Essentiel
«Il s'agit de savoir oublier à propos, comme on sait se souvenir à propos; il faut qu'un instinct vigoureux nous avertisse quand il est nécessaire de voir les choses historiquement. Et voici le principe auquel le lecteur est invité à réfléchir: le sens non historique et le sens historique sont également nécessaires à la santé d'un individu, d'une nation, d'une civilisation.» (Nietzsche,
Considération intempestive. Citée à partir du texte allemand par Yosef H.Yerushalmi, dans
Usages de l'oubli, Paris, Seuil, 1988, p. 9)
«Se souvenir ou oublier, c'est faire un travail de jardinier, sélectionner, élaguer. Les souvenirs sont comme les plantes : il y en a qu'il faut éliminer très rapidement pour aider les autres à s'épanouir, à se transformer, à fleurir. Ces plantes qui accomplissent leur destin, ces plantes épanouies se sont en quelque sorte oubliées elles-mêmes pour se transformer : entre les graines ou les boutures qui leur ont donné naissance et ce qu'elles sont devenues, il n'y a plus guère de rapport apparent ; la fleur, en ce sens, c'est l'oubli de la graine (rappelons-nous le vers de
Malherbe qui continue cette histoire : « Et les fruits ont passé la promesse des fleurs. »» (Marc Augé,
Les formes de l'oubli, Paris, Manuels Payot, 1998, p. 24)
Essentiel
«Il s'agit de savoir oublier à propos, comme on sait se souvenir à propos; il faut qu'un instinct vigoureux nous avertisse quand il est nécessaire de voir les choses historiquement. Et voici le principe auquel le lecteur est invité à réfléchir: le sens non historique et le sens historique sont également nécessaires à la santé d'un individu, d'une nation, d'une civilisation.» (Nietzsche,
Considération intempestive. Citée à partir du texte allemand par Yosef H.Yerushalmi, dans
Usages de l'oubli, Paris, Seuil, 1988, p. 9)
«Se souvenir ou oublier, c'est faire un travail de jardinier, sélectionner, élaguer. Les souvenirs sont comme les plantes : il y en a qu'il faut éliminer très rapidement pour aider les autres à s'épanouir, à se transformer, à fleurir. Ces plantes qui accomplissent leur destin, ces plantes épanouies se sont en quelque sorte oubliées elles-mêmes pour se transformer : entre les graines ou les boutures qui leur ont donné naissance et ce qu'elles sont devenues, il n'y a plus guère de rapport apparent ; la fleur, en ce sens, c'est l'oubli de la graine (rappelons-nous le vers de
Malherbe qui continue cette histoire : « Et les fruits ont passé la promesse des fleurs. »» (Marc Augé,
Les formes de l'oubli, Paris, Manuels Payot, 1998, p. 24)