Dans le cadre du débat de la fin 2013 sur la charte des valeurs québécoises, le journaliste François Bugingo, qui émet de fortes réserves sur celle-ci, soutient, dans un texte de son blogue, sur le site du Journal de Montréal, que " (...) tous les scientifiques vous diront que la différence enrichit, stimule et fait progresser". C'est là un lieu commun qu'on entend régulièrement à propos de la différence. Le sociologue Mathieu Bock-Côté répond à M. Bugingo de manière incisive : "« La différence est une richesse », dites-vous ? C’est le genre de cliché dont un homme de votre qualité devrait se garder. Certaines différences sont des richesses, d’autres non. Pour y aller d’un exemple facile, la burqa n’est pas une richesse. Le préjugé favorable à l’endroit de la différence est aussi insensé que le préjugé défavorable. Être « différent » en soi, cela ne veut rien dire. On est différent par rapport à quelque chose. Et la différence en question a un contenu qu’on peut apprécier ou non. Reformulons : la différence peut être une richesse comme elle peut être un problème, il s’agit simplement de savoir de quelle différence on parle. Il faut alors exercer son jugement, faire des nuances, prendre la peine de savoir de quoi on parle plutôt que de se réfugier dans la Tolérance à majuscule, d’autant qu’elle est souvent autoproclamée, et ne s’accompagne pas souvent de la tolérance des idées contraires, hélas. Même chose pour « l’Autre » à qui il faudrait s’ouvrir. Mais peut-on savoir de quel « Autre » il s’agit, et de combien d’autres il s’agit. " (Mathieu Bock-Côté, Lettre à François Bugingo, 29 décembre 2013)