Loi

« Règle de droit écrite à portée générale et impersonnelle, applicable à tous, votée par le Parlement. »

Source: Le glossaire juridique (Min. de la Justice, France)

Essentiel

« Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une société où il n'existe pas de balance juridique impartiale est une chose horrible. Mais une société qui ne possède en tout et pour tout qu'une balance juridique n'est pas, elle non plus, vraiment digne de l'homme. Une société qui s'est installée sur le terrain de la loi, sans vouloir aller plus haut, n'utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l'homme. Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l'homme.

Et face aux épreuves du siècle qui menace, jamais les béquilles juridiques ne suffiront à maintenir les gens debout. »

Alexandre Soljénitsyne, Le déclin du courage. Discours de Harvard, juin 1978. Traduit du russe par G. et J. Johannet. Paris, Seuil, 1978, pp. 21-22.


* * *

« Là où l’amour est parfait, il n’y a pas de loi, mais là où il n’y a plus d’amour, tout devient loi ou chaos. »

Alexandre Solj, Le dé. Discours de Harvard, juin 1978. Traduit du russe par G. et J. Johannet. Paris, Seuil, 1978, pp. 21-22.

 

Enjeux

« La multiplication des lois qui caractérise nos sociétés est le résultat obligé d’une certaine perte de ce que faute d’une meilleure expression on peut appeler le « sens des valeurs » ; les revendications de droits prolifèrent dans l’oubli de devoirs élémentaires de civisme, de respect des personnes, etc., reconnus pourtant dans toutes les traditions, dès leurs débuts : grecque, indienne, chinoise, égyptienne, judéo-chrétienne, et autres . Dans une société civilisée, où chacun a une parole, il est besoin de beaucoup moins de lois. Corruptissima re publica plurimae leges (Annalium, III, 27, in fine) : plus la chose publique est corrompue, plus il y a surabondance de lois, faisait observer Tacite – expert, s’il en fut, dans l’analyse de la décadence. »

Thomas De Koninck, La nouvelle ignorance et le problème de la culture, Paris, Presses universitaires de France, "Intervention philosophique", 2000, p. 161-162.

 

« On a certainement remarqué que chaque fois qu'il se produit un accident il se lève un sage qui propose de faire une loi contre cet accident même. Il semble qu'on va le diminuer, peut-être le nier en le ligotant dans un article de Code. Ainsi jadis on pendait en effigie des coquins, heureux d'être ainsi pendus. C'était d'un bel idéalisme et d'une noble naïveté. »

Remy de Gourmont, « 197. La demoiselle de Poitiers (juillet 1901) », Épilogues - Réflexions sur la vie - 1899-1901 deuxième série, Paris, Mercure de France, 1904.

Articles


Le cygne noir

Nicolas Bourdon
Nicolas Bourdon est professeur de littérature au Collège de Bois-de-Boulogne. Il a publié des fictions et des articles dans Le Devoir, Argument, l’Inconvénient, L’Action nationale et l’Encyclopédie de l’Agora. Il tient la chronique « l

Dossiers connexes




Articles récents