Réflexion

On pourrait pendant longtemps chercher une définition unique de la réflexion qui viendrait épuiser le signifié dans la totalité de ce qu’il détermine. L’expérience de la déception met fin à cet espoir et à ces ambitions. Il n’y a pas de définition réelle de la réflexion dans le discours philosophique parce que l’usage de ce concept est à la fois perdu dans les représentations communes de la métaphore et qu’il est déjà diffus dans une pratique discursive qui en fait un figuré philosophé. Cette dernière surdétermine la métaphore en fonction du projet culturel de la philosophie. Quels sont donc les enseignements de la métaphore ? Le pouvoir de penser se pense sur le modèle d’une force endogène et réactive, dynamisme et structure de répercussion, dimension génétique de l’‘activité intellectuelle’ et dimension eidétique du système de représentations où elle se déploie. La réflexion (se) produit, (se) cause son mouvement et (se) conserve son effet. Elle met en place l’idée que le penser est un agir fondamental qui utilise le détour d’un agir figuré. Mais allons plus loin. Nous pouvons épurer cette définition minimale et figurée de la réflexion en indiquant la conception de l’existence véhiculée par l’idée même de réflexivité. L’avènement de la métaphore dans le discours philosophique, c’est l’avènement de l’existence pensante conçue comme un dynamisme de trajectoire œuvrant dans une structure de réappropriation. Le dynamisme assure la persévérance de cette individualité et perpétue l’inéluctabilité du penser; la structure délimite le milieu de cette persévérance, milieu épiphanique d’écarts, de tensions et de résolutions aboutissant nécessairement à une forme de savoir. Source de mouvement à l’origine de la trajectoire, redoublement finalisé de la source, le signifié ‘réflexion’ en tant que mode du penser agit comme terme d’informations. Informations retirées tant de l’analyticité que de l’intériorité traditionnelles assignées au déploiement du penser.

Robert Hébert, § 25, in Mobiles du discours philosophique : Recherche sur le concept de réflexion, Montréal, Hurtubise HMH, 1978, coll. « Brèches », p. 36, 39.

Essentiel

 

Enjeux

Lu sur le site France 24. le 20 août 2011?  Que faut-il penser de cet usage du verbe réfléchir?

IBM cherche à créer des ordinateurs capables de réfléchir

Le géant de l’informatique américain a annoncé, jeudi, avoir mis au point un prototype de puce informatique capable d'apprendre de la même manière que peut le faire un cerveau humain. Une trouvaille aux multiples applications concrètes.
Par Sébastian SEIBT (texte)


L’ordinateur descend-il de l’homme ? IBM entend prouver que les PC de demain pourront réfléchir et réagir de manière plus humaine. Les ingénieurs du géant américain de l’informatique basé à New York ont annoncé avoir réussi à mettre au point le prototype d’une nouvelle génération de puces informatiques. Particularité de ces dernières : elles fonctionnent davantage comme un cerveau. Une perspective qui rendrait possible une multitude de nouvelles applications pour ces machines faites de circuits et de boulons.

Le projet, baptisé "SyNapse", constitue "la graine pour une nouvelle génération d’ordinateurs", a estimé mercredi Dharmendra Modha, le principal architecte de cette trouvaille, dans un entretien publié par le site spécialisé dans les nouvelles technologies VentureBeat. Cette puce, qui n'en est qu'au stade expérimental, est capable d’apprendre à partir des informations qu’elle collecte, c'est-à-dire de les analyser et d’en tirer des conclusions. Un comportement dont les ordinateurs d’aujourd’hui sont incapables.

Pour parvenir à cette transformation de l’ADN des puces informatiques, IBM a imité le schéma du système nerveux. Les ingénieurs de la société américaine affublent d’ailleurs les circuits de leur bébé des appellations de neurones et synapses. Ils ont établi des connections entre ces composantes qui peuvent, à l’instar du cerveau humain, évoluer ou changer en fonction de la nature ou de l’importance des informations traitées. Une prouesse qui a été accomplie en plus de deux ans et demi de recherches. IBM a tout de même dû "s’appuyer sur une dizaine d’années de recherche fondamentale dans ce domaine", rappelle à Bloomberg Richard Doherty, directeur de recherche à Seaford, une société américaine spécialisé dans l’innovation.

Synthèse

 

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