Saint-Jacques de Montréal

Claude Gagnon
Enquête menée sur les églises Saint-Jacques au Canada (1980-1982).
La province de Québec, par son étendue et l’isolement d’une faible population, fut un terroir exceptionnellement fertile en nomadisme de toutes espèces, dont l’itinérance et la pérégrination furent sans doute les plus importantes. Une vingtaine de centres de pèlerinages furent fondés durant le XIXe siècle, auxquels s'ajoutèrent encore une quarantaine de nouveaux centres dans la première moitié du XXe; ce qui est remarquable, compte tenu de la population en cause. Ces soixante centres de pérégrinations répartis dans le vaste territoire du Québec exposent avec évidence une loi connue de tous les spécialistes de la question des pèlerinages; ces centres jouèrent un rôle de premier plan dans le développement du réseau routier et dans la communication des hommes et des valeurs. Le pèlerinage était souvent une coutume annuelle, voire le mobile de déplacement sur grande distance le plus fréquent. Le canadien- français colonisé, sédentarisé par nécessité plus que par vocation, ne voyageait finalement que par ce seul alibi. Bref, on trouve dans cette vaste tradition de pérégrination de chez-nous un complexe ethnologique qui déborde la présente étude mais dont il fallait mentionner l'existence.

Malheureusement, aucun de ces multiples centres ne fut un prolongement de la route de Compostelle; il semble à première vue, pour reprendre une métonymie connue, qu'il n'y ait eu aucun contact entre la coquille Saint-Jacques et la fleur de Lys bien que cette dernière fut l'emblème du pays neuf. À l'automne 1976, le VIIe colloque du Centre de religions populaires portait sur le thème des pèlerinages au Québec (1). Une quarantaine d'universitaires se penchait alors sur la constellation des pérégrinations québécoises et en arrivait, entre autres, à reconnaître la nette primauté du pèlerinage de type marial. Parmi les titulaires de lieux de pèlerinage, plus de la moitié sont consacrés à Notre-Dame et le quart à sa mère Sainte Anne. Guy Laperrière suggère de voir cette faveur en relation avec le jugement d'Alphonse Dupront sur la primauté du pèlerinage marial pour la France (2). Ce qui signifierait que l'héritage spirituel de cette pratique serait beaucoup moins ancien que la période médiévale.

Cependant, j’ai repéré deux lieux québécois où la consécration à Saint-Jacques donna naissance à des pratiques particulières de pérégrination qu’il vaut la peine de brièvement raconter. Il y a dix paroisses consacrées à Jacques-le-Majeur au Québec, et 7 paroisses Saint-Jacques ou St- James réparties dans tout le reste du Canada (3). L'enquête que j’ai ensuite menée auprès des pasteurs actuels de ces paroisses donne les résultats suivants: ces paroisses ont été fondées au XIXe ou au début du XXe siècle. Dans plusieurs cas, on se souvient que la consécration à Saint-Jacques s'identifiait à un patronage impliquant soit le nom de l'évêque, soit le nom d'un bienfaiteur. Il ne semble y avoir pour aucune de ces communautés, à deux exceptions près, un fil traditionnel les reliant à la tradition des pèlerinages à Saint-Jacques. Les deux paroisses exceptionnelles, Saint-Jacques-de-l'Achigan et Saint-Jacques de Montréal, conservent pour leur part et chacune à leur façon, la trace d’une pérégination bien particulière.

