Sienne
BERNHARD BERENSON
La rue étroite court sous des murs à créneaux
Où s’attarde à mourir l’âme patricienne
Des ancêtres couchés dans leur gloire ancienne…
Le soleil s’est éteint sur les bois automnaux,
Le soleil agonise aux vitres; les meneaux
Tombent en poudre dans la nuit de la persienne
Qui les couvre; et déjà l’ombre envahit, ô Sienne !
L’orgueil de tes maisons et de tes casinos.
Reine entre les Cités ! je songe, Enchanteresse,
À l’aire vaste où sur l’autre église se dresse
Le porche abandonné d’un Dôme sans rival,
Puis, soudain, je revois, où la pente décline,
Jusqu’au Palais de la Commune emplir le val
La place courbe au pied de la triple colline.