Ancolie vulgaire

Fleur sauvage des régions tempérées boréales.

En Amérique, l'ancolie vulgaire (excellente photo) est une échappée des jardins. Par contre, sa soeur, la rouge ancolie du Canada, est indigène.

Ce nom si musical vient d'une simple description: "aguilegia", réservoir d'eau. Telle semble être la fonction de la corolle compliquée. On l'associe aussi à l'aigle (aguila).

La TIGE est longue, fine et remarquablement résistante (long. 30-60 cm). Les FEUILLES surtout assemblées à la base, étalent de souples feuilles à plusieurs folioles. Les nombreuses FLEURS penchent vers le sol, laissant voir de longs éperons recourbés. Elle sont blanches, roses, bleues ou pourpres. Après l'anthèse, la tige se redresse pour présenter un fruit qui ressemble à 5 cornes de taureau.

Elle pousse à la fin du printemps, à l'époque des boutons d'or, dans les lieux habités, à l'ombre ou près de l'eau.

Les oiseaux-mouches et certains insectes la recherchent pour la goutte de nectar que recèle chaque éperon.

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Essentiel

«Deux ancolies se balançaient sur la colline.
Et l'ancolie disait à sa soeur l'ancolie;
Je tremble devant toi et demeure confuse

(...)»

Francis Jamme, Deux ancolies
poème entier

...Promenades...


Il pleuvait depuis des jours, le temps était froid, le ciel demeurait gris : une promenade s’imposait. Après un kilomètre sur le chemin Roy, exclamations de joie : des ancolies, une, deux, puis une touffe; nous prenons à gauche le chemin des rhinantes, mais voici sous un érable centenaire, au bord d’un pré, toute une colonie d’ancolies. Le pré n’avait pas été cultivé au cours des vingt dernières années, ayant été l’habitat exclusif de la vache d'un voisin; une créature sans veau ni lait, sans doute sacrée, puisque son maître lui avait réservé plus d’un acre de terre, jusqu’à ce qu’elle meure de sa belle mort. Dans sa jeunesse, elle lui avait donné un veau et allaité celui d’un voisin, pour s’adonner ensuite à la pure rumination. Quel mystérieux rapport y a-t-il entre cette rumination et les ancolies bleues?

Les promenades du frère Marie-Victorin


«De tout temps, la montagne de Beloeil a été le paradis des naturalistes de la région montréalaise, des botanistes surtout, aux époques où il y en eut. En petit nombre, amoureux, fidèles, ils viennent chaque année rendre visite aux hôtes silencieux de la montagne. Ils connaissent tous les recoins, suivent les torrents, escaladent les pentes ou dévalent dans les ravins. La sueur les inonde, les moustiques les dévorent, leurs pieds s'écorchent dans la chaussure brûlante; mais ils ne sentent rien, occupés qu'ils sont à saluer leurs silencieux amis, partout, au creux des sources, sur la mousse des rochers, aux branches des arbustes, sur le sable du lac. C'est ici qu'il faut venir cueillir les étranges sabots d'or que le Moyen Âge, poète et mystique, nommait si joliment Calceolus Marioe, sabot de la Vierge; ici qu'il faut venir voir l'ancolie balancer ses cornets écarlates sans cesse frissonnants sous la caresse passionnée des oiseaux-mouches; ici encore que l'on peut voir les clochettes bleues des campanules penchées sans peur au bord des précipices!
Le soir venu, on les voit, les naturalistes, se promener devant la gare, en marge des autres touristes, poussiéreux, piqués, fourbus, mais heureux des riches trouvailles qu'ils serrent précieusement sous le bras et des charmants tableaux qu'ils emportent au fond des yeux.»
frère Marie-Victorin, Croquis Laurentiens (dans l'E. de l'Agora)

Articles


Deux ancolies

Francis Jamme
Poème mis en musique par Lili Boulanger.

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