Marche-exercice

Pour un être humain, la marche est la façon la plus naturelle, la plus autonome et la moins coûteuse de se déplacer. C'est la façon la plus lente aussi. Ce qui explique pourquoi l'homme moderne, aimant la vitesse, de la voiture ou a de l'avion, a perdu le goût de la marche, qu'il ne pratique que dans des tunnels, des corridors et des terrains de stationnement.

Il importe de distinguer la marche comme mouvement naturel, comme immersion spontanée dans un milieu vivant, physique et symbolique de la marche comme acte volontaire que l'on s'impose comme un but en soi, pour atteindre des objectifs abstraits.

«Il est, précise André Schlemmer, antinaturel, ennuyeux et même fatigant de demander à un être d'accomplir un exercice qui n'a de sens qu'en soi ou qui ne correspond qu'à une conception rationnelle. L'effort qui n'est pas porté par la spontanéité expressive ou efficace n'est pas seulement lassant : il réussit mal à être éducatif, formateur et bienfaisant. Les exercices analytiques et scientifiques, qu'il s'agisse de gymnastique, d'entraînement aux sports ou de piano, sont antinaturels et, de ce fait, leur résultat est médiocre, malgré le temps et l'effort demandés.

Les mouvements les plus efficaces, les plus formateurs, les plus synthétiques, sont en même temps les plus naturels. Un tigre, une gazelle, un milan accomplissent leurs gestes avec une force, une souplesse, une précision, une économie, une grâce même, vraiment admirables; leurs formes acquièrent un développement et une harmonie parfaites, sans avoir jamais d'autre éducation physique que la pratique des mouvements qui sont pour eux naturels, c'est-à-dire nécessaires et instinctifs, des mouvements qui sont l'expression de leur être. C'est là la découverte géniale de Georges Hébert et l'inspiration de toute son oeuvre.» (André Schlemmer, La méthode naturelle en médecine, Paris, Seuil, 1969)

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