Saint-Jacques-de-l'Achigan

Plusieurs drames ébranlèrent la conquête du Nouveau Monde. En 1760, l'armée anglaise triomphe en occupant toutes les anciennes colonies françaises. Deux ans auparavant, en 1758, le pilier de la présence française au Canada, Louisbourg, s'effondre. Les militaires anglais prennent la décision de saisir toutes les récoltes des colons... et de déporter ceux-ci dans diverses colonies du sud. C'est ce que 1'on nomme encore aujourd'hui la Grande déportation des Acadiens. Certains décident de s'enfuir et prennent la mer ou le bois; les membres d'une même famille seront séparés, plusieurs disparaîtront à jamais sur le chemin de la déportation ou celui de la fuite. On retrouve encore aujourd'hui des Acadiens disséminés sur toute la côte est américaine, jusqu'en Caroline. Un petit nombre d'entre eux termina son odyssée au Québec, dans le comté de Montcalm; les arrivants fondèrent une paroisse qu'ils dénommèrent Saint- Jacques-de-la-Nouvelle-Acadie. (4)

Cette longue marche ayant prévalu à l'origine de la paroisse, les immigrants consacrèrent l'église à Saint-Jacques en mémoire d'un valeureux curé de la région, Jacques Degeay et, afin de se souvenir perpétuellement du voyage, ajoutèrent: «de la Nouvelle-Acadie». Est-ce consciemment ou inconsciemment, nul ne saurait le dire, mais cette longue marche fut crystal1isée dans une référence au pèlerinage à Saint- Jacques. Comme le curé Lanoue en rapporte en épigraphe de son étude historique: «De Compostelle les pèlerins disaient: "Au coeur avions grand désir d'aller à Saint-Jacques! Nous, de la Nouvelle- Acadie, au Seigneur disons Merci d'être arrivés à Saint-Jacques"» (5). La façade de l'église s'orne d'une magnifique statue de bronze de Saint-Jacques portant bourdon de même qu'il y a derrière l'autel un tableau du Saint.

Voilà donc une bien curieuse façon de concevoir un pèlerinage (obligé) se terminant au lieu même du sanctuaire. Ce type de pèlerinage peut prendre alors une extension dramatique inusitée. Le curé Lanoue rapporte que «un nommé Doucet retrouva sa femme à Saint-Jacques après 40 ans de séparation. On a vu des Acadiens chercher toute leur vie leur famille sans pouvoir la retracer» (6). Ainsi, l'évocation du Saint a dû servir d'horizon explicatif à ces déportés dont l'esprit et le coeur de plusieurs d'entre eux n'arrêtèrent jamais d'errer d'un visage à l'autre.
Puis, Saint-Jacques-de-la-Nouvelle-Acadie est devenu Saint-Jacques-de-l'Achigan, à cause de l'unique route qui reliait L'Assomption à Saint-Jacques et qui portait le nom de «rang de l'Achigan» (7). Une route de liaison vitale dans une région en plein défrichement efface le nom de l'ancienne patrie; une route nouvelle réoriente l'imaginaire des «nouveaux jacobins» (8). Une bataille va s'engager sur la dénomination évoquant une rivière et des poissons n'ayant jamais parcouru le territoire de la paroisse. Le porte-parole des contestataires, Monseigneur Marcel Dugas, gagne son plaidoyer, et en 1917 le Conseil municipal décrète que «de tous les Saint-Jacques du Canada, le seul à être désigné uniquement par ce vocable, sera le nôtre» (9).
Après la référence à l'ancienne patrie, la référence à la route vitale disparaît elle aussi. La paroisse est désormais dénommée «Saint-Jacques» tout court. Seuls peut-être le curé Lanoue et ceux qui conservent précieusement des reliques de l'ancienne patrie (petite croix, pot de crème, peigne, verres chantants, etc.) se souviennent de ces neuvaines à la croix du chemin (10) que l'on faisait pour supplier la Providence. Cette Providence qui non seulement guide les pas du voyageur mais qui voit aussi à ce que le groupe de voyageurs, une fois arrivé, n'oublie jamais que la route est sans fin. Et qu'on risque de trahir l'histoire en délaissant négligemment les emblèmes du passé.

