Eros dans Daphnis et Chloé
Notes:
89. Au sujet de l'έκφρασις et de son importance dans la Seconde Sophistique et dans la rhétorique en général, voir G.A. KENNEDY, Greek Rhetoric Under Christian Emperors, p. 171-173 (sur Procope de Gaza, 465-527), J. BOMPAIRE, «À propos de Daphnis et Chloé de Longus», p. 120: «l'un des exercices favoris des rhéteurs, pratiqué avec brio par Lucien et par Achille Tatius» et, bien sûr, l'œuvre de PHILOSTRATE, La galerie des tableaux, trad. d'Auguste Bougot, rév. et ann. par F,Lissarague, préface de P. Hadot, Paris, Les Belles Lettres (coll. «La roue à livres»), 1991.
90. C'est le prétexte imaginé par le narrateur pour introduire son récit: «A Lesbos, où je chassais dans un bois consacré aux Nymphes, je vis un spectacle, le plus beau que j'aie vu: peinture de tableau, histoire d'amour» (Préambule 1, trad. de Jean-René Vieillefond, C.U.F.). Froma I. ZEITLIN «The Pœtics of Eros: Nature, Art, and Imitation in Longus Daphnis and Chlœ», dans David M. HALPERIN, John J. WINKLER et Froma I. ZEITLIN (éd.), Before Sexuality, Princeton, Princeton University Press, 1990, p. 419, souligne avec raison l'originalité du procédé qui consiste à donner au récit le cadre d'un tableau.
91. Daphnis et Chloé, préambule, 3: «Je me mis en quête d'une personne pour m'expliquer le tableau, et puis je composai quatre livres, offrande à l'Amour, aux Nymphes et à Pan, mais également bien précieux pour tous les hommes (trad. de Jean-René Vieillefond) = άνάθημα μέν ˝Ερωτι καί Νύμφαις καί Пανί κτήμα δέ τερπνόν πάσιν άνθρώποις.
92. H.H.O. CHALK, «Eros and the Lesbian Pastorals of Longos», Journal of Hellenic Studies 80 (1960), p. 32-51 et Reinhold MERKELBACH, Roman and Mysterium in der Antike, München/Berlin, C.H. Beck, 1962, p. 192-224. Si Chalk interprète le roman à la lumière du dieu Éros, Merkelbach y voit, pour sa part, un roman à mystère, consacré aux mystères de Dionysos. Sur la thèse de Merkelbach qui fait du roman grec un Mysterientexte, voir Tomas HÄGG, The Novel in Antiquity, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 101-104 et B.P. REARDON, The Form of Greek Romance, p. 171-175.
93. Daphnis et Chloé 11, 7, 1-3 (trad. de Jean-René Vieillefond) = θεός έστιν, ώ παίδες, ό Ερως, νέος καί καλός καί πετμενος·διά τούτο καί νεότητι χαίρει καί κάλλος διώκει καί τάς ψυχάς άναπτεροί. Дύναται δέ τοσούτον όσον ούδέ ό Ζεύς. Κρατεί μέν στοιχείων, κρατεί δέ άστρων, κρατεί δέ τών όμοίων θεώ· ούδέ ύμείς τοσούτον τών αίγών καί τών προβάτων. Τά άνθη πάντα ˝Ερωτος έργα· Τά φυτά ταύτα τούτου ποιήματα· διά τοϋτον καί ποταμοί ρέουσι καί άνεμοι πνέουσιν.
94. H.H.O. CHALK, «Eros and the Lesbian Pastorals of Longos», p. 33: «The subject of the book is Eros» et p. 34: «For it is, it seems, to an Orphic-Dionysiac context that we must look for the sources of Longos' theology». Cf. R.L. HUNTER, A Study of Daphnis and Chlœ, p. 32 et ses réserves: «Nevertheless, further positive indications of an "Orphic" Eros in Longus seem to me to be very scanty».
95. H.H.O. CHALK, «Eros and the Lesbian Pastorals of Longos», p. 36: «the book is constructed on a number of frameworks, all expressive of the nature of Eros and his worship — a framework of seasons, the embodiment of a fertility god; a framework of the progress and experience of human lovers, expressive of his nature from man's standpoint; and a framework of initiation leading from innocence to recognition and acceptance by the god». Dans le roman de CHARITON, Chairéas et Callirhoé, le dieu Éros contribue également à structurer l'intrigue. Cf., à ce sujet, Peter TOOHEY, «Dangerous Ways to Fall in Love: Chariton I 1, 5-10 and VI 9,4», Maia 51 (1999), p. 259-275.
96. Graham ANDERSON, Eros sophistes. Ancient Novelists at Play, Chico (CA), Scholars Press (coll. «American Classical Studies», n° 9), 1982, p. 41-49.
97. C'est l'expression de CHALK, «Eros and the Lesbian Pastorals of Longos», p. 36.
98. Graham ANDERSON, Eros sophistes. Ancient Novelists at Play, p. 45: «The most difficult feature to isolate or characterise in Longus is the role of religion or spirituality».
99. Ibid., p. 46. Sur le discours de Philétas: «Is this Hellenistic conceit, or an expression of piety and belief? [...] the context and speaker himself are against any kind of serious religious programme here».
100. Ibid. L'auteur qualifie le passage de «well-worn cliché of Plato' Symposium, New Comedy and the Second Sophistic itself». À la p. 136, n. 78, il précise: «it is a clever pastiche of passages on Platonic love, combined with the motif of ˝Ερως δραπετής, and the remedies for love in Theocr. XI. 1 ff.». Sur les topoi liés au dieu Éros, voir les passages mentionnés ou cités apud R.L. HUNTER, A Study of Daphnis and Chlœ, p, 32-36.
101. Graham ANDERSON emploie le terme «balance». Ibid., à la p. 49: «balance between burlesque mock-pastoral and pœtic fantasy in prose» et à la p. 137, n. 78 «a delightful balance between humour and pathos».
102. H.H.O. CHALK, «Eros and the Lesbian Pastorals of Longos», p. 48: «In short the work is not a κτήμα τερπνόν in spite of being an άνάθημα [...] if we appreciate the constant play between the story of the lovers and the patterns dictated by the theme of Eros, the charm remains, but it is deepened. We have an άνάθημα which is also itself τερπνόν».
103. J. BOMPAIRE, «À propos de Daphnis et Chloé de Longus», p. 119.