Essentiel
Trop faible, le sentiment d'appartenance provoque l'anémie, trop fort, il provoque une hystérie agressive, destructrice ou auto-destructrice selon que le peuple en cause est puissant ou fragile.
Enjeux
Au début du XXe siècle, parmi tous les pays francophones du monde, c'est au Québec que la question des patriotes se pose de la façon la plus cruciale.
Pour éviter toute méprise sur le nationalisme québécois, il faut avoir présente à l'esprit cette réflexion de Jean Bouthillette: " Volonté de puissance chez les grands peuples, le nationalisme chez les petits, est une volonté d'être."
Dans le nationalisme québécois, jusqu'à 1960, la religion, qui n'était jamais dissociée de la langue, a occupé une place centrale. À partir de 1960, année qui marqua le début de la révolution tranquille, le mouvement nationaliste fut dominée par une pensée laïque qui a cherché ses fondements dans la rébellion de 1837-38, cette dernière ayant été l'oeuvre de libéraux à qui l'Église, qui avait une influence déterminante sur la majorité, refusa son appui. On peut penser que cette opposition entre les deux types de nationalisme a été l'une des causes principales de l'échec des référendums sur la souverainté de 1980 et 1995. Dans Le 15 février 1839, film de Pierre Falardeau sur les événements de 1837-38, les patriotes sont présentés comme des êtres religieux. Serait-il le signe d'une réconciliation possible entre les deux courants et du même coup le signe d'une réconciliation des Québécois avec leur double passé? Une telle réconciliation ne paraît possible que dans la mesure où ceux des historiens québécois qui écrivent leur histoire à chaud, accepteront de confronter leurs vues à celles d'observateurs plus froids, tels Heinz Weinmann et Ingo Kolboom.