).

Par ailleurs, en relation avec les potentialités existantes au sein même des collectivités rurales, Carter (1996 et 1998) soulève un point intéressant: très peu d'études font ressortir le potentiel que représente les producteurs agricoles. Or, il est fréquent de rencontrer de nouvelles entreprises qui pour leurs promoteurs constituent une activités supplémentaire à leurs activités habituelles. En se rapportant à l'étude de Bryden et al, (1992), à son tour, Gasson (1998) signale que près de 60% de producteurs agricoles s'adonnent à plus d'une activité économique et que parmi ceux-ci pas moins de 75% ajoutent à leur activité principale une fonction de travailleur autonome ou d'employé au sein d'une entreprise. Dans une étude effectuée auprès de près de 300 producteurs agricoles de la région de Cambridgeshire (U.K.) Carter (1998) dégage que les plus jeunes et les plus instruits parmi eux présentent de belles aptitudes à entreprendre.

En conséquence, que ce soit en mettant en valeur le potentiel entrepreneurial des producteurs agricoles ou des apports susceptibles de fournir une population migrante, on obtient un bassin de futurs créateurs d'entreprises qui ne demandent qu'à être bien encadrés. En ce sens, des actions sont recommandées. On évoque la nécessité de faciliter l'accès au capital et au transfert de technologie, à la fourniture d'appui à la gestion et à la mise en marché tout en fournissant des facilités d'infrastructure (Drabenstott, 1999). De son côté, Leaky (1998) mentionne l'opportunité de favoriser les effets d'essaimages (spin-off) pour utiliser aux mieux les potentialités existantes. Quant au gouvernement, son rôle, à l'échelon local ou régional, selon Welke et Douglas consite à: « ...play a major role in the decision to start a new business in their municipality. Government can create a climate conductive to investment, attraction, retention and expansion» (1999,p. 154). Ce climat favorable auquel se réfèrent ces auteurs peut se développer grâce à des aides fiscales ou par la fourniture de services aux entreprises.


Employabilité, innovations/nouvelles technologies

L'occurrence des nouvelles technologies, et plus particulièrement celles se rapportant aux communications et à l'information, offrent aux PME rurales des possibilités que l'on ne pouvait imaginer il y a seulement 20 ans. Profiter de ce nouvel apport s'avère en fait indispensable car en négligeant de le faire, les milieux ruraux se positionneraient à l'écart des grandes tendances actuelles et leur marginalisation se trouverait inéluctable. Comme le remarque Torrès (1999), la tendance à la mondialisation des marchés exige des pratiques d'excellence. L'échange de données informatisées (EDI), la production en juste-à-temps (JAT), la normalisation ISO (International Standard Organization), la multiplication des stratégies d'alliances, le commerce électronique sont autant de pratiques qui s'inscrivent dans la nouvelle perspective que doivent affronter les PME. Une réalité qui remet en question leur modèle de gestion classique. Cet auteur en faisant allusion au passage d'un management de proximité à un management à distance donne l'exemple d'une entreprise rurale de 20 employés, dans le Gard (France) qui s'impose comme leader mondial dans la fabrication des colorants naturels. L'entreprise, en vue de réduire ses coûts, a ouvert une filiale pour l'extraction en Afrique du Nord.

