Morale et politique des apôtres et des Pères de l'Église

Paul Janet
LA MORALE DES APÔTRES ET LES SAINTS PÈRES. Le principe du christianisme était l'amour ou la charité. Mais l'on peut distinguer deux formes et deux aspects dans la charité; d'une part, la charité contemplative, celle qui se complaît à goûter les joies de la méditation et de la prière; de l'autre, une charité active, énergique, enflammée du feu du prosélytisme. Tandis que le doux apôtre saint Jean retiré dans les solitudes de Patmos savourait les mystères de l'union du Verbe avec son Père et avec la nature humaine, et reproduisait dans ses épîtres les accents les plus tendres et les plus paisibles de l'amour évangélique, saint Paul marchait à la conquête du monde ancien, portait la nouvelle parole à Athènes et à Rome, et méritait le nom d'Apôtre des gentils. On peut dire qu'il a été le second fondateur du christianisme en l'établissant au coeur même de la civilisation antique 21.

Le principe du christianisme a été l'amour ou la charité. Jésus a développé ce principe dans les termes les plus tendres et les plus exquis, et l'a surtout fait sentir dans ses applications. Saint Paul a exprimé le principe lui-même avec une éloquence abrupte et sublime, qui laisse bien loin d'elle celle de Cicéron. «Quand je parlerais toutes les langues des hommes et des anges, si je n'ai point la charité, je ne suis qu'un airain sonore, une cymbale retentissante. — Quand j'aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères, et que je posséderais toutes les sciences; quand j'aurais la foi qui transporte des montagnes; si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. — Et quand je distribuerais tout mon bien pour nourrir les pauvres, et que je livrerais mon coeur pour être brûlé, si je n'ai point la charité, tout cela ne me sert de rien. — La charité est patiente, elle est bienfaisante; elle n'est point jalouse, elle n'est point téméraire; elle ne s'enfle point. — Elle souffre tout; elle croit tout; elle espère tout; elle supporte tout 22

Le principe de l'amour des hommes et de la charité entraînait comme sa conséquence légitime la doctrine de l'égalité des hommes, et de l'unité de la race humaine. C'est encore saint Paul qui a exprimé ces deux doctrines avec le plus d'énergie et de précision: «Il y a plusieurs membres, dit-il, mais tous ne font qu'un seul corps 23;» image semblable à celle de Platon dans la République, avec cette double différence que Platon exprime par là l'unité de l'État, et que de cette unité il exclut les classes misérables et inférieures, tandis que saint Paul parle de l'unité du genre humain, et, qu'il n'en exclut personne: «Il n'y a, dit-il, ni gentil, ni juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre, mais Jésus-Christ est en tous 24.» S'il est une doctrine essentiellement chrétienne, c'est bien celle de la fraternité humaine.

«Nous sommes tous parents, tous frères, tous fils d'un même père, dit saint Basile (Homel. in aliquot scripturœ locos). Notre père, selon l'esprit, c'est le même Dieu; notre mère, selon la chair, c'est la même terre, du limon de laquelle nous avons tous été formés.» Tertullien s'écrie également, en s'adressant aux persécuteurs (Apol., ch. XXXIX): «Nous sommes vos frères par droit de nature, et combien ne méritons-nous pas davantage le titre de frères, nous chrétiens, qui n'avons qu'un Dieu notre père.» — La fraternité s'applique surtout aux pauvres: «Les pauvres sont nos frères puisqu'ils ont reçu un nom semblable au nôtre, puisqu'ils ont été faits comme nous à l'image de Dieu» (Saint Grégoire de Naziance, Sermon sur l'amour des pauvres). Saint Jean Chrysostome dit également (Homélie 22 sur l'Épit. aux Éphésiens): «La loi humaine peut reconnaître des différences qu'elle a instituées; mais tout cela est nul aux yeux du seigneur commun, qui est le bienfaiteur de tous.» Et devant cette doctrine les vaines distinctions sociales s'évanouissent et se nivellent: «Comment peut-on se vanter d'être fils de prince et de descendre d'une noble famille!» (In Jeremiœ homél., 12) Y a-t-il même l'ombre d'un prétexte pour l'orgueil dans ces dons du hasard: — «La vraie noblesse, dit saint Paulin de Nole, consiste à s'illustrer par ses vertus.»

