Le paradoxe de la résignation chrétienne
Et pourtant la résignation est une disposition très importante, bien que, d’un point de vue chrétien, elle soit tout autant paradoxale. Plus exactement conviendrait-il de distinguer entre une forme éminente de résignation, union avec le Christ, l’Agneau de Dieu acceptant docilement le sacrifice de la croix pour expier la faute originelle et réconcilier l’humanité avec le Père, et une forme négative, baissant les bras par erreur d’interprétation devant un monde impie et s’achevant dans la complicité avec lui. Sous ce rapport, la dégénérescence de la prédication religieuse a successivement abouti à empêcher les justes révoltes contre l’injustice, au nom de tous les ralliements, et jeté le discrédit sur la vie intérieure d’abandon à la divine providence, l’oubli de soi, l’humilité, l’esprit de pénitence.
Extrait d’une recension du livre de livre de Jean-François Galinier-Pallerola : La résignation dans la culture catholique en France (1870-1945), Cerf, coll. Histoire, 2007.
Catholica, 20 juin 2009
http://www.catholica.presse.fr/2009/06/20/la-resignation-dans-la-culture-catholique/