Saint-Jacques de Montréal

L'histoire de cette paroisse Saint-Jacques et de son église est la seconde exception rencontrée en cours d'enquête et elle est de taille (11). Première cathédrale du diocèse de Montréal lorsque celui-ci fut fondé en 1820, elle est au coeur du quartier français de la ville de Montréal, elle en est le coeur. L'église brûlera trois fois mais encore aujourd'hui, on peut contempler son clocher, monument dont la forme et l'histoire en ont fait un lieu légendaire qui n'est pas sans rappeler la célèbre Tour Saint-Jacques de Paris.

Lors de la paix intervenue avec les Amérindiens en 1645, il avait été question de la création d'un diocèse à Montréal. Malheureusement, les circonstances firent que le seul évêché fondé en Nouvelle France fut celui de la ville de Québec, en 1659. Durant 150 ans, Montréal sera réduit à n'être qu'une paroisse, celle de Notre-Dame. En 1783, la population demande un évêque pour Montréal mais Londres hésite et tergiverse. Finalement, un prêtre sulpicien, Jean-Jacques Lartigue, est nommé premier évêque en 1820 afin de satisfaire à la fois Londres et la communauté pionnière de St-Sulpice (12). Mais la guerre éclate entre les Seigneurs de Fabrique de Notre-Dame et les bailleurs de fond du nouvel évêque. La pose de la pierre angulaire de la future cathédrale se fait en l'absence de la presque totalité du clergé montréalais; les Marguilliers de Notre-Dame cabalent et font obstruction au point que l'évêque est obligé de finaliser une entente «moitié-moitié» avec eux: «les fidèles pourront satisfaire au devoir dominical à la cathédrale, mais (...) pour les baptêmes, les mariages, les funérailles et la communion pascale, ils devront aller à Notre-Dame» (13).

Inutile ici de remémorer toutes les péripéties de cette guerre intestine. Il suffit d'indiquer que le conflit perdura et qu'il devint un facteur occulte de compétition pour beaucoup d'aspects de la cathédrale Saint-Jacques; on précise souvent que la deuxième galerie extérieure de Saint-Jacques atteint la hauteur des tours de Notre-Dame, de même qu'on souligne le record absolu de la hauteur du clocher, pour l'époque, lorsqu'on intègre la flèche surajoutée parle curé Sentenne (14).

Le clocher de l'église Saint-Jacques est l'antenne du rayonnement de toute la francophonie montréalaise: «Étudier l'histoire de Saint-Jacques, c'est retrouver les noms de la plupart des familles aristocratiques de la métropole (...). On y relève les noms d'une phalange d'artistes» (15). Une bonne partie de l'érudition et de l'animation de la ville prendra naissance dans le quartier Saint-Jacques: la Bibliothèque Nationale, fondée par les sulpiciens, puis l'Université de Montréal, la Providence, le Bon Pasteur, maisons de chambres, bureaux de notables sans compter les multiples salons littéraires. Le quartier Saint-Jacques c'est le Quartier Latin de Montréal; sa grande rue Saint -Denis exposant désormais l'université du Québec, des galeries d'arts, librairies, cabarets et terrasses qui ne font que perpétuer la fonction traditionnelle du quartier. Par les soirs d'été, le promeneur peut facilement s'imaginer pourquoi la rue transversale à Saint-Denis fut autrefois nommée «Mignonne». De ses quatre-vingt-dix mètres de hauteur et bien éclairé, le clocher Saint-Jacques continue de prendre les allures d'un phare dans ce qu'un chanteur a nommé «les rues de Montréal».

Un centre pour pèlerinages bien particulier

L'église Saint-Jacques fut donc la première cathédrale du diocèse de Montréal durant près de 20 ans (prise de possession 8 septembre 1836 - premier feu 8 juillet 1852) (16). En 1854, coup de théâtre, Monseigneur Bourget décide de déménager dans la partie ouest (protestante anglophone) de la ville, au mont-Saint- Joseph; les fidèles en demeurent prostrés. L'évêque plaide la proximité de la gare de chemin de fer Pacific Canadien. Il confie le quartier Saint-Jacques aux Sulpiciens qui décident, dès 57, de reconstruire l'église en la redéfinissant comme simple succursale de Notre-Dame. (17)

