Le monument aux morts de Fouesnant dans le Finistère, est un peu particulier, car il s'inscrit tant par sa technique sculpturale et statuaire, que dans le choix du sujet dans la tradition bretonne. La poétesse Marcelle Duba a exprimé son émotion devant ce monument aux morts de Fouesnant en juin 1965. Ce monument est l'oeuvre de René Quillivic, sculpteur breton. La conception et la décision de confier la réalisation de ce monument à Quillivic ne sont pas le fruit du hasard. En effet, c'est 180 des enfants de Fouesnant qui ne sont pas revenus de la guerre*. Les rescapés, souvent mutilés, racontent la guerre. Les assauts dévastateurs pour regagner quelques mètres de terrain, reperdus quelques jours plus tard. Après chaque attaque, les soldats blessés, abandonnés par leurs camarades à cause des tireurs allemands, hurlaient de douleur, certes, mais aussi pour appeler à l'aide leurs camarades et les brancardiers. Mais peu à peu les cris diminuaient, désespérés les soldats agonisants appelaient alors leurs mères : «Mamm, Mamm, savetet enmom...Sicouret ennom» . Plus que les blessures et le gaz, les cris des condamnés, abandonnés de tous, appelant leurs mères en ultime recours, ont marqué à jamais les rescapés. (http://www.lespierresquimarchent.fr/)
« C'est la vieille maman de la terre Bretonne,
Qui pleure sur ses fils tombés au champ d'honneur,
Visage buriné par l'âge et la douleur,
Que je veux saluer sous le ciel monotone.
Seule...Point de soldat ou d'ange qui claironne,
Monument sobre, unique et de telle valeur,
Qu'on admire en passant la femme et le sculpteur,
Déposant à leurs pieds une même couronne.
Adossée à l'église et face au cimetière,
Coiffe de deuil, debout, recueillie, en prière,
Marie Jeanne, mère immortelle de Fouesnant,
Du pays tout entier n'est elle pas l'image?
Gravité, force et grâce, où l'esprit va glanant,
Des bois remplis d'oiseaux aux féeriques rivages.»