Protéine


Protos... protéines! Voilà une chose bien nommée! Le mot grec protos signifie premier. Il est aussi permis de faire un rapprochement avec le mot protée. Protée, proteus en grec, était un dieu de la mer... On l'appelait Le Vieillard de la mer. Or la vie est apparue dans la mer. Le principal attribut de Protée était son aptitude à prendre des formes multiples. Il en est ainsi des protéines, dont il existe cinq milles familles différentes, présentes dans les cellules tantôt en tant que matériaux de construction (les protéines de structure) tantôt en tant que chimistes (les enzymes) qui catalysent et contrôlent les réactions à l'intérieur de la cellule. La caséine du lait, ou l'albumine de l'oeuf sont des protéines de structure. L'insuline ou les anticorps sont des protéines chimistes.

Les protéines sont les ouvrières qui entretiennent en permanence le miracle de la vie. Chaque cellule vivante contient une usine (le ribosome) qui en fabrique environ 15, 000 sortes différentes. Constituées de milliers d'atomes, ces molécules sont de longues chaînes assemblées à partir d'une gamme de 20 "maillons" de base, les acides aminés, selon les instructions codées dans les gènes. Au sortir du ribosome, elles ont l'air de pelottes tout emmêlées. Puis l'immense ruban se déploie et se replie en une structure sophistiquée, déterminée par l'ordre d'enchaînement (séquence) des acides aminés. La protéine est alors prête à servir. L'infinie diversité de formes se traduit par autant de fonctions: matériau de construction (collagène dans la peau, kératine dans les cheveux), véhicule (l'hémoglobine transporte l'oxygène), messager (insuline)... Les enzymes et certains anticorps sont également des protéines. Malheureusement, il peut arriver que la protéine se replie mal au départ. Pire: elle pourrait changer de conformation ultérieurement.

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Gène

Le géne: une notion multiforme,par Gilles Bibeau, anthropologue«La notion de gène, conçue au départ pour rendre formellement compte des règles de l'hérédité, est devenue paradoxalement, au fur et à mesure qu'on découvrait la complexité de ses substrats chimiques, plus confuse et plus diversifiée, plus dépendante aussi des métaphores de programme et de code, et enfin, de plus en plus...

Enjeux

Les communautés de protéines feront-elles passer les gènes au second plan? Dans La vie sans gènes, MM. Matton et Landry posent la questions suivante :
«Si une bactérie est d’abord et avant tout une communauté de protéines qui travaillent ensemble pour fabriquer de nouvelles copies d’elles-mêmes, rien ne dit qu’elles ont toujours disposé de la bibliothèque des gènes pour les aider dans ce travail. On peut ainsi imaginer qu’à l’origine de la vie, il y a eu non pas une molécule capable de s’auto-répliquer, mais bien plutôt un groupe de molécules capables collectivement de se reproduire.»

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Tout se passe comme si la nouvelle biologie de Sheldrake était un savant commentaire de ce vers de Goethe:Et la plus rare des formes contient en secret l'archétype

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