En fait, le Canada n'échappe heureusement pas à cette tendance comme en fait foi une étude du gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador (1999) qui met en évidence les conditions permettant aux PME de faire face au défi de la mondialisation. Ces exigences se rapportent à la spécialisation (core competency): «Core competent firms know what they do best and understand what is critical to the consumer. They focus on being better than competitors in producing a particular product type, servicing a specific market niche, and/or using a particular manufcturing process» (p. 19). Également, les facteurs de succès se rapportent à un type de sous-traitance parfois appelée circonviction (outsourcing), à la gestion de la chaîne des opérations (supply chain management) le tout étant accompagné de démarquage (bench marking), de qualité totale, d'opérations juste-à-temps, de normes ISO et de EDI comme chez les PME identifiées plus haut par Torrès. L'apport de nouvelles technologies est ici indispensable.
En relations avec ces dernières, Illouz-Winiki et Paillard (1998) considèrent: «...new technologies can play an important role in business development in rural areas by breaking their isolation and lowering the cost of access to information and so giving impetus to business links and network-buiding» (p. 15). Un constat que confirment Semalbone et al (1999). Ce qui nous conduit au concept de milieu innovateur tel que mis de l'avant par le Groupe de recherche européen sur les milieux innovateurs (GREMI) pour qui l'innovation est un produit du territoire (Kherdjemil, 1999). Il s'agit en conséquence de bien prêter attention aux facteurs internes susceptibles de conduire les entreprises d'un milieu donné à adopter de nouvelles technologies ou de nouveaux procédés de fabrication à la faveur d'effets de démonstration qui émanent de leur environnement immédiat.

En ce qui regarde les technologies de communication proprement dites une étude de l'OCDE (1996) indique qu'elles offrent aux communautés rurales des possibilités de produire des biens et d'offrir des services leur permettant ainsi de se procurer des sources nouvelles de revenus susceptibles d'améliorer leur niveau de vie. Cependant, il est fait remarquer que l'on peut être en présence d'une arme à deux tranchants. Les populations locales très souvent n'ont pas la formation requise par ce type de technologie, de là la nécessité de devoir former la main-d'oeuvre en conséquence. Aussi, il faut prendre conscience du danger que représentent ces technologies pour de nombreux emplois traditionnels. Si ces technologies font disparaître les distances et brisent l'isolement des régions rurales, certains services peuvent ainsi être fournis à partir des centres métropolitains. Une inquiétude que ne semble pas partager Welke et Douglas (1999) qui se réfèrent aux nouvelles opportunités d'affaires que suscitent au Nébraska comme au Manitoba les «call-centers» comme l'observe également Senn (1995) en relation avec les zone rurales d'Irlande et de Scandinavie.

En fait, comme le signale Drabenstott (1999), faciliter l'accès des nouvelles technologies aux régions rurales des Etats-Unis représente un moyen de surmonter les handicaps traditionnels de ces régions face à la concurrence mondiale. Cependant, comme l'ont observé Welke et Douglas (1999) pour le comté de Huron, le recours aux nouvelles technologies varie d'un secteur d'activité à un autre. Il est donc impossible dans les conditions actuelles de pouvoir procéder à des généralisations. Ce que vérifie également Gillepsie et al. (1994) à partir de l'analyse de l'impact des télécommunications sur le développement rural de l'Ecosse en dégageant que: «...the potential for telecommunications to contribute to rural development will vary widely between areas, both in the type and the level of potential» (p. 214).
On ne peut évidemment pas concevoir une utilisation généralisée des nouvelles technologies sans un développement en parallèle des capacités des ressources humaines. L'un ne peut aller sans l'autre. Carter (1998) observe que ce que sont les producteurs agricoles les mieux formés professionnellement qui sont susceptibles de s'engager avec succès dans des entreprises innovantes. Il importe donc de favoriser des programmes de formation adaptés aux nouvelles réalités et aux nouvelles possibilités. C'est ce que constate Lean (1998) dans une étude effectuée auprès de 170 PME dans une région rurale de la Grande-Bretagne ou il est apparu que les programmes de formation n'étaient pas suffisamment adaptés aux besoins de ces PME ce qui pouvait compromettre leur croissance.

Les constats de cette section permettent de voir que les PME sont appelées à agir dans un environnement qui les met en interrelation avec différents acteurs. La section suivante permet de mettre en évidence le degré d'importante de ce que Rallet et Torre (1998) qualifie d'activités résilières en faisant référence aux réseaux d'échanges d'information existant à l'échelon régional et dans lesquels les PME sont appelées à s'insérer.