L'architecte anglais protestant John Ostell, constructeur des Tours de Notre-Dame, reconstruit donc en cette année 1857 sur les fondations de la nef, seul vestige laissé par les flammes, un édifice gothique fortement imprégné de la nuance anglo-saxonne de l'époque (18). Malheureusement, dès l'année suivante, soit en 58, un deuxième incendie détruit le nouveau bâtiment en ne laissant debout que les murs. On confie alors la seconde reconstruction à Victor Bourgeau sans doute l'un des plus grands architectes de la «famille de Montréal». Dans la solide coque d'Ostell, Bourgeau construisit une nef sans transept (il s'était souvenu de Bourges dit-on) offrant l'aspect d'un long vaisseau ogival. Il équilibra alors la masse en prolongeant la façade d'Ostell au moyen du fameux clocher de 90 mètres qu'il surmonta d'une flèche dont le seul coût aurait déjà fait lever tous les regards (19). L'église est prête et réouverte dès 1860. Elle devient, six années plus tard, lieu de culte de la nouvelle paroisse canonique Saint-Jacques, suite au démembrement de la vieille et trop grosse paroisse Notre-Dame. En 1904, la paroisse reçoit son érection civile et s'imposa rapidement comme l'une des paroisse- maîtresses du centre-ville francophone.

En 1933, c'est la double catastrophe. Premièrement, un troisième feu ravage le chef-d'oeuvre de Bourgeau, préservant exceptionnellement encore une fois les murs d'Ostell, le clocher et la sculpture sur bois de Bourgeau dans la sacristie. Deuxièmement, on confie la reconstruction à un religieux bénédictin français qui impose son style personnel en substituant à l'espace ogival des «membrures en pente et à pans coupés») (20).

Deux décennies plus tard, la population de la paroisse, toujours en croissance (19,000 âmes en 1950), se déstabilise en même temps que la reconstruction de l'architecte français vieillit mal. En mars 1965, le bâtiment est tellement devenu vétuste que lorsque trois Sulpiciens servants y compris le curé en poste trouvent la mort dans un accident d'automobile, la question de la succession se pose gravement. Par une triste infortune, c'est en cette même année de 1965 que les paroissiens devraient plutôt fêter le Centenaire de l'érection canonique. Le valeureux archevêque du diocèse de Montréal d'alors, le cardinal Paul-Émile Léger, décide de ne pas fermer Saint-Jacques. Il décide d'en faire «une paroisse-pilote pour le centre d'une grande ville comme Montréal, en intensifiant le renouveau liturgique» (21). Et pour ce faire, il décide de transformer Saint-Jacques en un Centre de pèlerinage bien particulier.

S'appuyant à la fois sur le discours du pape soulignant les fêtes se déroulant à Compostelle en 1964 et sur la devise Possumus! du fils du tonnerre titulaire de la paroisse, le cardinal décrète la survie de Saint-Jacques. S'articulant alors sur le thème de la route pèlerine, il souligne lui-même dans son allocution lors de la présentation de «la nouvelle équipe sacerdotale de Saint-Jacques» (22), l'avènement du métro pour les montréalais dont les deux axes majeurs de ce dernier se croisent à une rue de l'église. Par ailleurs, l'exposition universelle de 1967 n'ayant prévu aucun lieu de culte sur le terrain, le cardinal proclame Saint-Jacques comme «l'église de l'Expo 67 pour tous les croyants du culte catholique romain.» (23)

Aux Montréalais qui affluaient déjà vers ce monument historique, se joindront les réformistes du culte du Tout Montréal, de même que les visiteurs du monde entier qui auront à leur disposition pas moins d'une quinzaine de messes dites le dimanche. Monseigneur Bourget au XIXe siècle avait déménagé la cathédrale pour se rapprocher d'un chemin de fer, le cardinal Léger au XXe siècle relance l'édifice déjà recyclé en comptant sur un métro et une exposition universelle pourvoyeurs en pèlerins et touristes venus de partout.

