Ma découverte de la Flûte enchantée

Charles Gounod

Le premier ouvrage que je vis sur les affiches de l’Opéra de Vienne fut la Flûte enchantée de Mozart. J’y courus avec empressement, et pris un billet des places les moins chères, tout en haut de la salle. Pour modeste que fût ma place, je ne l’aurais pas donnée pour un empire.

C’était la première fois que j’entendais cette adorable partition de la Flûte enchantée. Je fus ravi. L’exécution fut excellente. C’était Otto Nicolaï qui dirigeait l’orchestre. Le rôle de la Reine de la nuit était supérieurement tenu par une cantatrice d’un très grand talent, madame Hasselt-Barth ; celui du grand-prêtre Sarastro était chanté par un artiste d’une grande réputation, doué d’une voix admirable qu’il conduisait avec une grande méthode et un grand style : c’était Staudigl. Les autres rôles étaient tous tenus avec un très grand soin, et je me rappelle encore les charmantes voix des trois garçons qui remplissaient les rôles des trois génies. 

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