Cette doctrine de fraternité ou d'égalité devait séduire naturellement les pauvres, les humbles, les misérables. Aussi voit-on les païens, qui n'y comprenaient rien, s'indigner de cette humble clientèle, et en tirer des sarcasmes contre la nouvelle doctrine. Celse, par exemple, d'après Origène, s'irrite contre ces cardeurs de laine, ces fouleurs, ces cordonniers, toute cette tourbe ignorante et grossière, qui entraîne à l'écart des femmelettes et des enfants (Origène, adv. Celsum, 155). — «Les ignorants et les fous, voilà les gens qu'ils recherchent; et ils avouent sans hésiter qu'ils ne peuvent gagner à leur secte que des ignorants et des hommes de basse condition (Ibid., 44).» — «N'est-il pas déplorable, s'écrie Cecillus (Minutius Felix), d'entendre des gens sans études, sans lettres, sans connaissance même des arts vulgaires, décider des questions les plus hautes?»

Un écrivain inconnu, dans un dialogue intitulé Philopatria, que l'on ajoute souvent aux œuvres de Lucien, nous fait le tableau d'une assemblée chrétienne, où le prédicateur annonce un sauveur «qui reçoit tout le monde, sans s'inquiéter de la profession de personne». Puis vient un autre prédicateur qui n'a pas de chapeau ni de souliers, et dont le manteau est tout pourri. C'est le philosophe Critias qui raconte tout cela. Notre philosophe va ensuite à l'assemblée de ces magiciens: «Il grimpe au haut d'une maison par un escalier tortu; il entre dans un méchant galetas, où il trouve des gens pâles et défaits, qui ne rêvent que malheur et ruine.» On voit que les chrétiens primitifs paraissaient aux lettrés, aux riches, aux puissants comme des révolutionnaires grossiers et dangereux 25.

Cette doctrine si généreuse et si humanitaire allait-elle cependant jusqu'à proclamer l'égalité sociale des hommes? Prit-elle directement à partie la grande iniquité du monde antique, l'esclavage?

Il y a ici, je crois, un peu d'exagération dans les opinions courantes. C'est le christianisme, dit-on, qui a détruit l'esclavage: et cependant il subsiste encore à l'heure qu'il est dans des pays chrétiens. On reproche aux philosophes païens, tels que Sénèque, Épictète ou les autres, de n'avoir soutenu que des doctrines abstraites, sans conséquences pratiques; et en même temps on fait honneur aux apôtres de n'avoir pas eux-mêmes poussé jusqu'à ces conséquences. Quelle est en effet la doctrine de saint Paul, de saint Pierre, des apôtres en général? c'est d'abord, qu'en Jésus-Christ il n'y a pas d'esclaves, que tous les hommes sont libres et égaux; c'est ensuite, que l'esclave doit obéir à son maître, et le maître être doux envers ses esclaves. Ainsi, quoiqu'il n'y ait point d'esclaves en Jésus-Christ, saint Paul et les apôtres ne nient pas qu'il ne puisse y en avoir sur la terre. Je suis loin de faire un reproche aux apôtres de n'avoir pas proclamé la nécessité immédiate de l'affranchissement des esclaves. Mais je dis que la question était posée exactement dans les mêmes termes par les philosophes anciens du même temps. Sénèque, il est vrai, ne proclamait que l'égalité morale des hommes et non leur égalité civile; mais saint Paul ne parle non plus que de l'égalité en Jésus-Christ. Sénèque dit au maître de se conduire envers son esclave, comme il voudrait que l'on se conduisît envers lui-même 26. N'est-ce pas dire autant que saint Paul et saint Pierre, qui recommandent au maître la douceur et la bonté? La supériorité du christianisme sur le stoïcisme dans cette question tient donc uniquement à la supériorité même de l'esprit chrétien, c'est-à-dire de ce souffle ardent de charité, enflammé par le sentiment religieux, qui obtenait plus facilement le même résultat demandé de part et d'autre, à savoir l'humanité des maîtres envers les esclaves.

