« L’accroissement de la dette publique en Europe ou aux USA n’est pas le résultat de politiques keynésiennes expansionnistes ou de politique sociales dispendieuses, mais bien plutôt d’une politique en faveur des couches privilégiées: les “dépenses fiscales” (baisses d’impôts et de cotisations) augmentent le revenu disponible de ceux qui en ont le moins besoin, qui du coup peuvent accroître encore davantage leurs placements, notamment en Bons du trésor, lesquels sont rémunérés en intérêts par l’impôt prélevé sur tous les contribuables. Au total se met en place un mécanisme de redistribution à rebours, des classes populaires vers les classes aisées, via la dette publique dont la contrepartie est toujours de la rente privée. »
Philippe Askenazy, Thomas Coutrot, André Orléan et Henri Sterdyniak, « Manifeste des économistes atterrés », 2010.