Dix ans plus tard, la construction du campus de l'Université de Québec à Montréal s'installe, comme il se devait, dans le quartier Saint-Jacques. Le vieil édifice est condamné; le lieu du culte est déplacé vers la petite église Notre-Dame de-Lourdes construite dans un style romano-bizantin par Napoléon Bourassa en 1873 pour servir aux congrégations diverses de Saint-Jacques et aux messes des universitaires, et qui est devenue, déjà par elle-même, un centre de pèlerinage (24).

Les architectes constructeurs de l'université, Dimitri Dimakopoulos et associés (25), choisissent eux aussi de respecter Ostell et Bourgeau en décidant de greffer la nouvelle construction autour du mur de la nef donnant sur la rue Sainte-Catherine et en mettant en relief le clocher et son portail. Ainsi une partie du vieux vaisseau continue de voguer au milieu de la faune plus ou moins intellectuelle du quartier et la petite chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, l'autre côté de la rue, continue d'accueillir le flot des pèlerins de toutes provenances et de toutes conditions.

Le clocher, pour sa part, pointe toujours son édicule et sa flèche. Des légendes occultistes et alchimiques rayonnent de sa stature vertigineuse; ce serait dans la «boutique du toit» perchée dans le haut du clocher que Salluste Duval, médecin, physicien et organiste attitré de Saint-Jacques, aurait découvert l'alliage à base de platine ayant permis aux frères Casavant de révolutionner l'action mécanique dans la fabrication des orgues (26).

Ce clocher semble persister à indiquer l'axe vertical d'une spiritualité aujourd'hui disséminée. Et les étudiants qui franchissent aujourd'hui son portail ne se doutent guère de tout le chemin qu'il a parcouru sous son apparente immobilité. Il y a des pèlerinages qui s'inscrivent davantage dans le temps que dans l'espace. Il y a des fragments conservés d'églises Saint-Jacques qui sont accessibles par avion et par métro dans ce Nouveau Monde déjà en péril!

