Une puissance créatrice
Une puissance créatrice quasi illimitée
Comme cantor de St-Thomas de Leipzig, il devait exécuter une cantate chaque dimanche. Il pouvait puiser dans le répertoire italien ou français qu'il connaissait si bien mais le plus souvent, il composait lui-même la cantate. Se représente-t-on ce que cela supposait de puissance créatrice, de vitalité, de patience aussi? Car Bach avait également la responsabilité des répétitions.
Toutes les oeuvres de Bach méritent d'être citées. Celles pour l'orgue: les Préludes et Fugues, les Tocates, les Sonates, la Grande Passacaille, les chorals; celles pour le clavecin, les 48 Préludes et Fugues du Clavecin bien tempéré, les Variations Goldberg et tant d'autres encore; les messes, les Passions (dont deux ont été perdues), les concertos brandebourgeois, le clavier bien tempéré, dont on connaît l'importance dans l'histoire de la théorie musicale, les cantates. Bach a composé à la fin de sa vie deux oeuvres qui sont la somme de son art et qui sont de merveilleux instruments de formation musicale, l'Art de la fugue, où il a donné à l'art du contrepoint sa forme définitive, et l'Offrande musicale.
Mais arrêtons-nous à l'oeuvre de ses soixante ans, l'Offrande Musicale, créée quelques années avant sa mort, pour le roi de Prusse Frédéric le Grand. Il y est à la fois musicien et mathématicien: toute sa science de la composition se déploie de façon géniale. La complexité de cette oeuvre est telle que Douglas Hofsdater, docteur en physique et mathématicien, n'hésite pas dans son ouvrage Godel, Escher, Bach, Les Brins d'une Guirlande Éternelle, à la comparer au fait de jouer simultanément soixante parties d'échec, en les gagnant toutes. On ne peut jamais voir assez loin dans l'Offrande musicale. Quand on croit que l'on sait tout, il y a toujours plus.