S'il nous était permis de faire un rapprochement, nous dirions que la doctrine des apôtres et des Pères sur l'esclavage est la même que leur doctrine sur la propriété. Le christianisme a-t-il nié la propriété? Non; cependant Jésus-Christ disait: «Si vous voulez être parfait, vendez tous vos biens, et donnez-les aux pauvres 27.» Aussi voyons-nous, dans les premiers temps de la ferveur chrétienne, les biens communs entre tous les fidèles 28, et cette communauté persister jusqu'au temps des apologistes. Que dit en effet saint Justin: «Nous apportons tout ce que nous possédons, et nous partageons tout avec les indigents 29.» Que dit Tertullien: «Tout est commun parmi nous, excepté les femmes 30.» La richesse n'a jamais été approuvée dans les premiers temps du christianisme. Elle inspire même à l'apôtre saint Jacques des paroles si violentes, qu'il est difficile de ne pas y reconnaître un sentiment de révolte populaire, assez contraire à l'esprit évangélique 31. La doctrine des Pères de l'Église est uniforme et constante sur la propriété: le riche n'est que le dispensateur des biens du pauvre. Tout ce que nous possédons est à Dieu, il n'y a rien véritablement qui puisse être appelé mien ou tien. Quelques-uns même poussent ces principes très loin. «La terre, dit saint Ambroise, a été donnée en commun aux riches et aux pauvres. Pourquoi, riches, vous en arrogez-vous à vous seuls la propriété 32?» Et dans un autre passage plus important encore, parce qu'il est tiré d'un traité philosophique, saint Ambroise nie expressément le droit de propriété: «La nature, dit-il, a mis en commun toutes choses pour l'usage de tous... La nature a créé le droit commun. L'usurpation, a fait le droit privé 33 Malgré ces paroles si hardies, malgré le conseil donné par Jésus-Christ au riche de tout vendre et de tout donner, malgré la première communauté des apôtres, dit-on que le christianisme a condamné la propriété, et serait-il juste de le dire? Non, sans aucun doute. Le christianisme a considéré comme la perfection chrétienne de se priver du sien; il n'a pas abrogé le droit de chacun 34. Il a proposé un idéal, dont les hommes peuvent s'approcher par leur libre volonté; mais il n'a point dit que ce fût absolument une injustice de conserver son bien. Saint Pierre même reconnaît expressément le droit de propriété; car dans le passage des Actes des apôtres, où l'on voit Ananie et sa femme frappés à mort pour avoir détourné une partie de leur bien, ce n'est pas ce détournement qui leur est reproché, c'est leur mensonge: «Ne demeurait-il pas toujours à vous, leur dit saint Pierre, si vous aviez voulu le garder? Et après l'avoir vendu, n'étiez-vous pas maîtres de l'argent 35?» La communauté était donc volontaire et non obligatoire. Les Pères disent tous expressément que la richesse et la pauvreté ont été établies pour donner aux riches l'occasion de la libéralité, aux pauvres celle de la patience.

