Faust
La page où tu lis tourne au vent frais de l'aurore.
Lève le front, regarde... Au chant du coq sonore
La face du Seigneur monte dans le soleil !
Pendant qu'au pavé nu tu crispes ton orteil,
Vois, le monde tressaille, heureux d' un jour encore.
Ta vie est un serpent maudit qui se dévore.
Ton âme ? - Ta science affreuse l'a tuée.
Ta raison ? - Laisse là cette prostituée
Qui s'est donnée à tous, et qui n'a point conçu.
Mais Hélène aux bras blancs passe au loin sur la grève,
Et ton coeur, ton vieux coeur à la fin se soulève,
Devant le corps divin voilé d'un long tissu,
Vers le seul rêve humain qui n'ait jamais déçu.