Nyx

Catherine Pozzi
Un mois avant sa mort, Pozzi compose ce poème qu'elle dédie «À Louise aussi de Lyon et d’Italie», son propre nom de baptème étant Catherine-Marthe-Louise Pozzi. On reconnaît les mots de Louise Labé: «Ô noires nuits vainement attendues», «Je vis, je meurs: je me brûle et me noye» dans ce poème d'amour qui, comme Ave, n'est pourtant plus tourné vers l'homme.
À Louise aussi de Lyon et d’Italie

Ô vous mes nuits, ô noires attendues
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.

Ô grand désir, ô surprise épandue
Ô beau parcours de l’esprit enchanté
Ô pire mal, ô grâce descendue
Ô porte ouverte où nul n’avait passé

Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d’entrer à l’éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l’amour.

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