L'Encyclopédie sur la mort


Achille

Jean-Pierre Vernant, La mort héroïque chez les Grecs, Nantes, Pleins Feux, 2001, 42 pages.

« La conférence de Jean-Pierre Vernant est le fruit d'une initiative des professeurs des lettres et de philosophie des classes préparatoires scientifiques du lycée Clémenceau de Nantes avec le soutien actif de la ville de Nantes, de la Région des pays de la Loire, des lycées Livet, Saint Stanislas, et naturellement, Clémenceau, et enfin de l'Association des professeurs de latin et de grec de l'académie de Nantes. Que tous soient remerciés » (« Présentation », Jacques Ricot, o.c., p.7).

Voici la conclusion de cette conférence :

« Quelle est, par ailleurs, la morale de cette histoire? Zeus et Poséidon voulaient épouser Thétis ou au moins s'unir avec elle et Prométhée leur apprend que le fils de Thétis serait plus fort, plus brillant, plus éclatant que son père. Zeus et Poséidon renoncent à Thétis. Ils ne veulent pas que leurs enfants plus puissants qu'eux fassent rebondir la guerre entre les dieux, à chaque génération nouvelle. C'est une loi de la mortalité qui implique que chaque génération doive nécessairement prendre la place de la précédente, comme les vagues de la mer. Pour éviter d'être détrônés par leurs fils, les dieux envoient Thétis chez les humains et ils l'offrent à Pélée. Thétis n'est pas très chaleureuse, elle prend toutes sortes de formes et finalement se transforme en seiche, en sépia, parce que lorsqu'on l'attrape elle jette de l'encre et devient invisible. Mais Pélée l'a coincée par une prise absolument indéfectible et il aura comme fils avec elle Achille. Or, le problème est qu'Achille sera plus fort que son père, le vieux Pélée, et plus fort que tout au monde, il sera une sorte de héros merveilleux, invincible, sauf que, en même temps, il incarne ce que les dieux n'ont pas voulu : la loi de la succession des générations, les hommes naissent, grandissent, et meurent et Achille, lui aussi, à un moment donné, devra s'en aller pour qu'une nouvelle génération apparaisse. Lorsqu'il est aux Enfers, la seule chose qu'il demande concerne son fils : est-il aussi bien que lui? (o.c., p. 41-42) ».

Date de création:2013-01-13 | Date de modification:2013-01-13

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