«Les uns vivent, les autres regardent la vie. Là aussi, il faut choisir, ou du moins instituer une certaine alternance. On ne peut pas écrire le roman que l’on est en train de vivre; et l’on écrit toujours très inexactement celui qu’on a vécu. C’est pourquoi les hommes ayant un peu d’esprit sont-ils enclins à sourire, par instinct, dès qu’ils lisent sur la couverture de quelque volume nouveau quelque chose comme: "histoire vécue". Les deux domaines sont nettement séparés. La vie est réalité et l’art est fiction.»
Remy de Gourmont, «325. Le Simplon», Épilogues. Réflexions sur la vie. Volume complémentaire 1905-1912. Reproduit à partir de la 6e édition: Paris, Mercure de France, 1921, p. 50-51.