L'Encyclopédie sur la mort


Liens entre itinérance et la maladie mentale

ICIS

Un nouveau rapport de Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) présente un aperçu des liens entre l'itinérance et la maladie mentale.
Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), en 2005-2006, les troubles mentaux représentaient 52 % des hospitalisations en soins de courte durée chez les itinérants (excluant le Québec). De plus, le rapport révèle que les visites dans certains services d’urgence (principalement en Ontario) effectuées par les itinérants étaient liées à des troubles mentaux et du comportement dans 35 % des cas, une proportion plus élevée que celles des autres patients (3 %).

Le rapport Améliorer la santé des Canadiens : Santé mentale et itinérance propose un aperçu des recherches, enquêtes et initiatives stratégiques les plus récentes sur la santé mentale et l’itinérance, et offre pour la première fois des données sur l’utilisation des hôpitaux par les itinérants canadiens.

«La maladie mentale touche un large éventail de Canadiens ; la plupart des personnes souffrant de problèmes de santé mentale ne sont pas itinérants et bon nombre d’itinérants n’ont jamais reçu un diagnostic associé à la santé mentale» affirme Jennifer Zelmer, vice-présidente, Recherche et Analyse de l’ICIS. «Toutefois, les études démontrent que les itinérants sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale que la population en général.»

Par exemple, les principales causes d’utilisation des hôpitaux sont différentes pour les itinérants et les autres patients. En 2005-2006, les troubles mentaux étaient les diagnostics les plus fréquents chez les itinérants hospitalisés en soins de courte durée (52 % des admissions). La grossesse et l’accouchement arrivaient en tête des causes d’hospitalisations chez les autres patients (13 %). Par ailleurs, 35 % des visites dans certains services d’urgence (principalement en Ontario) effectuées par les itinérants étaient liées à des troubles mentaux. Les blessures et les empoisonnements étaient les causes les plus fréquentes des visites au service d’urgence des non-itinérants du même groupe d’âge (25 %). Le type de trouble mental le plus commun chez les patients itinérants admis dans les services d’urgence était l’abus de substances psychoactives qui représentait 54 % des visites (62 % chez les hommes itinérants et 30 % chez les femmes itinérantes), suivi d’autres troubles psychotiques (20 % des visites) comme la schizophrénie.

L’ITINÉRANCE EST ASSOCIÉE AU STRESS, AUX FACULTÉS D’ADAPTATION, AU MANQUE D’ESTIME DE SOI ET DE SOUTIEN SOCIAL AINSI QU’AU SUICIDE
Le rapport présente de nombreux facteurs personnels et sociaux, comme le logement, le revenu et les facultés d’adaptation, qui peuvent mener à l’itinérance ou contribuer à sa prolongation. Bon nombre de ces facteurs sont aussi liés à des problèmes de santé mentale.

«Le rapport étudie la relation complexe entre la santé mentale et l’itinérance. Les personnes souffrant d’une maladie mentale grave risquent d’être limitées dans leurs choix de logement, d’emploi et de revenu. Par ailleurs, les itinérants ont tendance à se déclarer plus stressés, à affirmer manquer d’estime de soi et de soutien social et à adopter des stratégies d’adaptation différentes. Ces facteurs sont tous associés aux symptômes de dépression, à l’abus de substances psychoactives, aux comportements suicidaires et à une mauvaise auto-évaluation de l’état de santé», déclare Elizabeth Votta, chef de section à l’Initiative sur la santé de la population canadienne, un programme de l’ICIS.

Selon les recherches citées dans le rapport, les itinérants éprouvent souvent plus de difficultés à gérer leur niveau de stress et ont une plus faible estime de soi et moins de soutien social que les non-itinérants. Voici des exemples de résultats cités :
Selon une étude réalisée à Ottawa, les jeunes itinérants de sexe masculin ont déclaré un niveau de stress plus de deux fois plus élevé que celui déclaré par un groupe de jeunes hommes non itinérants.

Une étude menée à Kitchener-Waterloo a révélé que les jeunes de la rue étaient plus susceptibles de consommer des substances psychoactives ou de s’automutiler, ce qui constitue un mécanisme d’adaptation. Les jeunes non-itinérants étaient plus susceptibles de s’adapter à une situation en parlant avec une personne digne de confiance ou en adoptant une stratégie de résolution de problèmes.

Selon une enquête nationale, 2 % des garçons et 6 % des filles de 15 à 24 ans ont déclaré avoir tenté de se suicider au Canada. Des études montrent que les taux sont supérieurs chez les jeunes itinérants. Par exemple, une enquête réalisée en Colombie-Britannique en 2006 a révélé que 15 % des garçons et 30 % des filles vivant dans la rue ou marginalisés ont déclaré avoir déjà tenté de se suicider au moins une fois au cours des 12 mois précédents.

Le rapport cite également de nombreux exemples de recherches qui établissent un lien entre la maladie mentale et l’itinérance. Ces études, menées un peu partout au Canada à l’aide de différentes méthodes et sur des périodes de temps différentes, ont suggéré qu’un plus grand nombre d’itinérants reçoivent un diagnostic de maladie mentale comparativement à la population dans son ensemble. Plusieurs études ont également indiqué que les taux d’abus de substances psychoactives sont plus élevés chez les itinérants que chez les autres Canadiens. La recherche suggère que les itinérants toxicomanes atteints d’une maladie mentale sont susceptibles de demeurer itinérants plus longtemps que les autres itinérants.

L’INITIATIVE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION CANADIENNE

L’Initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) relève de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). L’ISPC appuie la recherche destinée à approfondir les connaissances sur les déterminants de la santé au Canada et à élaborer des options politiques pour améliorer la santé de la population et réduire les inégalités de la santé.

A PROPOS DE L’ICIS
L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) recueille de l’information sur la santé et les soins de santé au Canada, l’analyse, puis la rend accessible au grand public. L’ICIS a été créé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en tant qu’organisme autonome sans but lucratif voué à la réalisation d’une vision commune de l’information sur la santé au Canada. Son objectif : fournir de l’information opportune, exacte et comparable. Les données que l’ICIS rassemble et les rapports qu’il produit éclairent les politiques de la santé, appuient la prestation efficace de services de santé et sensibilisent les Canadiens aux facteurs qui contribuent à une bonne santé.

mercredi 5 septembre 2007.
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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