Que faut-il conclure de ces divers passages? C'est qu'en Jésus-Christ il n'y a pas de riches ni de pauvres, de mien et de tien; que dans la perfection chrétienne, tout est à tous, et que néanmoins la propriété est légitime et de droit humain? N'est-ce pas dans le même sens que les Pères ont condamné l'esclavage comme contraire à la loi divine, tout en le respectant comme conforme à la loi humaine? «Les lois du monde, dit saint Chrysostome, connaissent la différence des deux races; mais la loi commune de Dieu l'ignore; car Dieu fait du bien à tous; il ouvre à tous le ciel indistinctement 36.» Ainsi, il n'est point douteux qu'il n'y a pas d'esclavage de droit divin, mais il y en a un de droit humain. Or, les jurisconsultes stoïciens, en proclamant que la servitude est un état contre nature, tout en la maintenant dans la loi, ne soutenaient-ils point une doctrine tout à fait semblable? Les Pères abondent en passages contraires à l'esclavage: mais nous avons vu aussi un grand nombre de textes contraires à la propriété. En conclut-on que le christianisme a détruit la propriété? Il y a plus, les Pères, en combattant l'esclavage, pour apprendre aux maîtres l'humanité et la charité, le relevaient d'un autre côté, comme favorable à la patience et à l'humilité de l'esclave: «La servitude est un don de Dieu, disait saint Ambroise. C'est par là que brille le peuple chrétien; que celui qui veut être le premier soit votre serviteur 37.» Pour relever l'esclavage, on montrait Moïse exposé, Joseph vendu, Jésus-Christ. crucifié; et, par de tels exemples, l'esclavage se trouvait tellement ennobli, qu'il n'y avait plus à se plaindre de l'injustice de cette condition 38. Aussi saint Chrysostome ne craint point de tirer de là cette conséquence, que l'esclavage est un bien parce qu'il est pour le chrétien une occasion de mérite: «Pourquoi, dit-il, l'apôtre a-t-il laissé subsister l'esclavage? afin de vous apprendre l'excellence de la liberté; car de même qu'il est bien plus grand et plus digne d'admiration de conserver, dans la fournaise, les corps des trois enfants sans atteinte; de même il y a bien plus de grandeur et de merveille, non pas à supprimer l'esclavage, mais à montrer la liberté jusque dans son sein?»….» C'est pourquoi, dit-il encore, l'Apôtre ordonne de rester esclave. Si l'on ne pouvait, esclave, rester ce que doit être un chrétien, ce serait pour les gentils une belle occasion d'attaquer la faiblesse de notre religion; comme, au contraire, ils admireront sa force, s'ils voient qu'elle ne souffre rien de l'esclavage 39!»... «Les esclaves chrétiens ne demandent pas cela de leurs maîtres (la libération après six ans, comme dans la loi juive), car l'autorité apostolique ordonne aux esclaves de rester soumis à leurs maîtres, de peur que le nom de Dieu ne soit blasphémé 40

Voici enfin un passage de Lactance qui prouve, d'une manière frappante, l'identité des doctrines chrétiennes primitives sur la propriété et sur l'esclavage. «Dieu, qui a fait les hommes, a voulu qu'ils fussent tous égaux. Comme il leur a distribué également sa lumière, il a donné à tous l'équité et la vertu. Devant Dieu, il n'y a ni esclave ni maître; car, puisqu'il est notre père commun, nous sommes tous libres. Devant Dieu, il n'y a de pauvre que celui qui manque de justice, de riche que celui qui est plein de vertus.» Ce qui a causé, suivant Lactance, la chute de l'empire romain, c'est l'excès de l'inégalité dans les conditions. «Sans égalité, point de patrie.» Mais de quelle égalité veut-il parler? de l'égalité du riche et du pauvre, en même temps que celle du maître et de l'esclave. «Eh quoi, dira-t-on, n'y a-t-il point parmi vous des riches et des pauvres, des maîtres et des esclaves? N'y a-t-il rien qui les distingue? Rien; et si nous nous nommons frères, c'est que nous nous croyons égaux. Car nous ne mesurons pas les biens humains par le corps, mais par l'esprit; et, quelle que soit la diversité des conditions corporelles, nous n'avons pas d'esclaves, nous n'avons que des frères en esprit, ou des compagnons de servitude en religion 41

Ainsi, les Pères de l'Église ont considéré de la même façon l'esclavage et la propriété; c'étaient deux choses qui ne devaient pas être dans l'état d'innocence ou dans l'état parfait, mais qui peuvent être et sont permises dans l'état où se trouve l'homme aujourd'hui. On conseillait au riche d'abandonner ses richesses, et au maître d'affranchir ses esclaves; on recommandait aux pauvres la patience, et aux esclaves la docilité. Ainsi la distinction de maîtres et d'esclaves n'est pas considérée dans saint Paul et dans les apôtres comme plus injuste que la distinction de riches et de pauvres; et l'égalité sociale ne doit pas être entendue dans un autre sens que la doctrine de la communauté. Il est vrai qu'en Jésus-Christ tous les hommes sont frères, et qu'il n'y a pas d'esclaves; mais, en Jésus-Christ, personne ne possède rien à soi. Dans le monde, l'esclavage et la propriété sont admis comme deux faits également légitimes. Sans doute le christianisme a affranchi beaucoup d'esclaves, mais comme il fondait des hôpitaux, au nom de la charité, mais non au nom du droit: distinction essentielle, sans laquelle on ne peut comprendre comment les plus grands docteurs chrétiens, saint Augustin, saint Thomas et Bossuet, ont admis la justice de l'esclavage 42.

