Cukor George
Débuts
Les débuts de George Cukor sont pareils à une droite, rectiligne et verticale, que la main providentielle du Destin aurait tracée de la Terre jusqu’au Ciel. Issu de la communauté Hongroise de New York, ce fils de bourgeois cultivés se tourne d’emblée vers le Théâtre. Son talent, qui s’épanouit dans le bouillonnement artistique que connaît sa ville natale dans les années 1920, lui permet de devenir metteur en scène à Broadway. Il attire rapidement l’attention des producteurs de Hollywood. La cité du Cinéma, récemment sortie du Muet, recherche des dialoguistes et des assistants pour seconder les réalisateurs en délicatesse avec le Parlant. C’est ainsi qu’en 1930, George Cukor cosigne son premier long-métrage avec Cyril Gardner : Grumpy. Un an plus tard, Tarnished Lady marque l’essor de sa carrière en solitaire. Une étoile est née…
Particularités
George Cukor fut assurément l’un des plus grands maîtres dans l’art hautement complexe de diriger des acteurs. Sous sa houlette, vingt et un comédiens ont été nommés aux Oscars. Ce savoir-faire exceptionnel ne lui épargna cependant pas d’être renvoyé du tournage d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) et du Magicien d’Oz The Wizard of Oz), deux classiques du Cinéma de l’entre-deux guerres. David O. Selznick, producteur autoritaire entre tous, décida en effet de le remplacer par un cinéaste plus docile : Victor Fleming.
Ces avanies ne portèrent toutefois pas préjudice à sa remarquable carrière. Celle-ci fut marquée au fer rouge par le thème de la guerre des sexes et plus précisément, par la problématique de la condition féminine. Sur les cinquante-six longs-métrages que le réalisateur Américain a signés, vingt-cinq ont ainsi un titre en lien direct avec les femmes. Parmi ces dernières, on retiendra notamment Judy Holliday, Joan Crawford et Katharine Hepburn, qui obtint son premier rôle dans Héritage (A Bill of Divorcement) (1932).
Notons que George Cukor fut également le metteur en scène du dernier film de Marilyn Monroe : Something’s Got to Give (1962). Cette œuvre demeura inachevée du fait de la mort prématurée de l’actrice.