Lobélie gonflée
Herbacée annuelle; TIGE robuste (haut. 10 à 100cm); FEUILLES alternes, ovales et finement dentées, FLEURS (long. 4 à 6 mm) bleu pâle avec une tâche blanche, réunies en grappe lâche, corolle divisée en 2 dans la partie supérieure et en 3 dans la partie inférieure; fruit gonflé et nervé.
Elle fleurit en été (juillet à octobre) dans les sols humides sinon tourbeux.
Le plant entier peut atteindre une hauteur de 2 pieds.
La lobélie gonflée est indigène de l'Amérique du Nord.
Usage médical:
Certains amérindiens l'utilisaient dans la sorcellerie et dans la médecine. On en fumait les feuilles pour soigner entre autres la fièvre et les maladies respiratoires (asthme, toux, etc.). On l'utilisait aussi comme vomitif. Les colons américains comprirent vite les propriétés de la plante: au milieu du 19e siècle, son usage était déjà répandu en Amérique et en Angleterre. Pour en réduire les effets, on la combinait avec d'autres stimulants plus doux. Samuel Thompson, un médecin américain qui se targuait d'avoir découvert les vertus de la lobélie, fit beaucoup pour en populariser l'usage. Il fut cependant accusé d'avoir provoqué la mort d'une patiente. Un procès semblable contre un autre médecin en 1837 acheva de rendre la plante tristement célèbre.
En fait, la lobélie contient un alcaloïde puissant, la lobéline, qui possède des propriétés semblables à celles du tabac. De là l'odeur irritante et le goût amer de la plante. De là aussi ses propriétés antispasmodiques, vomitives, expectorantes, sudorifiques et stimulantes.
Certains l'utilisent comme moyen pour se sevrer du tabac, ses effets étant semblables à ceux de la nicotine (elle posséderait de 1/5 à 1/20 de la puissance de la nicotine1), sans la dépendance que cette dernière entraîne.
Lorsqu'elle pousse dans les pâturages, observe le frère Marie-Victorin, les animaux n'y touchent pas. Elle peut causer la mort, et certains botanistes la décrivent tout bonnement comme un violent poison. À utiliser avec précautions.
1. Revue de littérature, Bulletin d'information toxicologique, vol. 14, no 1; janvier 1998, en ligne