Lorsque la société chrétienne se fut étendue, lorsqu'elle fut devenue, pour ainsi dire, le monde entier, il fut de plus en plus nécessaire de s'accommoder aux conditions de la société civile, et de sacrifier quelque chose de l'enthousiasme des premiers temps. Aussi voyons-nous saint Clément d'Alexandrie essayer de tempérer les interprétations excessives que l'on faisait des paroles de l'Évangile sur les riches, et saint Augustin établir expressément la propriété et l'esclavage, la première sur le droit civil, le second sur la loi du péché.


Notes
21. Tout le monde a été étonné de voir le récent historien de saint Paul, M. Ernest Renan, préférer le tendre et contemplatif apôtre de Patmos à l'énergique et ardent organisateur du christianisme naissant. C'est l'éternel procès entre la vie active et la vie contemplative, procès qui ne sera jamais vidé, et que chacun juge d'après sa propre humeur. Seulement il est permis ici de se demander si Paul n'a pas eu un sentiment du divin aussi profond que Jean, en y joignant un sentiment du réel, que celui-ci n'a jamais eu.
22. I. Corinth., XIII.
23. I. Corinth., XII, 12.
24. Coloss., III, 11. — Saint Paul va même plus loin. Il renvoie à Philémon son esclave Onésime, en le priant de l'affranchir comme étant son propre fils, ses propres entrailles.
25. Pour ces différents textes, nous avons emprunté beaucoup à un intéressant travail sur la Démocratie des Pères de l'Église de M. Feugueray, dans l'ouvrage intitulé: Essai sur les doctrines politiques de saint Thomas d'Aquin (Paris 1857) p. 217.
26. Sén., Ep. ad Lucil., 73.
27. Matth., XIX, 20-23.
28. Act., II, 44, 45; IV, sqq. Quelques critiques tels que Mosheim (Dissertation sur l'histoire ecclésiastique t. II, p. 14) et Bergier (Dictionnaire de théologie, Communauté des biens), croient qu'il ne s'agit ici que de cette communauté qui résulte de la charité, et en vertu de laquelle le riche vient au secours des pauvres. Mais les textes sont trop positifs pour se prêter à cette interprétation: «Toutes choses étaient communes ente eux; tous ceux qui possédaient des champs et des maisons les vendaient, et apportaient le prix des choses vendues; ils mettaient ce prix aux pieds des apôtres et il était distribué à chacun, selon qu'il en avait besoin.»
29. Just., Apolog., I, 14.
30. Tertull., Apolog., c XXXIX.
31. Voy. Jacq. I, 9, 10, 11; II 1, 5, 6; V, 1, 5, 6; V, 1, 2, 399.
32. Ambr., De Nabuthe Jesraelita, c.I, 2.
33. Ambr., De offic., I. I, c. XXVIII. Usurpatio jus fecit privatum.
34. Voir le travail très démonstratif sur ce point de M. Thonissen: Le Communisme et l'Eglise positive (Louvain, 1861), et L'Histoire du socialisme, du même auteur.
35. Act., V, 4.
36. Chrysost., in,Ep., ad Ephes. VI, 5, 8, homil. XXII, 2.
37. Ambr., Du Paradis, XIV, § 72.
38. Wallon, Histoire de l'esclavage, t. III, part. III, ch. VIII, p. 325.
39. Chys. in Genes. serm. V, 1, cf. in Ep. I, ad Corinth. homil. XIX, 4.
40. Aug. Quæst. in Exod. LXXVII.
41. Lactan. Inst. chrét. I. V, c. XIV, XV.
42. «C'est d'une façon indirecte, dit Renan (Marc-Aurèle p., 609), et par voie de conséquence que le christianisme contribua puissamment à changer la condition de l'esclave et à hâter la fin de l'esclavage... donner une valeur morale à l'esclave, c'est supprimer l'esclavage... Du moment que l'esclave a la même religion que son maître, l'esclavage est bien près de finir.» Cependant il n'a pas fini de sitôt, puisque nous l'avons encore vu de nos jours, et même qu'il existe encore.

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