Laurentides - région

Prenant appui sur Laval et le lac des Deux Montagnes, la région des Laurentides qui compte 422,000 habitants (1994) s'étend vers le nord-ouest jusqu'à la forêt boréale. Cette région de 21,573 km2 s'articule autour de la route 117, voie de pénétration majeure du plateau Laurentien qui a pris la relève du fameux «Chemin de Fer du Nord» pour devenir finalement un des plus longs parcs linéaires de l'Amérique.


Du sud au nord la région des Laurentides se divise en trois zones bien distinctes. La première est formée par les MRC limitrophes à la rivière des Mille Îles: Thérèse-De Blainville, Deux-Montagnes et Mirabel et qui, sur plusieurs plans, font aussi partie de l'agglomération métropolitaine de Montréal. Cette zone est généralement appelée les Basses-Laurentides. Les MRC dont les principales villes: Saint-Jérôme, Sainte-Agathe, Lachute etc... sont traversées par la rivière du Nord, constituent le coeur de la région des Laurentides. Cette zone regroupe les MRC des Pays-d'en-Haut, de La Rivière-du-Nord, d'Argenteuil et des Laurentides. La troisième et dernière zone est un vaste territoire drainé par les cours supérieurs des rivières du Lièvre et Rouge et sa vocation est essentiellement forestière. La MRC d'Antoine-Labelle compose à elle seule ce vaste territoire qui occupe les trois quarts de la superficie régionale totale.


Les activités récréo-touristiques de plein air sont très développées dans la région des Laurentides qui est la principale destination d'agrément des Montréalais. Sur cette photo, le calme et la tranquilité s'installent au coucher du soleil sur le lac Monroe.
Photo Jean Martel, © Québec en images, CCDMD

Depuis 1986, la région a fait un bond démographique de 30 %, soit trois fois plus grand que l'ensemble du Québec; seule la région voisine de Lanaudière a dépassé les Laurentides à ce chapitre avec une hausse de 33 %. En 1994, la région des Laurentides regroupe 5,8 % de la population québécoise totale. Même si la majeure partie de cette hausse s'est faite sentir dans la partie urbanisée c'est-à-dire les Basses-Laurentides (218,000 âmes en 1994), où une forte pression s'exerce sur les équipements publics: écoles, routes, hôpitaux, aucune des MRC de la région ne présente de bilan démographique négatif. L'agglomération de Saint-Jérôme avec plus de 50,000 âmes participe pleinement à cette croissance et la «capitale régionale» dévient un centre d'emploi dynamique, tant manufacturier que tertiaire.

Au coeur des Laurentides, les diverses activités récréo-touristiques dont le ski alpin, sont très développées car cette zone constitue toujours la principale destination d'agrément des Montréalais; ainsi l'emploi touristique direct dans l'hôtellerie, la restauration et les stations de ski se situe autour de 15,000. Les importants investissements en cours au Mont-Tremblant viennent affermir la vocation touristique. Une forêt riche, feuillue et mixte et les activités industrielles qui en découlent, caractérisent tout le nord des Laurentides qui gravite autour de Mont-Laurier. Cette zone monoindustrielle profite actuellement d'une période conjoncturelle favorable grâce à une hausse de la demande pour le bois. Malheureusement le taux de chômage de cette MRC demeure toujours supérieur à celui de l'ensemble de la région causant des problèmes sociaux endémiques.
Pour leur part, les Basses-Laurentides présentent une solide infrastructure manufacturière et leurs parcs industriels se remplissent rapidement. Le départ de l'usine de General Motors à Boisbriand a eu un impact sévère dans le secteur de la production d'équipements de transport où l'on retrouve néanmoins plusieurs manufacturiers importants: les camions lourds Paccar, Bell Helicopters, Nova Bus, les trains d'atterrissage Messier/Dowty... L'Aéroport international de Mirabel vient renforcer cette vocation dans les transports. Malgré les développements industriels et domiciliaire, le sud de la région demeure un milieu agricole prospère puisque les terres fertiles de la plaine du Saint-Laurent profitent largement de la proximité du marché montréalais.

La structure des activités économiques régionales se caractérise par sa diversité tant au niveau secondaire que tertiaire et primaire. Au plan manufacturier, outre la spécialisation dans la fabrication de matériel de transport, les industries relevant du bois comptent quelque 3,000 emplois, les aliments et boissons 2,000, les industries chimiques 1,200, le papier 1,130, etc...

Au niveau primaire, l'agriculture tient une place non négligeable à travers toute la région avec 2,000 exploitations en 1993; la production laitière prédomine bien que diverses formes d'élevage ont également leur place de même que la pomiculture et la serriculture. L'exploitation forestière est à la base de l'activité économique de la partie nord. Le secteur tertiaire se démarque au plan québécois par le poids de son industrie récréo-touristique tandis que la zone de Saint-Jérôme rassemble un grand nombre d'emplois dans les champs de la santé, de l'éducation, des services communautaires et de l'administration publique. Toutefois, malgré cette image dynamique, le taux de chômage régional s'établit à 13,5 % en 1994 soit 1,3 points de plus que l'ensemble du Québec (12,2 %). Cet écart n'a pas d'explication facile puisque la moitié des travailleurs habitant les Basses-Laurentides sont employés dans des établissements de Montréal et de Laval.

Données statistiques de la région des Laurentides
Institut de la statistique du Québec

Articles


Au seuil des Laurentides

Marie-Victorin
Le village qui meurt. Voir Croquis laurentiens, texte intégral.