Lanoue François

1918
D'ascendance acadienne, François Lanoue est né à Saint-Jacques-de-l'Achigan, le 30 août 1918. Il fait ses études primaires à l'Académie Saint-Louis-de-France à Saint-Jacques chez les Frères de Saint-Gabriel. Il poursuit ses études classiques chez les Pères Servites de Marie, études qu'il complète au Séminaire de Joliette. Il étudie la théologie en vue de la prêtrise au Grand Séminaire de Montréal et au Scolasticat Saint-Charles à Joliette chez les Clercs de Saint-Viateur. Il termine sa formation à l'École Normale de l'Université de Montréal. Il est ordonné à Saint-Jacques, le 19 décembre 1943, par Mgr J.-A. Papineau, évêque de Joliette.

Il enseigne au Séminaire de Joliette à partir de 1943 jusqu'en 1959, puis de 1961 à 1964, à l'École Normale de Joliette. Au Séminaire, il enseignera l'anglais, l'histoire, la géographie et la littérature. Parmi les élèves auxquels il enseignera, plusieurs poursuivront des carrières prestigieuses: Jean Chrétien, premier ministre du Canada, Bernard Landry, premier ministre du Québec, l'écrivain Yves Beauchemin, le philosophe Jacques Dufresne, président-éditeur de L'Encyclopédie de L'Agora.

Au Séminaire, il fait la rencontre du père Wilfrid Corbeil, c.s.v. avec lequel il se lie d'une profonde amitié. Il devient son secrétaire et ensemble, participent à l'essor des arts dans la région de Lanaudière et à la promotion de l'art religieux à travers le mouvement d'Art Sacré - le Retable, organisme fondé en 1946 par le père Corbeil et l'abbé André Lecoutey, regroupant des artistes et artisans qui cherchent à renouveler l'art sacré liturgique au Québec. Ils contribuent à la fondation du Musée d'art de Joliette, dont la collection s'est enrichie grâce au fonds créé en 1943 par le Dr Roméo Boucher pour l'acquisition d'oeuvres d'art canadien et au don par le père Antoine-Wilfrid Tisdell, Clerc de Saint-Viateur établi au Massachussetts, d'une très riche collection de peintures européennes et de sculptures médiévales. Alarmé par la détérioriation notable d'éléments du patrimoine religieux local, il sensibilise la population locale et les instances gouvernementales à cette question. Fruit de ces efforts, l'église Saint-Paul de Joliette dont la construction remonte à 1803, reçoit en 1973 une subvention en vue de restaurer ce joyau de l'architecture religieuse québécoise.

Écrivain très présent dans les journaux locaux, l'abbé Lanoue s'est porté à la défense de nombreuses causes: le respect de la mémoire religieuse et historique, des traditions liées au sacerdoce et à la liturgie, de la langue française. À travers de nombreux ouvrages et articles, l'abbé Lanoue s'est attaché à faire connaître l'histoire locale en traitant d'une grande variété de sujets: dans Une nouvelle Acadie: Saint-Jacques-de-l'Achigan (1949 et 1972), l'histoire de cette communauté depuis sa fondation par des déportés acadiens en 1772; dans Joliette-Lanaudière: Fragments d'histoire (1977), l'histoire de cette région depuis le régime seigneurial, la toponymie et l'onomastique, les monuments religieux, les communautés religieuses, les arts; dans Regards sur l'église cathédrale et le diocèse de Joliette (1988), l'histoire des origines du diocèse, de la cathédrale de Joliette.

En 1955, il fut l'organisateur des Fêtes du bicentenaire de la Déportation acadienne à Saint-Jacques; vice-président du comité des fondateurs de l'Église canadienne (1979-1993); président du la Société d'histoire de Joliette-De Lanaudière de 1985 à 1993; membre du tribunal montréalais de l'introduction à Rome de la cause du Frère Léo Chatillon, f.é.c. (1988) et de celle de Marie-Rosalie Jetté, fondatrice des Soeurs de la Miséricorde (1990). En 1992-1993, il participa à la préparation des fêtes du centenenaire de la cathédrale de Joliette.

Grand voyageur, passionné de photographie, l'abbé Lanoue a écrit plusieurs récits de voyages en Gaspésie, dans Charlevoix, en Europe de même qu'en Amérique du Sud. Plusieurs de ces récits ont été publiés dans l'Estudiant, le journal des étudiants du Séminaire de Joliette dirigé pendant de nombreuses années par le père Corbeil.

De nombreuses récompenses honorofiques sont venues souligner son apport à la communauté: le prix littéraire Rioux-Charbonneau de la S.N.Q. (1989); le prix Lescarbot remis par le gouvernement fédéral pour le bénévolat culturel. Il a été fait chevalier-commandeur de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et en 2002, il a reçu la médaille du Jubilé à l'occasion du cinquantième anniversaire du règne de la reine d'Angleterre Elizabeth II.

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