Wilder Billy
Débuts
Billy Wilder, que des parents de confession Juive avaient baptisé Samuel, entreprend des études de Droit sur les décombres de son Autriche-Hongrie natale. Trop anticonformiste pour se destiner à une carrière juridique, il abandonne l’Université puis, gagne Berlin où il devient successivement danseur mondain et journaliste. La grande société de production UFA l’engage en 1927 pour retoucher des scénarii. Ce poste stratégique lui permet de passer de la réécriture à l’écriture. C’est ainsi qu’en 1929, il signe Les hommes le dimanche (Menschen am Sonntag), sa première œuvre personnelle. La mise en scène du film est confiée à Robert Siodmak. Auteur polyvalent et prolifique, Billy Wilder aborde avec un égal succès des registres aussi différents que la Comédie et le Policier. La montée du péril Nazi l’oblige à trouver refuge à Paris. C’est là qu’il réalise son tout premier long-métrage : Mauvaise graine (1934). Invité aux Etats-Unis par Joe May, il redevient scénariste et travaille en collaboration avec d’autres exilés du Fascisme, tels que Thiele et Dieterle. Son association avec Charles Brackett lui fait franchir un cap décisif. Devenu l’un des dialoguistes les plus appréciés de Hollywood, il œuvre sous l’égide prestigieuse de Howard Hawks et Ernst Lubitsch. Sa carrière de réalisateur peut enfin prendre son essor, huit ans après une première tentative restée sans lendemain. Elle recommence en 1942, avec Uniformes et jupons courts (The Major and the Minor).
Particularités
Billy Wilder a la particularité d’avoir vécu sous le signe de la dualité. Comme bon nombre de ses collègues, il a été contraint de fuir le Nazisme et a trouvé, en Amérique, une seconde patrie. Il a toujours officié en tandem. Après avoir écrit pour des réalisateurs de haute volée (Robert Siodmak, Ernst Lubitsch, Howard Hawks), il s’est associé à d’autres scénaristes pour concevoir ses propres films (Charles Brackett puis, I.A.L Diamond, à partir de Certains l’aiment chaud (Some Like It Hot) (1959)). Réputé pour ses réflexions assassines sur le genre humain, ce grand amateur d’Art laisse enfin le souvenir d’un homme affable, qui a contribué à donner ses lettres de noblesse à la comédie Hollywoodienne. Toute son œuvre est à l’image de cette singulière ambivalence. Ecartelée entre l’Humanisme et la misanthropie, elle oscille constamment entre la légèreté et la gravité, le rire et les larmes, l’optimisme et le désespoir. De Double Indemnity (Assurance sur la mort) à Buddy Buddy, elle éclaire les deux visages de créatures qui nous sont à la fois étrangères et familières : nous-mêmes.