L'Encyclopédie sur la mort


Québec loteries vidéo: règlement hors cours

Valérie Dufour

Les organismes qui viennent en aide aux joueurs pathologiques sont estomaqués par le règlement hors cour intervenu en décembre 2009 entre les représentants d’un groupe de joueurs compulsifs des appareils de loterie vidéo et Loto-Québec.
« En 14 ans de défense des droits des joueurs compulsifs, il s’agit de la plus grande déception de ma carrière. Comme c’est souvent le cas, selon moi, les seuls gagnants dans cette histoire sont les avocats des deux côtés », a commenté Sol Boxenbaum, président et fondateur de Viva Consulting, une firme qui vient en aide aux joueurs compulsifs et animateur de l’émission nocturne Last Call sur les ondes de CJAD.

Un des éléments qui choquent le plus M. Boxenbaum est que les joueurs admettent dans le document que les ALV ne causent pas le jeu pathologique alors que c’était l’essence même du recours collectif. « En bout de ligne, je ne trouve rien dans ce règlement qui va vraiment aider les victimes », tranche l’animateur, en soulignant que le recours demandait au départ 700 millions de dollars pour rembourser et financer des thérapies pour soigner et réhabiliter les joueurs compulsifs.

« C’est un règlement qui a (...) l’odieux d’évacuer complètement la question de la dangerosité des appareils de loterie vidéo, pourtant un des points principaux qui ont motivé ce recours. (....) En incluant dans le règlement l’ensemble des joueurs compulsifs (peu importe le type de jeu), on noie le poisson dans l’eau et les ALV deviennent un jeu de hasard comme un autre, ni plus ni moins dangereux... (....) L’absence dans le règlement de la reconnaissance de responsabilité, ne serait-ce que partielle, par Loto-Québec et les exploitants n’est pas justifiable », a souligné de son côté le porte-parole de la Coalition EmJeu, Alain Dubois.

Dans l’entente à l’amiable, Loto-Québec s’engage à rembourser les frais de thérapie que les personnes dépendantes du jeu ont dû payer entre 1994 et 2002. Depuis 2002, ces thérapies font partie du panier de services de la Régie d’assurance-maladie du Québec et le nombre de joueurs compulsifs au Québec pourrait aller jusqu’à 200 000 personnes.

« À la lumière de cette preuve, dans un contexte de santé publique et par souci d'équité, le gouvernement du Québec a accepté d'indemniser ces personnes pour les coûts raisonnables qu'elles ont pu encourir pour se faire soigner, à certaines conditions et selon des modalités déterminées », peut-on lire dans l’entente.

Alain Dubois admet que ce gain est positif pour les victimes, mais il ajoute que les critères de remboursements sont plutôt stricts. « Les traitements qui feront l’objet d’une réclamation excluent ceux qui n’auront pas été offerts par un professionnel de la santé. (....) Avant 2002, la majorité des traitements offerts aux joueurs ne répondent pas à ce seul critère. Bravo pour l’astuce des avocats qui excluent de facto plus de la moitié des joueurs du présent règlement », fait-il remarquer.

Texte intégral: Valérie Dufour, «Appareils de loterie-vidéo. Une entente décevante pour les organismes d'aide»
http://www.ruefrontenac.com/nouvelles-generales/societe/16013-entente-a-lamiable-alv-loto-quebec

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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