Les données du Pentagone en lien avec les tendances suicidaires dans l'armée américaine nous interrogent de plusieurs points de vue. D'une part, on s'étonne du nombre élevé de suicides au front là où l'administration Bush prétend avoir mis à la disponibilité des ressources pour assurer la santé physique et mentale des militaires tant au front qu'au pays. D'autre part, on observe que le taux de suicide des militaires impliqués dans les hostilités demeure inférieur à celui de la population américaine en général et qu'il touche aussi un grand nombre de soldats non engagés dans la guerre en Irak et en Afghanistan. Les chiffres officiels rendent-ils compte de tous les facteurs d'ordre psychique, familial et social, directement ou indirectement liés à la guerre et susceptibles d'engendrer des comportements suicidaires?
Le nombre de suicides dans l'armée américaine a atteint un sommet en 2007. Le nombre de soldats se donnant la mort est en constante augmentation depuis ces dernières années. Selon les chiffres du Pentagone, 115 militaires se sont enlevé la vie en 2007, soit une hausse de 13 % par rapport à 2006. Il s'agit aussi du nombre le plus élevé de suicides chez les militaires depuis que l'armée tient ce genre de données en 1980. En 2006, l'armée américaine dénombrait 102 suicides dans ses rangs, contre 85 en 2005 et 67 en 2004. Un tiers environ des décès sont survenus sur le front. Parmi eux, 32 sont morts en Irak et quatre en Afghanistan. Néanmoins, 26 % des soldats qui ont mis fin à leurs jours n'ont jamais participé à des combats sur aucun front.
En 2007, le Pentagone enregistra aussi 935 tentatives de suicide dont 166 en Irak et en Afghanistan. En 2008, l'armée confirma déjà pour les 5 premiers mois 38 suicides et tint 12 autres décès comme possiblement suicidaires.
Les associations de vétérans de l'armée américaine soutiennent que le nombre de suicides chez les militaires est beaucoup plus élevé que les données du Pentagone laissent croire. Selon elles, environ 6 000 militaires et vétérans se suicident chaque année. Le réseau américain CBS a mené une enquête sur le sujet l'an dernier et est parvenu aux mêmes conclusions.
Les cas de syndrome de stress post-traumatique (PTSD, post-traumatic stress disorder) ont fait un bond de près de 50 % en 2007 chez les soldats américains ayant servi en Irak et en Afghanistan. Ainsi, 13 951 soldats ont été diagnostiqués avec un PTSD en 2007, contre 9 549 en 2006. Le stress sur des terrains de guerre a pu avoir des répercussions sur leurs relations personnelles. Les ruptures dans les couples ont ainsi été l'élément déclencheur des suicides dans la moitié des cas. Pour le colonel Elspeth Ritchie, psychiatre au sein de l'armée, il existe un ensemble de facteurs qui peuvent contribuer à pousser un militaire à passer à l'acte: les longs mois passés loin de la famille, l'horreur des combats, l'accès aisé à des armes chargées et le fort taux d'activité des unités de l'armée.
Le taux de suicide au sein de l'armée reste cependant inférieur à celui de la population civile américaine qui est de 19,5 suicides pour 100 000 personnes.
Sources:
30 mai 2008, Le Point, par Ségolène de Larquier; Le Monde avec Reuters
En 2007, le Pentagone enregistra aussi 935 tentatives de suicide dont 166 en Irak et en Afghanistan. En 2008, l'armée confirma déjà pour les 5 premiers mois 38 suicides et tint 12 autres décès comme possiblement suicidaires.
Les associations de vétérans de l'armée américaine soutiennent que le nombre de suicides chez les militaires est beaucoup plus élevé que les données du Pentagone laissent croire. Selon elles, environ 6 000 militaires et vétérans se suicident chaque année. Le réseau américain CBS a mené une enquête sur le sujet l'an dernier et est parvenu aux mêmes conclusions.
Les cas de syndrome de stress post-traumatique (PTSD, post-traumatic stress disorder) ont fait un bond de près de 50 % en 2007 chez les soldats américains ayant servi en Irak et en Afghanistan. Ainsi, 13 951 soldats ont été diagnostiqués avec un PTSD en 2007, contre 9 549 en 2006. Le stress sur des terrains de guerre a pu avoir des répercussions sur leurs relations personnelles. Les ruptures dans les couples ont ainsi été l'élément déclencheur des suicides dans la moitié des cas. Pour le colonel Elspeth Ritchie, psychiatre au sein de l'armée, il existe un ensemble de facteurs qui peuvent contribuer à pousser un militaire à passer à l'acte: les longs mois passés loin de la famille, l'horreur des combats, l'accès aisé à des armes chargées et le fort taux d'activité des unités de l'armée.
Le taux de suicide au sein de l'armée reste cependant inférieur à celui de la population civile américaine qui est de 19,5 suicides pour 100 000 personnes.
Sources:
30 mai 2008, Le Point, par Ségolène de Larquier; Le Monde avec Reuters