Joliette Barthélemy

09 / 09 / 1789-21 / 06 / 1850
Notaire, major et lieutenant-colonel, fondateur de Joliette, seigneur de Lavaltrie, conseiller législatif.

Son trisaïeul était Adrien Jolliet, frère du célèbre découvreur, Louis. Adrien eut pour fils Jean-Baptiste, qui épousa Jean-Marie Cusson en 1702, veuve de Claude Guérin. L’un de leurs six enfants, nommé François, né en 1713, épousa à Montréal, le 11 novembre 1748, Cécile Papin, mère de trois enfants, remariée plus tard au sieur Drouet de Richardville: il fut le premier à orthographier son nom Joliette. Son fils Antoine, qui signa Joliet, épousa à Berthier-en-Haut, le 30 mai 1785, Catherine Faribault, qui donna le jour à Barthélemi, nom du premier Faribault au Canada.

Il naquit le 9 septembre 1789 à Montmagny et devint orphelin dès le berceau, ainsi que son frère Antoine. La veuve se retira avec eux chez son oncle, notaire à l’Assomption. Il y reçut sa première instruction à l’école de M. Nepveu; puis il entra comme clerc à l’étude de son oncle. Le 3 octobre 1810, sir James Craig lui octroyait la commission de notaire; il pratiqua sa profession à l’Assomption. Le 20 décembre 1808, on lui avait accordé dans les troupes de la milice de la division Lavaltrie les grades d’enseigne et d’aide-major. Le 14 février 1812, sir G. Prévost le nomma capitaine, et major le 22 février 1814, après qu’il se fut distingué dans les campagnes de 1812 et de 1813. Le 1er mai 1827, lord Dalhousie lui conféra le titre de lieutenant-colonel au 2e bataillon de Warwick. À la Chambre d’Assemblée, il représenta le comté de Leinster, du 11 avril au 29 mai 1820, et celui de l’Assomption, du 26 octobre 1830 au 15 juin 1832. Il venait de résigner (sic) son mandat, car le 8 janvier 1832 on le promut au Conseil législatif jusqu’au 20 juin 1835. Sir John Colborne le convia à siéger au Conseil spécial, du 2 avril au 1er juin 1838; puis, le 9 juin 1841, il reprit son fauteuil au Conseil législatif jusqu’à sa mort.

En raison de son mariage, il fut investi de l’administration de la seigneurie de Lanaudière dont il devenait l’un des cohéritiers. Sur les territoires de Saint-Paul, à 2 milles de l’emplacement actuel de Joliette, s’élevait un vaste moulin à farine, abandonné depuis 1826; il s’y rendait souvent, dès 1823. L’idée le hanta alors de coloniser ces parages déserts et d’y abattre la forêt. Il y mena des hommes et fonda le village de l’Industrie. L’état de sa santé lui imposa un séjour de trois mois aux États-Unis. Au retour, construction de moulins, d’usines à carder, de fabriques de clous ou pointes et de bardeaux, autour du « grand moulin en pierre, surmonté d’un clocheton ». Les résidences s’élevèrent autour de celle du promoteur de l’œuvre : les chantiers se multipliaient et les billots descendaient le long de la rivière l’Assomption. La demeure de la famille Joliette devint le manoir seigneurial. Tout est prospère jusqu’aux Troubles de 1837. Le fondateur tint tous ses hommes en dehors en dehors de toute rebelle ingérence; il était le juge et le père de la population et en fut aussi bien la Providence visible. Il fit construire d’abord une chapelle en 1841, puis une église en 1843 et un presbytère; ensuite le collège en 1845, confié en 1847 aux Clercs de Saint-Viateur; une distillerie, un chemin de fer, et le reste. Il mourut sans postérité le 21 juin 1850.

Il avait épousé à Lavaltrie, le 27 septembre 1813, Marie-Charlotte Tarieu de Lanaudière.

source: Louis Le Jeune, article "Barthélemi Joliette" du Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, moeurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, vol. 1, p. 842 (ouvrage dans le domaine public)

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"Nous offrons aujourd’hui au public, la biographie de l’honorable Barthélemi Joliette, fondateur du village d’Industrie, actuellement la ville de Joliette. La gloire impérissable attachée au nom et aux travaux de cet homme extraordinaire, n



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