Philosopher c'est aussi prier
«To be or not to be? » Telle que je la comprends, cette question est théâtrale. Celui qui la pose sent et sait très bien qu’il existe. Voici une autre question qui, bien qu’elle semble plus poétique que philosophique, est vraiment fondamentale : le soleil n’est-il qu’une batterie, gigantesque certes, et durable, mais néanmoins épuisable ou aussi et avant tout une image du Dieu vivant, aimant et éternel. Si la première branche de l’alternative s’appuie sur la science, ls second est justifiée par le fait qu’elle est venue à l’esprit de tant d’hommes dans tant de cultures et de traditions.
La première branche nous incite à mettre tout en œuvre pour faire durer le plus longtemps possible nos petites batteries personnelles… et à chercher dans l’espace des batteries géantes de remplacement. La seconde nous invite à désirer le soleil invisible et à faire le désherbage intérieur qui assurera sa fécondité.
« To be or not to be? » Telle que je la comprends, cette question est théâtrale. Celui qui la pose sent et sait très bien qu’il existe. Voici une autre question qui, bien qu’elle semble plus poétique que philosophique, est vraiment fondamentale : le soleil n’est-il qu’une batterie, gigantesque certes, et durable, mais néanmoins épuisable ou aussi et avant tout une image du Dieu vivant, aimant et éternel. Si la première branche de l’alternative s’appuie sur la science, la seconde est justifiée par le fait qu’elle est venue à l’esprit de tant d’hommes dans tant de cultures et de traditions.
La première branche nous incite à mettre tout en œuvre pour faire durer le plus longtemps possible nos petites batteries personnelles… et à chercher dans l’espace des batteries géantes de remplacement. La seconde nous invite à désirer le soleil invisible et à faire le désherbage intérieur qui assurera sa fécondité.
Veni creator. Voici un texte, datant du IXème siècle, sur lequel on a greffé une musique grégorienne probablement antérieure. S’agit-il d’un poème, d’un chant, d’une prière, de l’ultime synthèse ? Qu’importe ! Cet appel est une réponse de tout premier ordre à la question des questions. S’il y a au fond de nous le germe d’une plante éternelle, il ne peut croître que si les vœux formulés dans le texte sont exaucés. Cette hymne n’est pas seulement une réponse théorique, elle a, de par sa beauté, le pouvoir de nous élever jusqu’à la Source :
Source vive, feu, charité
Les trois parties de l’âme de Platon et de bien d’autres philosophes y sont évoquées
Allume en nous ta lumière,
Emplis d'amour nos cœurs,
Affermis toujours de ta force
La faiblesse de notre corps.
Veni, creator Spiritus, Qui diceris Paraclitus, Tu septiformis munere, Accende lumen sensibus, Hostem repellas longius Per te sciamus da Patrem, Deo Patri sit gloria, (Vatican 2015) |
1) Viens, Esprit Créateur, 2) Toi que l'on nomme le Conseiller, 3) Tu es l'Esprit aux sept dons, 4) Allume en nous ta lumière, 5) Repousse l'ennemi loin de nous, 6) Fais-nous connaître le Père, 7) Gloire soit à Dieu le Père, (Vatican 2020) |
Les sept dons du Saint Esprit contribueront à nous élever jusqu’à l’harmonie entre les trois parties de l’âme. Ce sont l‘intelligence, le conseil, la sagesse, la science, la piète, la force, la crainte.
Ce sont des dons que nous devons cultiver avec humilité en vue de fins qui nous dépassent et non des avantages personnels destinés à être développés jusqu’à la démesure au détriment d’autrui.
Au XIIIe siècle, saint Thomas d’Aquin, consacre une question de sa Somme Théologique (Ia IIae, Qu. 68) aux dons du Saint Esprit. À l'article 4, en s'appuyant aussi sur Ie11, il classe les 7 dons de la manière suivante :
- « Mais la raison est spéculative et pratique. (…)
- Pour la saisie de la vérité,
- la raison spéculative est donc perfectionnée par le don d'intelligence,
- la raison pratique par celui de conseil.
- Pour bien juger,
- la raison spéculative est perfectionnée par la sagesse,
- la raison pratique par la science.
- Pour la saisie de la vérité,
- Quant à la puissance appétitive,
- en ce qui regarde autrui elle est perfectionnée par la piété;
- en ce qui regarde le sujet lui-même elle est perfectionnée
- par la force contre la terreur des périls,
- et contre la convoitise désordonnée des choses agréables elle est perfectionnée par la crainte ».
Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, q. 121, a. 1, co :
« Les dons du Saint Esprit sont des dispositions habituelles de l’âme qui la rendent prête à se laisser mouvoir par l’Esprit. »