Miró Joan
Citations de Joan Miró
L'assassinat de la peinture
Extrait d'un entretien avec Georges Raillard
«G. R. — "Il faut brûler les musées!" clamaient les surréalistes. Vous ne l'avez pas crié?...
J. M. — Jamais, non. C'est naïf, juvénile. Il faut voir ce qu'il y a au Louvre!
G.R. — "Assassiner la peinture", ce n'était pas brûler les musées.
J. M. — Non, c'était à l'intérieur de la peinture qu'il y avait quelque chose à détruire. La peinture était arrivée à un état de pourriture totale à l'intérieur, comme une putain. [...] La peinture était figée, butée, arrêtée, sans plus aucune issue.» (Joan Miró, Ceci est la couleur de mes rêves, entretiens avec Georges Raillard, Seuil, 1977)
Le brin d'herbe et la montagne
«Pour moi, un brin d'herbe a plus d'importance qu'un grand arbre, un petit caillou qu'une montagne, une petite libellule a autant d'importance qu'un aigle. Dans la civilisation occidentale, il faut du volume. C'est l'énorme montagne qui a tous les privilèges. Mais dans les fresques romanes, on trouve des animaux qui ont une grande importance. J'ai regard. souvent ces fresques, puisque tous les dimanches matin, quand j'étais gamin, j'allais au musée d'Art roman de Montjuich.» (op. cit.)
Répondant à la question: Qu'est-ce que c'est que votre métier?
«C'est comme l'orthographe. Mais qui ne vient pas de l'extérieur. Il m'est dicté par ce que je veux exprimer. Il n'y a pas de règles de grammaires, pas de syntaxe, il n'y a rien. Il faut que je fasse mon boulot et que je me débrouille.» (op. cit.)
Sur Paul Klee
«Klee m'a fait sentir qu'il y avait quelque chose d'autre, en toute expression plastique, que la peinture-peinture, qu'il fallait aller au-delà, pour atteindre des zones plus émouvantes et profondes. [...] J'ai été très ému lorsqu'un jour Kandinsky m'a expliqué que Klee, au temps du Bauhaus, lui avait dit, en parlant de moi: "Il faut suivre ce que ce garçon fait."» (op. cit.)
Citations sur Miró et son oeuvre
GIACOMETTI
«Miró est tellement peintre que, dès qu'il pose une touche de couleur, elle est toujours juste.» (Miró-Raillard, op. cit.)