L'absente
Ô mon Atthis, dans Sardes vit au loin
Mnasidika que nous aimons tous deux,
Et sa pensée auprès de nous revient.
Tu lui paraissais une fée
Aux temps où nous vivions ensemble,
Nul autre chant ne la charmait.
Chez les Lydiennes elle luit,
Comme, après le soleil couché,
La lune aux doigts de rose luit.
Près d'elle tout astre pâlit.
Sa clarté sur la mer salée
Se verse, et sur les prés fleuris.
Et la rose sous la rosée,
Le fin cerfeuil s'épanouit,
Et le mélilot parfumé.
Mais elle, elle erre et se souvient
D'Atthis en fleurs, son âme est pleine
De désir, coeur lourd de chagrin.
Et son cri aigu nous appelle.
L'appel inconnu et secret,
La nuit aux multiples oreilles,
A travers les mers entre nous,
L'a entendu et répété...