Notes
(1) Actes parus par les soins de P. Boglioni et B. Lacroix, Les pèlerinages au Québec, Travaux du laboratoire d'histoire religieuse de l'Université Laval, Québec, 1981.
(2) Guy Laperrière, «Les lieux de pèlerinage au Québec; une vue d'ensemble» (avec carte), dans Les pèlerinages au Québec, op.cit., p. 50. Par ailleurs, la morphologie générale des pèlerinages du Québec n'a pu être suffisamment abordée lors de cette rencontre. Certains aspects fondamentaux ont même échappé complètement; ainsi Pierre Boglioni dans ses «Notes d'anthropologie et d'histoire» écrit que «les colons normands ou bretons n'ont pas trouvé ici ces lieux numineux -arbres, fontaines, grottes, rochers ou sommets - que, dans l'Ancien Monde, d'innombrables générations avaient successivement chargés de sacralité» (p.23). Ce qui est faux puisqu'une analyse des lieux naturels d'implantation de plusieurs pèlerinages montre précisément l'influence des éléments naturels enchanteurs dans le choix de ceux-là; cf. C. Gagnon, Médecine, Alchimie et Pèlerinages, dans Jacques Dufresne éd., La Santé, Revue Critère, no 13 (1976), p. 157-172.
(3) Les statistiques, adresses et autres informations techniques m'ont été aimablement fournies par Monseigneur Albertus Martin, évêque du diocèse de Nicolet au Québec. J'ai conçu un questionnaire que j'ai expédié aux cures; celles-ci m'ont toutes répondu.
(4) L'actuel curé de Saint-Jacques-de-l'Achigan d'alors, François Lanoue, m'a transmis avec bienveillance l'information sur cette paroisse qu'il a publiée sous forme de monographie en 1972.
(5) Idem, page 2.
(6) Idem, page 96. Ces populations fondatrices de paroisses perpétuent bien d'autres comportements issus de la société médiévale; par exemple, Camille Gagnon qui se comporta en véritable Nicolas Flamel du Nouveau Monde en laissant un Testament impliquant le don de tous ses biens à sa paroisse, l'achat d'une statue de Saint-Jacques et d'une plaque commémorative du donateur; comme celui de Flamel, le Testament de Gagnon causa de vifs émois et de graves embarras à la famille et à la fabrique.
(7) Idem, page 94.
(8) Idem, ibid.
(9) Idem, ibid.
(10) Idem, page 93.
(11) La monographie de la paroisse fut écrite par son curé Olivier Maurault, Saint-Jacques de Montréal; l'église-La paroisse, 1923.
(12) À cause de la tante de Mgr. Lartigue qui avait offert un terrain pour l'emplacement, on parlait déjà de la cathédrale Saint-Denis. Mais c'est finalement le prénom du titulaire en poste qui prévalut et fit que la cathédrale de Montréal fut consacrée à Saint-Jacques; cf. O. Maurault, op. cit., pages 14 et 20.
(13) Idem, page 26.
(14) Album souvenir du Centenaire de la paroisse Saint-Jacques, 1966, page 21.
(15) Idem p. 19
(16) Idem, page 43. Il s'agit d'un grand feu de quartier qui ravagea 1,112 maisons; plus de 1,700 familles (9,000 personnes) se retrouvèrent sans toit.
(17) Idem, page 9.
(18) «Du guindé dans l'ensemble et de la lourdeur dans les détails» a dit le sculpteur Napoléon Bourassa; rapporté par Maurault, pages 52-53. Plusieurs chroniqueurs qualifient de «flamboyant» le style gothique de l'édifice. John Ostell est classé parmi les «néo-gothique» de la «famille victorienne», l'un des quatre types dominants de l'architecture religieuse traditionnelle du Québec; cf. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la communauté urbaine de Montréal; Les Églises, Montréal, Communauté urbaine de Montréal, 1981, page X. Consulter aussi Luc Noppen, «L'évolution de l'architecture religieuse du Québec», dans Les églises du Québec (1600-1850). Éditeur officiel du Québec, 1977.
(19) Coût de la flèche seulement: $60,000. en chiffres d'époque; une véritable petite fortune relevant davantage des prix d'orfèvrerie que de ceux de l'architecture.
(20) Album-Souvenir, op. cit. page 29.
(21) Idem, page 45.
(22) Reproduit dans Album Souvenir, page 44 et suivantes.
(23) Idem, ibid., page 47.
(24) L'église Notre-Dame-de-Lourdes a toute une histoire qui ne peut être reprise ici compte tenu qu'elle déborde la question jacobine. Consacrée à l'Immaculée-Conception, elle est rapidement devenue un lieu de prière et de recueillement perpétuels (jour et nuit). Coordonnées résumées dans le Répertoire d'architecture traditionnelle, op. cit., pages 119-121. Le sanctuaire Notre- Dame-de-Lourdes est bien entendu couvert par Laperrière dans Les pèlerinages au Québec, op. cit., page 40. Autre fait cocasse en marge du saint titulaire, la nouvelle cathédrale construite dans l'ouest de Montréal fut elle aussi consacrée à Saint- Jacques-le-Majeur; cf. Répertoire, op. cit., page 233.
(25) La firme d'architectes Dimitri Dimakopoulos et Jodoin, Lamarre, Pratte a mis à ma disposition des copies des planches et plans ayant servi à l'intégration des anciennes constructions aux nouvelles, de même qu'une série de photographies d'intérêt historique. Je les en remercie vivement.
(26) Album Souvenir, op, cit., page 21. Laurent Lapointe dans sa monographie Casavant frères limitée; 1879-1979, Saint-Hyacinthe, 1979, ne reprend pas cette localisation légendaire.

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