Le clown

A. Vincent-Eloy
A Franc Médard

«Comme un rêve hilarant – et pénible pourtant,
Il grimace et se tord sous la lampe électrique,
Et sa face plus blême en la lueur féerique,
Mouvante avec son rictus inquiétant.
Angoissant cauchemar, il s'enfuit par instant
Puis revient, gambadant, glapissant, satanique
Comme le dieu des nuits – et le geste cynique
Et l'allure, parfois, d'un corbeau voletant.
Le voilà rêvassant, grotesque silhouette
Au milieu de la piste, et son oeil de chouette
Se fixe, triste et rond, sur les bourgeois sereins.
On ricane, on attend, et lui, pris par son rôle,
Saute, retombe.... Crac ! – Il s'est cassé les reins.
– Un grand silence lourd....., la mort est là qui frôle,
Et le clown, se dressant, hurle : "Aôh, la blague est drôle !" »



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