Réseau et réseautage

Les travaux effectués durant les années 80 sur les districts industriels de la troisième Italie ont grandement contribué à attirer l'attention sur un concept tout à fait étranger à la théorie économique traditionnelle soit celui de concurrence-coopération. Il est en effet contradictoire à première vue d'imaginer que des PME puissent à la fois se faire concurrence et occasionnellement avoir l'occasion de partager des services ou des informations. C'est bien là un des traits caractéristiques de ces districts industriels où un grand nombre de PME oeuvrent dans le même secteur d'activité. L'intérêt soulevé par ces études a conduit beaucoup d'auteurs à évoquer l'interrelation entre les PME, non seulement entre elles par divers réseaux d'information formels ou informels, mais avec divers agents économiques de leur milieu environnant. Ce phénomène se situe au centre d'un récent ouvrage populaire de P. A. Julien (1998) qui y voit rien de moins qu'une explication du succès entrepreneurial de la Beauce cette région n
on-métropolitaine qui s'avère la plus la plus dynamique du Québec. Les réseaux locaux et leur activation (networking) se trouvent également au coeur des préoccupations du GREMI pour qui un milieu ne peut être innovateur sans une interrelation riche et dense entre les divers agents économiques qui le composent.

Le monde anglo-saxon ne demeure pas étranger à cette vision. Welke et Douglas (1999) voient dans la coopération à travers le réseautage un facteur fondamental de succès et une condition quasi sine qua non de création de nouvelles entreprises en milieu rural. Ils déplorent cependant que: «...rural people may not be taking full advantage of new networking and cooperation techniques» (p. 168). Pour leur part, Illouz-Winiki et Paillard (1998) signalent: Par PME rurale on entend ici, de façon générale, des entreprises situées en dehors des grands centres métropolitains et à l'extérieur des zone d'influence des villes de moyenne importance. «... by extending business network and devising local development strategies, ressources can be pooled, business links can be consolodated, efforts can be concentrated to make an impact, and new opportunities for business creation can be much enlarged» (p. 16). Ceci, alors que Wall et al (1998) n'hésitent pas à recourrir à un concept apparemment assez nouveau soit celui de capital social ainsi défini: «The mutual relations, interactions and network that emerge among human groups, as well as the level of trust (seen as the outcome of obligations and norms which adhere to the social structure) found within a particular group or community» (p. 304). Ces auteurs rejoignent Deans et al (1996) qui, à leur tour, décrivent la complexité du capital social en y voyant davantage que les caractéristiques des acteurs locaux impliqués dans les réseaux locaux. En effet, ils voient dans cette activité résilière en milieu rural rien de moins que l'imprégnation du monde économique de la part des ses acteurs les plus marquants. Une réalité également observée par Green (1996).

Du côté de la Scandinavie, Niitykangas (1996), qui a étudié les PME de diverses régions rurales de la Finlande, souligne avec insistance l'importance de créer ou de renforcer les réseaux d'information. Alors que Belotti (1999), avec l'exemple suédois, fait allusion à un préjugé favorable à l'égard des réseaux interentreprises comme moyen efficace de transfert de technologie et de promotion de l'innovation. Cette auteure, cependant, non sans raison, signale que les idées de réseautage institutionnel ne se fondent pas toujours sur une bonne connaissance des stratégies d'acquisition de savoirs propres aux petites entreprise rurales. Elle évoque (p. 132) l'existence de beaucoup de flou sur l'importance des différents réseaux de relations pour l'acquisition, par les entreprises rurales, des connaissances et des ressources technologiques nécessaires. Enfin, cette même auteure,se réfère au réseau en tant qu'entrepreneur collectif. Fort curieusement, il s'agit ici du même concept utilisé par Wall et Connell (2000). Alors que ces derniers se réfèrent à un auteur danois (Johnson, 1997) pour décrire les actions collectives mises de l'avant en vue de favoriser le développement économique rural, Belotti s'appuie sur les travaux d'un compatriote suédois (Johanisson, 1997) pour évoquer une pratique collective de la fonction entrepreneuriale. On comprendra ici que le concept d'entepreneuriat collectif n'a rien à voir avec la création de coopératives ou d'entreprises auto-gérées.

