Marais Marin
«Marais Marin, célèbre violiste, né à Paris, le 31 mars 1656, fut d’abord enfant de chœur à la Sainte-Chapelle du Palais, puis devint élève de Hottemann, et en dernier lieu de Sainte-Colombe, pour la viole. Lully lui donna aussi quelques leçons de composition, particulièrement pour le style dramatique. En 1685, il entra dans la musique de la chambre du roi, en qualité de viole solo et conserva cette place jusqu’en 1725. Il mourut à Paris, le 15 août 1728, dans sa soixante-treizième année. Marais avait eu dix-neuf enfants, dont la plupart cultivèrent la musique. Sa fille aînée avait épousé le compositeur Bernier. Trois de ses fils et une fille cultivèrent la viole avec succès. Le plus célèbre de ses fils fut Roland Marais [...]. La basse de viole, cultivée en France avec succès par Hottemann, avait acquis de nouvelles ressources sous la main de Sainte-Colombe, Desmarets et du Buisson; mais Marais alla plus loin que ces artistes dans l’art de jouer en harmonie sur ce bel instrument. Il y ajouta la septième corde, qui n’était point en usage avant lui. On dit aussi qu’il fut le premier violiste qui fit filer en fil de laiton les trois grosses cordes de l’instrument pour leur donner plus de tension et conséquemment plus de sonorité sans en augmenter la grosseur, et sans leur donner trop d’élévation au-dessus de la touche. On a de lui cinq livres de pièces de viole, dont le cinquième a été gravé à Paris, en 1725; ces œuvres ont pour titre : 1. Pièces à une et deux violes, avec basse continue. liv. 1er. 2. Pièces de viole avec basse continue. Liv. II, III, IV, V; Paris, sans date, in-4o obl. On connaît aussi sous son nom Pièces en trio pour les flûtes, violons et dessus de viole; Paris, Ballard, 1692, in-4o obl. Marais s’est fait connaître comme compositeur dramatique par les opéras suivants : 1. Alcide, tragédie lyrique, en société avec Louis de Lully, 1695. Cet ouvrage fut repris en 1705, 1716 et 1744. 2. Ariane et Bacchus, 1696. 3. Alcyone, tragédie lyrique, en 1706; repris en 1719, 1730 et 1741. 4. Sémelé, en 1709. Les partitions de ces opéras ont été imprimées à Paris, chez Ballard, in-4° obl. Trois ou quatre ans avant sa mort, Marais se retira dans une maison qu’il avait achetée rue de l’Oursine, pour y cultiver des fleurs. Il donnait cependant encore des leçons de viole deux ou trois fois chaque semaine.»
FRANÇOIS-JOSEPH FÉTIS, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [Vol. 5]. 2e édition [sic]. Paris, Firmin-Didot, 1866-1868, p. 438.