Syndrome respiratoire aigu sévère
"La maladie est caractérisée par de la fièvre (plus de 38 degrés), ainsi que par un ou plusieurs symptômes respiratoires, comme la toux, l'essoufflement ou de la difficulté à respirer. La maladie peut aussi s'accompagner de maux de tête, de douleurs musculaires, d'une perte d'appétit, d'une sensation de malaise, de confusion, d'éruptions cutanées et de diarrhée. Les personnes gravement atteintes reçoivent un soutien respiratoire avec oxygène, mais aucun autre traitement, notamment au moyen d'antibiotiques, n'a encore pu être été établi." (source: "Syndrome respiratoire aigu sévère: Le Québec redouble de vigilance après l'apparition de premiers cas au Canada". Communiqué du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 17 mars 2003)
"Dans le cadre de l'effort international de lutte contre l'épidémie de SARS qui a démarré en Asie il y a quelques semaines, l'équipe de Sylvie van der Werf a été sollicitée par l'Organisation Mondiale de la Santé et par la Direction Générale de la Santé française. Un des virologues du laboratoire, le Dr Jean-Claude Manuguerra, fait partie de l'équipe envoyée par la DGS à Hanoï. C'est dans le cadre de sa Cellule d'intervention biologique d'urgence (CIBU) que l'Institut Pasteur à Paris a été chargé d'analyser les prélèvements en provenance d'Hanoï ainsi que les prélèvements des cas suspects de SARS en provenance d'Asie du Sud-Est arrivés sur le territoire français.
Plusieurs dizaines de prélèvements ont été analysés. Suite à la détection d'un coronavirus* par d'autres laboratoires dans le monde, l'équipe de Sylvie van der Werf a appliqué un test de détection génétique (PCR). Le virus a été recherché chez une trentaine patients ou de cas suspects (cas-contacts) et trouvé chez 7 d'entre eux. La technique utilisée pourrait devenir une des approches diagnostiques possibles. Elle doit cependant être validée sur un plus grand nombre de cas, ce qui va être fait dans les prochains jours.
Le laboratoire confirme donc la piste du coronavirus et va également travailler à caractériser ce qui apparaît comme un "nouveau" coronavirus. Seule une identification précise de ce virus permettra en effet de rechercher l'origine de l'épidémie : origine humaine, origine animale (les coronavirus existent notamment chez le porc et les volailles)?
Pour autant, les autres pistes ne sont pas écartées, d'autres agents pathogènes pouvant être des co-facteurs du SARS : la recherche de paramyxovirus notamment se poursuit.
* Les coronavirus humains sont la deuxième cause de rhumes après les rhinovirus, mais peuvent aussi être associés à des pneumonies et à des réactions pleurales. Par ailleurs, certains coronavirus sont à l'origine de diarrhées et de gastro-entérites. Ils sont donc à tropisme soit pulmonaire soit entérique. Les coronavirus doivent leur nom au halo (couronne) formé par l'enveloppe virale.
Les coronavirus à tropisme pulmonaire connus jusqu'ici se transmettent par inhalation d'aérosols, par transmission respiratoire d'une personne à l'autre, ou indirectement par des objets" (source: SARS (pneumonie atypique): détection d'un coronavirus par l'Institut Pasteur. Communiqué de presse du 1er avril 2003. Institut Pasteur, Paris, Fr.)
Voir aussi:
L'OMS lance une alerte mondiale à la suite de cas de pneumonie atypique. Communiqué, 12 mars 2003 (site de l'Organisation mondiale de la santé)
SARS: deux coupables au lieu d'un (Cybersciences, 1 avril 2003)
Helen Pearson, Portrait of a probable killer, Science Update, Nature, 28 mars 2003
Deadly bug 'may spread easily', BBC News, 4 avril 2003; le site de la BBC propose d'autres informations sur le SRAS sur sa page Santé
Questions et réponses (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec - format PDF)