Reste maintenant à partager les mythes de la réalité. Sommer (1998) soulève certains doutes sur la pertinence dans le contexte nord-américain de l'applicabilité des écrits européens sur les réseaux étant donné les facteurs culturels qui s'y rattachent . A partir de trois études effectuées aux États-Unis, il estime que l'on n'a pas la preuve: «...of a powerful movement that can transform rural America into a more vital, innovative and competitive place to do business» (p. 67). C'est un peu ce que nos propres travaux ont pu vérifier (Joyal et Dehaies, 1996). En nous appuyant sur un échantillon de 40 PME exportatrices pour la plupart situées en milieu rural du centre du Québec, nous montrons que les innovations qui assurent leur succès ne vérifient pas les hypothèses du GREMI. Plutôt de s'engager dans un processus pouvant évoquer le capital social ou l'entrepreneuriat collectif tel que défini plus haut, ces PME affichent un comportement essentiellement individualiste.

Nous pensons pouvoir expliquer ce comportement d'une part, par le fait que bien souvent ces PME sont l'unique entreprise de leur village et qu'aucune autre entreprise de leur secteur se trouve dans ce qui peut constituer leur milieu. Elles s'adonnent donc à des activités résilières faisant appel à ce que Rallet et Torre (2000) désignent comme faisant partie de leur proximité organisationnelle. C'est en quelque sorte ce que nous montrons (Joyal et Deshaies, 1999) en faisant ressortir les principales sources d'information des ces PME, lesquelles se trouvent pour la plupart hors-région. L'autre explication de la faiblesse des liens de réseautage s'explique tout simplement par l'absence de milieu étant donné la faible densité de la population dans le Québec central (comme partout en Amérique du nord en ce qui regarde le monde rural). Enfin, les entreprises étudiées étaient toutes des entreprises à succès, fortement implantées depuis plusieurs années parfois depuis plusieurs décennies. En conséquence, leurs dirigeants avaient l'habitude de miser avant tout sur eux-mêmes. Il peut et doit en être différemment pour les jeunes dirigeants d'entreprise plus scolarisés et susceptibles d'être plus ouverts aux nouvelles pratiques en existence au moment de la création de leur entreprise. Mais encore faudrait-il qu'il y ait dans leur environnement immédiat un tissu social suffisamment dense pour que des activités de réseautage soient rendues possibles.


Pistes à explorer

Le document du gouvernement de Terre-Neuve et Labrador (1999) signale l'opportunité de d'appuyer l'accès à la formation et à l'information. Il apparaît évident que les futurs travaux sur les PME rurales doivent mettre l'accent sur les besoins se rapportant à ces deux éléments. Le même document reconnaît également la nécessité pour les PME de se concentrer davantage sur les produits pour lesquels elles sont le mieux positionnées en ayant en vue le marché de l'exportation et la croissance. Il serait donc opportun de vérifier dans quelle mesure les PME ont orienté leurs activités en ces sens ou dans quelle mesure elles sont en voie de le faire. On signale aussi l'importance de favoriser de nouveaux partenariats.
Enfin, tel qu'il a té mentionné plus haut, les réseaux d'information ont fait couler beaucoup d'encre ces dernières années sans que l'on soit vraiment persuadé qu'ils jouent un rôle de premier plan en Amérique du nord. Il y aurait donc lieu de vérifier leur existence réelle et de chercher à savoir dans quelle mesure ils sont opérationnels et peuvent intervenir pour assurer au mieux les conditions de réussite des PME rurales. »


Biblographie

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